Après des années sans grandes nouveautés, il semble qu'ils se soient soudainement réveillés chez Audi...
Carrosserie : design et dimensions Audi Q6 e-Tron
Son accouchement fut retardé et douloureux, mais voici enfin le SUV électrique intermédiaire d’Audi (4,77 mètres), qui se place entre le Q4 e-tron (4,58 m) et le grand Q8 e-tron produit à Bruxelles (4,90 m). Le Q6, construit en Allemagne à Ingolsdatd, ne reprend rien de ses frères : il repose sur une toute nouvelle base technique, partagée avec le nouveau Porsche Macan électrique.
Cette plate-forme PPE servira de base à la plupart des nouvelles Audi électriques. Et on en attend une flopée : le constructeur a annoncé qu’à partir de 2027, il disposerait d’un véhicule full électrique dans chaque segment de marché, de la citadine au gros SUV en passant par la compacte, la grande berline et le grand break (les nouvelles A6 électriques berline et break seront d’ailleurs dévoilées cet été). Et le Q6 e-tron se déclinera aussi à la fin de cette année en version Sportback au pavillon plus profilé.
Intérieur : l'infodivertissement Audi Q6 e-Tron
Côté style, ce Q6 e-tron ne retourne pas la table. Son look est assez sage et passe-partout. A bord, c’est typiquement Audi, à savoir de bon goût et bien fini, même si l’on trouve quelques plastiques durs d’aspect bon marché dans les parties basses du tableau de bord et des contre-portes…
Signe des temps, on a droit à une imposante interface digitale, composée d’un combiné d’instruments numérique de 11,9’’personnalisable et d’un écran central tactile de 14,5’’. La présentation nous a cependant semblé fort chargée et donc pas toujours très lisible. Audi propose aussi un affichage tête haute XXL (l’équivalent d’un écran de 88’’), qui fait défiler sous nos yeux les informations de conduite et plusieurs éléments de réalité augmentée (flèches pour indiquer où tourner lorsque le GPS est activé). Ces images semblent « flotter » sur la route ; c’est impressionnant, mais la projection mange une partie du champ de vision…
Comme c’était déjà le cas précédemment chez Audi, le GPS propose la navigation via les cartes Google. Le système inclut un planificateur d’itinéraires qui recherche les bornes électriques les mieux situées sur le trajet et met automatiquement la batterie à bonne température pour accélérer sa recharge. Le multimédia tourne sous Android Automotive OS et permet de télécharger directement des applis tierces depuis l’écran sans devoir brancher de smartphone.
Intérieur : le coffre Audi Q6 e-Tron
En bon SUV familial, ce Q6 e-tron est spacieux. À l’avant, vous avez le choix entre des sièges « standard » ou « sport » ; et ils sont recouverts de tissu, de cuir/similicuir, de cuir véritable ou de cuir/microfibre. Le modèle propose aussi des sièges chauffants à l’avant (de série) et à l’arrière (option). Pour illuminer l’ambiance intérieure, un toit panoramique (et ouvrant !) est proposé en option (1.810 €). Au second rang, même les plus grands caseront aisément leurs jambes, pouvant même glisser les pieds sous les sièges avant. La place centrale est plus étroite que les deux autres mais le dossier n’est pas trop ferme. En revanche, point de banquette coulissante ni inclinable ici : la modularité se limite à un dossier de banquette fractionné en trois parties (40/20/40).
Le coffre offre une belle contenance et est pratique à charger, avec un seuil affleurant au plancher. Sous ce plancher se cache un grand bac de rangement. Il y a également un coffre (64 litres) sous le capot avant, mais ce frunk est facturé en option (590 €) !
Motorisations Audi Q6 e-Tron
Le Q6 e-tron est lancé dans un premier temps en trois versions : e-tron Performance (moteur arrière, 306 ch), e-tron quattro (bimoteur, 388 ch) et SQ6 (490 ch). Toutes disposent de la même batterie (100 kWh bruts). A noter qu’une version monomoteur plus abordable à plus petite batterie (83 kWh bruts tout de même) est prévue à terme.
