Essais moto / Kymco CV3 - Le triple de Taiwan

Concept

Le maxiscooter à trois roues, même de forte cylindrée, c’est la solution immédiate à votre ras-le-bol des embouteillages en voiture. En effet, pas besoin de reprendre un cycle d’examens à l’auto-école, votre permis B suffit pour les conduire, même le dernier Kymco CV3 fort de 51 ch. En 2006, le Piaggio inventait le genre avec son MP3 (de 125 à désormais 530). Qooder (devenu Quadro), un autre acteur italien, lui emboîtait le pas avec des 4 et 3 roues. Ensuite viendront les Peugeot Metropolis (400) et Yamaha Tricity (125 puis 300). Ajoutons le passage furtif de l’Adiva AD3 (à toit rétractable). Et depuis peu, le Kymco CV3 qui arrive un peu tardivement, mais avec l’avantage d’avoir bien observé le marché.

Si l’architecture typique aux trois-roues ne permet pas aux designers de créer des engins racés et/ou élégants, le CV3 ne manque pas de gueule.  Son look « Transformers » est équilibré, bien fini et mis en valeur par sa jolie teinte vert-bronze matte, ses jantes avant à trois double branches (des 13’’ à l’avant, une 15’’ à l’arrière) et le double dosseret de selle. L’écran couleur central de 6 pouces concentre proprement les nombreuses informations et il est réglable en inclinaison. Le CV3 est également équipé d’une interface connectée (Noodoe) qui l’unit à votre smartphone

Sur trois roues vous ne trouverez pas plus balèze que ce bicylindre de 550cc et 51 ch, positionné au centre du scooter, comme sur une moto, un atout pour l’équilibre. L’accélérateur électronique et la courroie de transmission à la roue arrière assurent un agrément et un velouté inédits dans le segment. L’électronique embarquée autorise la présence de deux modes, normal et rain, ce dernier se révèlera très précieux par temps humide. Enfin il y a surtout ce train avant pendulaire de type KALS à double paire de « fourches » de 37mm apportant cette stabilité réellement saisissante au CV3. Le freinage sur les trois roues est couplé (avant/arrière) et assuré par l’ABS.
Au moment de se garer, on peut figer le train avant sans toutefois bloquer l’appareillage (comme sur les MP3 et Metropolis). En d’autres mots, il faut se méfier sur les terrains meubles et/ou trottoirs très pentus. Le train avant est efficace, mais encombrant. Impossible d’aménager un petit vide-poche dans le tablier. Pas grave, il reste l’espace sous la selle, pas énorme mais utile. Kymco a bien sûr prévu un top-case et même des valises latérales pour les besoins des navetteurs/voyageurs.

Conduite

Stable, précis et imperturbable, le CV3 rassure en toute circonstance. Mieux, ses suspensions distillent un certain moelleux, très agréable. Régulateur de vitesse (jusque 130 km/h), démarrage « sans les mains » et poignées chauffantes rendent les trajets toujours très efficaces. Si sa vitesse de pointe élevée est anecdotique (> 170 km/h, vous ne craindrez pas les autres, même les TMAX !), il est, par contre, impérial pour croiser à 130 km/h, sans aucun signe de fatigue. À la pompe, le CV3 est cohérent : 5,8 l/100 km, de quoi atteindre une autonomie de 250 bornes avant de ravitailler.

Les manœuvres lentes ne sont pas toujours facilitées par le poids et surtout l’empattement de ce gros bébé. Cela dit, après quelques jours de pratique nous nous faufilions entre les autos aussi facilement qu’avec n’importe quel maxiscooter.

Verdict

Engin original et rassurant, doué de qualités dynamiques élevées, le Kymco CV3 est avant tout un bon gros GT qui séduira le navetteur au quotidien, comme l’utilisateur ludique le weekend, de temps en temps. Sa mécanique « premium » (dans le monde des scooters) peut obtenir la préférence des clients qui voient dans leur maxiscooter autre chose qu’un simple moyen de rallier le point A au point B. Car quoi qu’on en dise, la performance suscite encore une forme de respect.  Reste à s’acquitter des 12.999 €, demandés, ce qui n’est pas donné. Rappelez-vous que les motos et scooters restent de très bons plans fiscaux (frais professionnels déductibles à 100%)