Premier essai / Maserati Ghibli S Q4

En se voulant acteur mondial, Maserati applique lui une politique de produits globale et nous propose aujourd'hui aussi la version Q4 de sa Ghibli. Premier point regrettable: le Cu Quattro n'est disponible qu'avec le plus puissant des V6 à essence, le 3.0 biturbo de 410 ch. Mais qu'importe le carburant, le vrai amateur de Maserati la préfère toujours puissante et surtout chantante, quitte à moins surveiller sa note à la pompe. Et ce V6 en est toujours une excellente démonstration. Chantant à souhait, vociférant même dans l'échappement libéré en mode Sport, le bougre a toujours un gros caractère et ne se fait jamais prier lorsqu'on le titille.

Pratiquement, et dans la plupart des cas, le couple du moteur de la S Q4 est toujours renvoyé à 100% sur l'essieu arrière. En cas de patinage des roues, mais aussi préventivement selon les indications collectées par une centrale concernant l'angle de volant, la pédale d'accélérateur, l'accéléromètre qui mesure en permanence le roulis, etc., l'embrayage central peut renvoyer jusqu'à 50% du couple quasi instantanément (100 ms) vers l'essieu avant. Imparable pour la tenue de route et la motricité! Descendre un col de montagne puis le remonter pour rejoindre une piste d'essai recouverte de neige: Maserati nous a mis dans les meilleures conditions pour tester cette Q4. D'emblée, on est pourtant agacé par la lenteur de réaction de la boîte automatique en mode manuel (carrément 1 à 2 s de décalage entre l'impulsion donnée et le rétrogradage effectif), qui force à renoncer au frein-moteur dans la descente.

Pour à peu près 3.000 euros de plus qu'une Ghibli S «simple» propulsion, la Q4 offre un plaisir de conduite par tous les temps et une sécurité accrue sur tous les terrains. Croisons donc les doigts pour que Maserati l'ouvre à d'autres moteurs moins exclusifs. On pense bien entendu ici à la récente version Diesel, qui la mériterait, sans aucun doute.

L'essai complet est disponible dans votre Moniteur Automobile 1569 du 19 février 2014.