Essais moto / Yamaha XSR900 (2022) - moins chopper, davantage café racer

Concept

L'héritage, Yamaha le convoite depuis des années. Mais la nostalgie n'est pas une garantie de succès, car les vrais motards se sont avérés plus intéressés par les MT-07 et MT-09. De plus, les modèles XSR et MT se concurrençaient beaucoup l'un l'autre en termes de position assise et de sensation de conduite. Et pas seulement parce qu'ils ont le même moteur.

Tant au niveau de l'apparence que de la géométrie, on remarque clairement que Yamaha a abandonné la carrosserie de la MT-09 pour la nouvelle XSR900 en faveur d'une configuration café racer. La moto semble plus longue et plus plate que la Yamaha XSR900 précédente, ce qui donne une position assise moins proche de celle d'un chopper. Avec l'empattement plus important et l'avant plus bas, c'est le jour et la nuit. Néanmoins, la position d'assise reste confortable sans que l'on ait l'impression de devoir tendre très les bras au loin pour saisir le guidon.

Ce style café racer associé à des détails de finition furieusement cool rend la nouvelle Yamaha XSR900 soudainement intéressante, voire convoitée, pour les pilotes qui, autrement, feraient leurs courses du côté des marques européennes. Cependant, tout n'est pas rose pour autant. Le tableau de bord a beau être doté d'un écran TFT lumineux, l'écran est très petit et il est difficile de suivre la pléthore d’informations.

Conduite

Le cadre de la Yamaha XSR900 fait preuve d'une intransigeance et d'une rigidité telles que vous savez que toute flexion devra être absorbée ailleurs. La stabilité sur des surfaces routières dramatiquement mauvaises et mille fois réparées semble tirer pleinement parti de l'empattement allongé. La sensation de direction ultra-courte et légère de la MT-09 semble avoir laissé la place à... un style café racer.

Même sur les routes sinueuses et fluides, la Yamaha XSR900 parvient à convaincre à toutes les vitesses ; la direction est complètement naturelle et transparente. Lorsque l'excès de confiance refait surface, vous pouvez toujours compter sur l'embrayage à glissement et le freinage particulièrement efficaces, sans oublier, bien sûr, les béquilles électroniques qui comprennent le contrôle de traction sensible à la pente, le contrôle de glissement et l'ABS en virage. Quoi qu'il en soit, le levier de vitesse haut/bas standard ne nécessite aucune sophistication supplémentaire ; il fonctionne avec la précision d'une montre suisse et peut convaincre même un utilisateur d'embrayage récalcitrant. Sont, d'ailleurs, également de série : la fonction wheelie et le régulateur de vitesse.

La vie au guidon de la Yamaha XSR900 est donc agréable à l'ancienne, mais avec quelques réserves. Comme la MT-09, la XSR a un angle de braquage limité, ce qui peut être gênant si vous voulez tourner dans une rue plus étroite. De plus, les rétroviseurs peuvent obtenir dix sur dix pour le facteur cool, mais à l'heure de pointe du matin, vous serez le premier à les laisser sur la chaussée. Même chose pour la selle, super cool et joliment rétro, mais le rembourrage fin transmet les vibrations de la moto de manière assez prononcée.

Bien que le trois-cylindres CP3 soit connu pour son couple impressionnant, il n'en finit pas de nous surprendre. Dès les plus bas régimes, ce triple fait mordre la poussière à tous ses concurrents, même les nakeds japonaises avec des bonus de puissance de 1000 cm3 doivent céder la place. Mais même à haute vitesse, disons à 7000 tr/min sur le cinquième rapport, ce trois cylindres tire si furieusement qu'on tombe de surprise en surprise. La Yamaha XSR900 le maintient à 889 cm3 et 119 ch, bien que vous ayez l'impression d'être sur la route avec un moteur plus gros et plus puissant.

Conclusion

Les bonnes et très bonnes motos sont nombreuses, mais combien sont vraiment impressionnantes ? Le look du bleu Gauloises, la finition, le moteur vrombissant et la qualité de conduite générale offrent à la Yamaha XSR900 une allure européenne qui suscite les convoitises, sans aucune tare significative. Et cela pour un peu plus de 11.000 €. Que la concurrence européenne prenne garde.

Source : cet essai a été réalisé par notre partenaire Motorrijder-magazine.