Depuis que la grenouille Countryman s’est faite aussi grosse qu’un bœuf en allant désormais titiller des SUV du segment C comme, par exemple, le Nissan Qashqai (4,43 m tous les deux), la gamme Mini s’est trouvée dépourvue lorsque l’hiver fut venu. Un trou dorénavant béant laissait en effet passer les courants d’air entre la Mini Hatch 3 portes Electric (car sa déclinaison 5 portes n’a pas droit aux bienfaits de la fée électricité) et le Countryman Electric.
Ce rôle de bouche-trou est donc dévolu à l’Aceman, un petit crossover immédiatement identifiable comme étant une Mini. Avec ses 4,07 m, il est à peine 2 cm plus encombrant qu’une Clio, ce qui apparait plutôt comme une bonne nouvelle dès lors que l’on évoque un biotope urbain.
Design Mini Aceman
Avec ses roues reportées aux quatre coins, sa ligne de toit surélevée, sa ceinture de caisse tendue et ses porte-à-faux courts, la filiation Mini semble assez évidente. Elle est de surcroit renforcée par une calandre typique, évidemment largement fermée, entourée de deux feux avant globuleux surélevés. On a beau dire, mais une Mini qui n’a pas les phares ronds est-elle encore une Mini?
Poser la question, c'est y répondre si l’on examine les chiffres de vente de la gamme Mini contemporaine, dont les acheteurs paraissent se moquer comme de leur première punition de cette absence de rappels à l’histoire. Rappels à l’histoire dont ne se prive pourtant pas la communication officielle de la marque qui n’hésite pas à citer le génial Sir Alec Issigonis (1906 - 1988), le fondateur de la toute première Mini, fin des années 50.
Il faut admettre que le profil général deux volumes de l’Aceman n’est pas sans évoquer – de loin – celui de la glorieuse aînée. Mais la parenté s’arrête là. Car aux 3,05 m de l’ancêtre, l’Aceman oppose ses 4,07 m. Ce qui, dans la jungle des crossovers urbains électriques et stylés, amène l’Aceman à affronter par exemple les Alfa Romeo Junior (4,17 m), Jeep Avenger (4,08 m) et Volvo EX30 (4,23 m). Entre autres…
Intérieur MIni Aceman
L’intérieur fait logiquement appel à un autre rappel historique: le grand écran circulaire au milieu de la planche de bord. Présent depuis la résurrection de la Mini, il n’a pas été oublié ici et se signale par son diamètre généreux de 240 mm, par son graphisme haute définition issu de la technologie OLED. Il cache un système d’exploitation Mini Operating System 9 et son ergonomie Mini Interaction Unit se rapproche de l’univers des smartphones.
Il s’agit du cœur de contrôle de toutes les fonctions liées à la conduite, à la consommation, à l’autonomie restante, à la navigation et à l’infodivertissement en général. Son affichage change selon les huit Mini Experience Modes retenus, lesquels projettent aussi par ailleurs des motifs différents sur la planche de bord. Très chic et du plus bel effet, il faut le reconnaître.
Par exemple, sur l’Aceman, il est possible de télécharger une photo personnelle comme fond d’écran et en fonction de ses coloris dominants, l’éclairage d’ambiance intérieure s’adaptera automatiquement. Utile? Non. Rigolo? Oui. Plus utile sans doute, la «toggle bar» habituelle en partie basse du tableau de bord. Il s'agit de ces cinq commandes de type aviation qui permettent un accès direct au frein de parking, au volume sonore de l’audio, aux modes de conduite et, nouveauté, au sélecteur de «boîte» (marche avant, arrière, neutre, parking …). Ce qui, au passage, libère de la place sur la console centrale.
Habitabilité et coffre Mini Aceman
À l’avant, l’habitabilité ne pose aucun souci, en particulier en garde au toit, tandis que les amples plages de réglages de la colonne de direction et du siège permettent à chacun de se concocter une position de conduite sur mesure. Mais si les passagers prennent leurs aises, il restera peu de place pour les occupants de la banquette, notamment en dégagement aux genoux, pour le moins limité en l’occurrence.
Ce gabarit qui a su rester modeste extérieurement cache un coffre dont le volume peut varier de 300 à 1.005 l grâce à un dossier de banquette fractionné 60/40. Pas exceptionnel, mais acceptable au vu du gabarit, même si en l’absence de frunk à l’avant, les câbles devront encombrer ce volume de coffre déjà pas si généreux au départ.
Motorisations : spécifications et autonomie Mini Aceman
La Mini Aceman arrive peu ou prou avec la technologie électrique connue ailleurs dans la gamme. La version Aceman E reçoit une batterie de 42,5 kWh, garante d’une autonomie WLTP de maxi 310 km (consommation mixte : 14,1 – 14,7 kWh/100) alimentant un moteur électrique de 184 ch et 290 Nm. Le 0 – 100 km/h est alors bouclé en 7,9 s et la vitesse maxi atteint 160 km/h.
