Le concept
Des Ram 1500, on en compte déjà une poignée sur nos routes. Et difficile de les louper, vu leur gabarit démesuré... Mais jusqu’ici, les modèles arrivent sur notre continent par la voie d’importateurs «parallèles». Le groupe Fiat Chrysler Automobiles (FCA), la maison mère de Dodge et Ram, a maintenant décidé de donner un statut officiel à ce pick-up en Europe, en association avec la société KWA (Klintberg & Way Automotive), membre du groupe suédois Hedin (qui gère notamment déjà plusieurs concessions Mercedes en Belgique). On parlera donc plutôt d’une importation sous licence, puisque KWA est une entreprise indépendante, mais qui répond aux critères de qualité et aux diverses exigences du groupe FCA, notamment en matière d’homologation, de réparation et de pièces de rechange, mais aussi d’offres de services, comme une garantie bien assurée (2 ans, 100.000 km) ainsi que les divers produits de financement du groupe FCA.
Ce qui change
Le Ram, c’est un bout d’Amérique. Et un gros: cette 5e génération du modèle, lancée sur sa terre natale depuis quelques mois déjà, est encore plus imposante que l’ancienne. Ce pick-up double cabine étire sa tôle sur une longueur allant de 5,81 m (QuadCab) à 5,92 m (CrewCab aux places arrière allongées). Bien qu’il ressemble fort à l’ancien, on reconnaît le Ram «2019» à sa proue redessinée, dotée de feux à diodes plus fins. Le modèle repose toujours sur un châssis en échelle, mais qui se compose désormais d’une plus grande dose (98%!) d’aciers à haute résistance, pour gagner en rigidité tout en perdant du poids. Par rapport à son devancier, ce pick-up maigrit en effet de 100 kg (dont 45 juste pour le châssis); mais il accuse toujours 2,4 tonnes à la pesée... Chez nous, pour rester un utilitaire léger, ce Ram ne peut tracter que 3,5 tonnes maximum (contre jusqu’à 5,8 en Amérique!), comme la plupart des «petits» pick-up européens et japonais du marché. Et il ne peut pas embarquer beaucoup plus qu’eux dans sa benne (environ 1.100 kg maximum).
Le Ram repose sur un train avant à roues indépendantes et sur un pont arrière rigide, mais suspendu par des ressorts hélicoïdaux, moins percutants que les ressorts à lames de la plupart des pick-up du marché. Comble du raffinement, il peut même s’offrir une suspension pneumatique! Ce pick-up peut en outre disposer de nombreuses assistances à la conduite, comme le régulateur de vitesse actif, le freinage automatique d’urgence ou encore un dispositif de mise en stationnement automatique.
Comment ça roule
En Amérique, à côté des V6 et V8 à essence, le nouveau Ram devrait continuer à exister en version Diesel, armée du 3.0 V6 VM Motori qui équipe également le Jeep Grand Cherokee. Mais ce moteur ne sera pas importé chez nous, où l’on ne trouvera que le 5.7 V8 HEMI de 395 ch, accouplé d’office à une boîte automatique à 8 rapports fournie par ZF. Un beau mariage, dont on apprécie la bande son: le V8 gargouille gentiment à bas régime et grogne puissamment à mesure que l’on enfonce la pédale de droite. Les économes, eux, entendront plutôt comme un cliquetis de pièces de monnaie qui tombent dans la pompe d’injection à chaque accélération... De fait, la consommation frôle vite les 20 l/100 km. Et la coupure de 4 cylindres des 8 cylindres sous faible charge ne réduit pas vraiment l’appétit global. Ram proposera aussi une variante e-Torque, à réseau électrique de 48 V et alternodémareur. Une microhybridation qui transforme l’énergie dissipée au freinage en électricité pour soulager le V8 dans sa tâche.
En attendant, on gardera donc un œuf sous le pied. C’est d’ailleurs en conduite calme que ce mastodonte s’apprécie le plus. Le confort de la suspension pneumatique épate! Sur notre bref parcours d’essai, il est vrai parfaitement revêtu, nous n’avons jamais ressenti la moindre trépidation de l’essieu arrière, pourtant rigide. En virages, la posture est également moins chaloupée qu’attendu. Certes, le Ram plonge au freinage, se penche en courbe et se cabre à l’accélération, mais sans être ridicule pour autant. Seuls les freins jettent trop vite le gant: en quelques virages, ce bestiau fume illico des sabots!
Après la séance de sport, l’engin s’est offert un bon bain lors d’un parcours tout terrain. Entre les arbres et rochers, son gabarit ne facilite pas les choses. Un peu comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Mais l’animal ne s’en sort pas si mal: il «motrice» bien grâce à sa transmission intégrale par coupleur piloté (de chez BorgWarner) disposant de plusieurs modes (propulsion, 4x4 auto, 4x4 bloqué à 50/50%, 4x4 bloqué avec vitesses courtes, et même possibilité de bloquer le différentiel arrière). La suspension pneumatique à hauteur variable sur 5 niveaux peut porter la garde au sol jusqu’à 27,3 cm, tandis qu’une épaisse tôle protège le soubassement.
Budget
Tant mieux, car cet engin luxueux est plutôt coûteux: le prix varie de 63.755 à 82.217 € TVAC. Mais ce lourd et cher pick-up est homologué comme utilitaire léger et profite donc chez nous d’une fiscalité light: pas de taxe de mise en circulation, taxe de circulation réduite calculée sur la base de la masse maximale autorisée, pas d’écomalus en Région wallonne et déductibilité fiscale avantageuse pour les sociétés...
Notre verdict
Avec son capot mange-piétons, ses imposantes dimensions et sa folle consommation, le Ram est bien sûr politiquement incorrect chez nous, où il fera rougir les verts de colère. Ce pick-up ne parviendra pas non plus à convertir à sa cause les possesseurs de SUV de luxe allemands. FCA ne lui accordera d’ailleurs sans doute qu’une toute petite place dans ses concessions belges. Mais ce pick-up séduira plus que jamais ceux qui cultivent le rêve américain. D’autant que cet engin exotique est également étonnamment abouti sur le plan de la vie à bord et du confort de suspension. Bref, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, ce roc ne laisse personne de marbre…
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