Concept Harley-Davidson Breakout
Pour le découvrir, nous prenons la direction de Santa Barbara, en Californie, terre de prédilection pour cette native des States, un pays où tous les excès restent possibles. La Breakout s'intègre parfaitement dans ce biotope. Qui d'autre aurait l'idée d'installer V-twin de près de 2 litres de cylindrée dans un cadre tubulaire, puis de monter une roue de 21 pouces à l'avant et une de 18 pouces à l'arrière avec un pneu large de 240 mm ? Dans un bureau de design traditionnel, toutes les alarmes retentiraient, mais pas chez Harley-Davidson. La Breakout est donc un cas à part. En 2013, elle était conçue comme une édition spéciale CVO mais qui a tellement plu au grand public que Harley l'a finalement sortie de la chaîne de production un an plus tard en tant que modèle de série. La première génération était saluée pour son apparence, mais avec son gros pneu arrière et sa roue avant de 21 pouces, il s'agissait surtout de conserver son calme et de rester bien concentré dès l’abord de la première courbe. Avec l'arrivée du nouveau moteur Milwaukee Eight en 2016, la Breakout a toutefois pris un tournant décisif, au propre comme au figuré. Avec un bloc 8 soupapes plus compact dans un châssis modifié, vous pouviez enfin prendre un peu d’angle, pas de manière spectaculaire, mais néanmoins plus «engageante».
Le moteur 107 (une appellation qui fait référence aux «pouces cubes») est passé à 114, et maintenant la Breakout est équipée du nouveau V-twin 117. La dernière version du bicylindre à culbuteurs développe 101 ch à 4750 tr/min et – plus important encore – un couple impressionnant, comme en témoignent les 167 Nm disponibles à 3500 tr/min, envoyés vers le gros pneu arrière. Ce gros bicylindre refroidi par air constitue toujours un spectacle impressionnant. Également caractéristique, le filtre à air Heavy Breather sur le côté droit, directement relié à la bride de gaz de 55 mm, qui dépose le mélange air-carburant dans l'un des cylindres de 961 cm³ chacun. Il est vraiment étonnant qu'un moteur sans boîte à air ait une sonorité de course aussi belle que ce M-8 117.
Conduite Harley-Davidson Breakout
Au ralenti, le gros twin tourne en douceur au rythme familier du célèbre «potato-potato», et dès que vous mettez la Breakout en mouvement, le bloc 8 soupapes répond merveilleusement à l'accélérateur. Ce n’est seulement que lors des ouvertures de gaz importantes à partir de très bas régimes, environ 1 000 tr/min, que l’on ressent que le 117 doit faire face à un léger creux. En montant dans les régimes, la Breakout ne fait que distribuer des coups bien assénés. Et il y a de la puissance derrière tout ça. Bien sûr, les régimes élevés sont un concept relatif chez Harley : à 100 km/h au compteur, les deux gros pistons enregistrent un rythme cardiaque de 2240 battements par minute. Autrement dit, ils ne se mettent jamais «dans le rouge».
Cependant... Sur l'autoroute le long de la côte californienne, il est clair que la Breakout n'est pas la meilleure alliée des longs trajets à vitesse élevée. Rouler sans souci pendant une demi-heure est encore possible, mais après cela, vous commencez à ressentir des douleurs, surtout au niveau du postérieur et du bas du dos. Autrement dit : vous encaissez beaucoup de vent. Le fait qu'Harley ait augmenté la capacité du réservoir pour la Breakout 2023 à près de 19 litres est bien sûr une amélioration, mais nous vous recommandons de laisser ces litres d'essence sans plomb sur les routes secondaires. Et elles peuvent désormais être sinueuses. Nous savons par expérience que la première génération de Breakout n'aimait pas tourner à gauche ou à droite, mais avec le large guidon de cette nouvelle génération, ce n’est plus un souci. Pour être honnête, la Breakout n'atteint pas une Ducati Diavel en termes de maniabilité, mais pour une moto de 310 kg avec des dimensions de roues assez inhabituelles, c'est impressionnant de voir à quel point cette Harley s'inscrit naturellement dans un virage... et vous permet d’en ressortir sans dommage. Prendre de l’angle peut parfois amener à frotter un peu, comme en témoigne le frottement des repose-pieds lorsque l'enthousiasme devient un peu trop fort. La Breakout n'est pas faite pour cela, mais après tout commet lui en vouloir ? Après tout, c'est une cruiser.
Pour freiner, il vaut mieux utiliser le frein arrière, qui avec son disque de 297 mm est presque aussi grand que le disque unique à l'avant, mais évite un plongeon indésirable de la fourche. Ce dernier rendrait la moto inutilement instable, surtout lors de l'entrée en virage. La sensation de la pédale de frein est excellente, comme pour la plupart des Harley. D'ailleurs, le freinage du système Brembo à l'avant n'est pas mauvais du tout, alors n'hésitez pas à faire appel à lui en cas de besoin, deux doigts suffisent.
Contrairement à la fourche, la suspension arrière n'a qu'une course de 86 mm. Il n'est donc pas étonnant que vous préfériez éviter les dos d'âne soudains, même si le confort de la suspension arrière n'est pas non plus excessivement brutal. Si quelqu'un veut monter à l'arrière, il vous suffit de tourner la molette de réglage joliment placée pour augmenter la précharge du ressort de quelques crans. Pratique.
Verdict Harley-Davidson Breakout
La Breakout est une star qui attire l'attention, une vraie bête de spectacle, c'est clair. Mais là où cette cruiser, dans ses premières années, se contentait principalement de l'apparence et préférait se limiter à flâner sur le boulevard ou le long des terrasses bondées, la Breakout est maintenant devenue mature. Son comportement en virage ne peut toujours pas être comparé à celui d'une moto ordinaire, mais il est tout à fait remarquable qu'Harley ait transformé la Breakout en une machine relativement habile dans le sinueux.
Cela élargit considérablement le champ d'application de la Breakout, car à un moment donné, vous en avez assez des boulevards, non ? Le point central le plus éclatant – au sens propre dans ce cas – est toujours le moteur Milwaukee-Eight 117. Le développement le plus récent du superbe bloc 8 soupapes de Harley combine des ressources omniprésentes avec une souplesse exceptionnelle. En bref, la Breakout est clairement plus qu'un simple spectacle. Mais gardez à l'esprit que son prix (28.955 euros) est aussi impressionnant que son apparence...
Source : l'essai de la Harley-Davidson Breakout a été réalisé par notre partenaire Motorrijder.
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