Recharge et autonomie Audi Q6 e-Tron
Les cellules de la grosse batterie proviennent du fournisseur sud-coréen Samsung SDI et celles de la « petite » batterie du chinois CATL. Dans tous les cas, la batterie fonctionne sous 800 V. Cette très haute tension permet l’utilisation d’un câblage plus fin (donc moins encombrant) et autorise une recharge plus rapide de la batterie en courant continu (DC), avec ici des pointes jusqu’à 270 kW, ce qui permet, en conditions idéales, de passer de 10 à 80% de charge en 21 minutes sur les chargeurs les plus puissants.
Pour charger efficacement sur les bornes DC moins puissantes (400V), le Q6 peut « splitter » sa grosse batterie en deux éléments parallèles de 400V chacun (pouvant être chargés jusqu’à 135 kW), évitant ainsi les pertes énergétiques de l’habituel convertisseur 400/800V.
En AC, par contre, la puissance se limite à 11 kW et il faut donc environ 10h pour une charge complète. Côté autonomie, c’est la version monomoteur Performance qui annonce le meilleur rayon d’action théorique, avec 637 kilomètres contre 621 pour l’e-tron quattro et 595 pour la SQ6. En pratique, c’est bien sûr nettement moins, comme on le verra plus loin…
Conduite et confort Audi Q6 e-Tron
Lors de ce premier essai, seules deux versions étaient disponibles : e-tron quattro et SQ6, toutes deux dotées d’une transmission intégrale. La première est déjà très performante ; la seconde l’est encore davantage mais se montre aussi plus brutale. Nos voitures étaient également équipées de la suspension pneumatique pilotée optionnelle : sans être inconfortable, son amortissement nous semble un brin ferme, même en mode « Comfort ». Les ingénieurs nous avouent avoir volontairement opté pour des réglages favorisant le dynamisme. De fait, en courbe, les mouvements de caisse sont bien contenus et ce gros SUV ne paraît pas aussi lourd qu’il n’est réellement (2,4 tonnes pour cette version !).
La direction à démultiplication variable (en fonction de l’angle de volant) contribue à l’agilité en virage serré, mais le volant n’offre pas ici le ressenti parfait de celui du cousin Porsche Macan, au châssis plus tranchant et pouvant aussi disposer de roues arrière directrices. Le Q6 e-tron présente un comportement routier typiquement Audi : très efficace, mais pas joueur.
Sur les grands axes, on apprécie la très bonne insonorisation, surtout avec le vitrage avant acoustique (180 €). Pour le réseau secondaire, cette Audi électrique propose plusieurs niveaux de régénération à la décélération (ce qui n’est pas le cas du Porsche Macan), via des palettes au volant. En mode « Auto », la régénération s’adapte même à l’environnement routier, avec freinage/régénération automatique à l’approche d’un rond-point ou d’un véhicule plus lent, par exemple. Et il y a aussi un mode roue libre pour laisser filer la voiture sur son inertie sur les grands axes. En enclenchant le mode « B » via le commutateur de transmission, cette Audi électrique offre une conduite « one pedal », permettant de marquer l’arrêt sans toucher les freins.
Prix Audi Q6 e-Tron
En prévision de la version à petite batterie, les prix commencent à 69.900 € pour le Q6 e-Tron Performance propulsion et atteignent 96.150 € pour le SQ6. Le Quattro se situe entre les deux : à 75.900 €, il coûte également 20.000 € de moins qu'un Porsche Macan 4, qui - à part son châssis plus efficace encore - est techniquement totalement identique.
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Verdict Audi Q6 e-Tron
Le Q6 e-tron ne fait pas la révolution dans le segment du SUV familial électrique et ne surprend donc pas vraiment. Mais il affiche une personnalité et des qualités typiquement Audi (technologie poussée, présentation stylée et rigueur de conduite), ce qui le rend sérieux et digne d’intérêt. D’autant que la concurrence premium est limitée : le Porsche Macan est nettement plus cher, le Mercedes EQC n’est plus et le remplaçant du BMW iX3 n’est pas encore là. Ce qui laisse un peu le champ libre à cette Audi…
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