Un cran plus haut, la version SE bénéficie, elle, d’une batterie de 54,2 kWh promettant une autonomie WLTP allant jusqu’à 406 km (consommation mixte : 13,9 – 14,8 kWh/100). En l’occurrence, le moteur passe à 218 ch pour 330 Nm, bouclant le 0 – 100 km/h en 7,1 s et atteignant la vitesse maxi de 170 km/h. Disons que pour un crossover… urbain, c’est largement suffisant!
En matière de capacité de recharge, la version E accepte une recharge rapide DC jusqu’à 75 kW, la version SE jusqu’à 95 kW. Cela peut paraitre peu, mais c’est à mettre en rapport avec les capacités modestes des batteries, qui, dès lors, si elles se vident vite, se remplissent tout aussi vite. Les deux peuvent accepter une recharge domestique en courant alternatif AC à du 11 kW triphasé.
Conduite Mini Aceman
Il parait que son châssis procure à la Mini Aceman un comportement de caractère et donc une personnalité propre à la marque, proche de l’effet Go-Kart d’antan. Direction directe et bien centrée, barres antiroulis précontraintes, amortissement judicieux (dépendant du mode conduite sélectionné)…
De fait, à l’usage, l’ensemble parait un peu figé, tendu comme c’est généralement le cas chez Mini. Pas trop inconfortable tant que la route est bonne. On attendra néanmoins un essai sur nos routes belges défoncées pour nous prononcer de manière plus définitive sur ce sujet. Notamment sur le filtrage.
En l’état, l’Aceman affiche pourtant un comportement enjoué, doté d’un train avant qui encaisse, passe bien le couple à la route, se montre directeur et précis. Il permet d’enrouler les courbes avec aisance, la gestion de l’antipatinage en particulier s’étant montrée soignée sur les routes danoises détrempées de notre essai. Le grip nous a ainsi réservé quelques – bonnes – surprises, nous ayant fait dire à plusieurs reprises qu’on aurait pu passer… plus vite. C’est de bon augure en matière d’agrément de conduite.
Il est toutefois dommage qu’il ne soit pas possible de moduler la régénération lors des ralentissements via des palettes au volant: dans le cadre d’une conduite dynamique, cette fonction permet de jouer avec du «frein moteur» comme on le ferait avec une boite traditionnelle. Ici, il faut s’en remettre à la fonction «B» du sélecteur.
Prix Mini Aceman
La nouvelle Mini Aceman Electric est disponible à partir de 33.350 € avec la petite batterie de 42,5 kWh et le moteur de 184 ch, associés à la finition de base Essential. Le même niveau de finition, mais avec la grosse batterie de 54,2 kWh et le moteur de 218 ch cette fois, porte le prix d’accès à 37.350 €, ce qui apparait pour le moins compétitif.
À titre de comparaison, une Mini Countryman Electric de base (Essential), disposant d’un moteur de 204 ch et d’une batterie de 64,6 kWh (autonomie de 454 à 462 km) se négocie à 41.500 €.
L’Alfa Romeo Junior Elettrica, développant 156 ch grâce à une batterie de 54 kWh, débute à 38.710 €. Et la Volvo EX30 Single Motor (mais de 272 ch pour 337 km d’autonomie!) commence à 40.590 €. Quant à la Jeep Avenger Electric de 156 ch (399 km WLTP), elle commence à 37.500 €, ce qui met en lumière un prix de départ pour l’Aceman dans la moyenne inférieure de son segment premium. D’autant qu’il s’accompagne d’un équipement de série déjà fourni. Mais, comme d’ordinaire chez Mini, la facture peut s’alourdir rapidement en fonction des options, notamment de personnalisation, et des packs qui seront retenus.
Verdict Mini Aceman
La plus pratique? Non. La plus habitable? Non plus. Il n’empêche, l’Aceman remplit son rôle. À savoir proposer un environnement plus typé «Mini» que celui du Countryman, mais une meilleure habitabilité que celle de la version Hatch 3 portes tout en conservant un comportement enjoué et plaisant.
Il n’est certes pas question de sportivité, mais cette version SE se déplace avec entrain en choyant ses occupants de multiples attentions. En ce sens, elle remplit parfaitement l’espace qui lui était dévolu dans la gamme des Mini électriques.
Mais, produite en Chine, il faudra voir dans quelle mesure les barrières douanières européennes risquent d’influencer négativement son prix. Raison de plus pour ne pas traîner?
Dans cet article : MINI, MINI Aceman
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