Concept
Pour la plupart des motards, le nom GasGas évoque un monde de nerfs d'acier, où l'on gravit une falaise à la verticale en restant debout sur sa moto, ou où l'on rebondit de rocher en rocher sur sa roue arrière. En d'autres termes, il s'agit d'un monde très différent de celui dans lequel évoluent habituellement les usagers de la route. Jusqu'à maintenant. Parce que l'image de GasGas change rapidement. En 2020, la marque a décidé de sortir du domaine tout-terrain en se lançant dans la catégorie Moto3 GP. Après le succès provisoire du Rallye Dakar, les efforts en compétition sur circuits ont encore augmenté cette année avec une équipe GasGas supplémentaire en Moto2, et à partir de 2023, la marque prendra également part au MotoGP. À cela vient donc s'ajouter la première moto "de rue" sous la forme de cette GasGas SM 700.
Derrière la puissance de frappe de cette soudaine renaissance de la petite marque espagnole dans le segment des motos routières se cache bien sûr Pierer Mobility, désormais propriétaire de GasGas mais surtout du groupe constitué de KTM et Husqvarna. Sans surprise, la GasGas SM 700 reprend les composants - quasiment à l'identique - déjà partagés par la KTM 690 SMC R et la Husqvarna 701. En fait, le monocylindre de 693 cm3 et 74 ch est identique à ses homologues, tout comme la suspension WP entièrement réglable et le cadre en treillis. Même le prix est exactement identique pour les trois : 11.449 €.
Les monocylindres ne sont pas exactement le genre de motos destinées au grand public, mais elles sont puissantes, relativement simples et - ce qui est crucial sur une bête de scène comme celle-ci - minces et légères. Le moteur LC4 de la GasGas SM 700 ne pèse que 43,5 kg, y compris le démarreur électrique, le corps de papillon, l'embrayage et le système de refroidissement. Les papillons des gaz sont contrôlés électroniquement par un système ride-by-wire et le pilote peut choisir entre deux modes de pilotage, Street et Supermoto.
Le levier de vitesse haut/bas est de série, tout comme le must absolu sur toute supermoto : un embrayage à glissement à commande hydraulique. Ne vous laissez pas décourager par le gros monocylindre, le LC4 reste bien éduqué. Il est vrai qu'en dessous de 2500 tr/min, tout n'est pas optimal, mais une légère pression sur le levier de vitesse résoudra rapidement ce problème et vous vous retrouverez dans une plage de mi-régime bien étendue. Une fois l'élan donné, c'est l'excellente réponse de l'accélérateur qui est vraiment remarquable. Les vibrations restent présentes, mais pour un monocylindre, cela reste raisonnable.
Conduite
Ça fait un moment que nous n’avons pas roulé avec un gros monocylindre moderne. C'est peut-être pour cette raison qu'il faut un petit temps d’adaptation pour comprendre comment tirer le meilleur parti de la SM 700 : pas de changements de vitesse incessants ni de couple gargantuesque, mais une plage de fonctionnement beaucoup plus large pour pousser jusqu'aux régimes supérieurs. Avec cette GasGas vous pouvez vraiment « tirer dedans », ce qui ajoute au plaisir de la fête sur une route sinueuse - tout comme la vitesse.
Sur circuit, vous pouvez conserver les vitesses plus longtemps et même si vous atteignez le limiteur de régime, la GasGas ne vous en tient pas rigueur. Au contraire, cette supermoto sous stéroïdes adore ça. Il n'est pas surprenant que l'expérience ultime de la SM 700 se fasse sur un circuit fermé ; 147 kg (à sec) combinés à 74 ch et autant de Nm garantissent de sérieuses performances. Ajoutez à cela la suspension WP entièrement réglable et les gommes Continental Attack SM et vous savez d'avance que vous passerez la plupart de votre temps sur circuit.
Les réglages de la SM 700 sont tels que nous les connaissons chez KTM : équilibrés jusque dans les moindres détails. Le contrôle de traction et l'ABS sont tous deux sensibles à l'inclinaison. En mode Supermoto, le contrôle de traction autorise un certain degré de glissade et l'ABS arrière est désactivé. Exploitez le couple, appuyez sur l'accélérateur plus tôt que jamais et sortez des virages comme un guépard mangeant une gazelle au petit déjeuner. Qui dit grosses accélérations, implique de pouvoir freiner. Et ici, le gros disque de 320 mm et l’étrier Brembo radial à quatre pistons sont plus que suffisants. Deux articulations du doigt suffisent. N'oubliez pas, cependant, que vous ne pouvez pas aborder une telle moto (sur la piste) sans conviction. Concentration de rigueur.
Tirer le meilleur parti de la GasGas SM 700 et faire en sorte que ses réglages typés « supermotard » à long débattement fonctionnent pour vous demande un dévouement total. Il est nécessaire d’adopter un état d’esprit en "mode attaque", si vous tergiversez, cela ne fonctionnera pas. Sur route ouverte, une approche plus détendue fonctionne bien et vous pouvez tirer le meilleur parti de la plage d’utilisation remarquablement large du LC4. Là aussi, le long débattement de la suspension est agréablement confortable. Mais cela reste relatif bien entendu, car si vous voulez un vrai confort, orinetez-vous plutôt vers l’achat d’une GoldWing.
Conclusie
Comme ses sœurs KTM et Husqvarna, la GasGas SM 700 est une moto de hooligan avec un côté pratique agréable, et un moteur qui est étonnamment agile (pour un monocylindre). Ajoutez à cela un système électronique de détection de l'angle d'inclinaison de haut niveau et un châssis aussi performant sur circuit que sur route, et vous obtenez une véritable bête de course.
Seul petit hic, bien entendu, à part les petites nuances optiques, cette GasGas SM 700 n'est autre qu'une KTM 690 SMC R ou une Husqvarna 701, mais en rouge ; à la fois en termes de spécifications et de prix. Si vous aimez le SM de haut niveau, l'offre disponible s'en retrouve étoffée.
Source : cet essai a été réalisé par notre partenaire Motorrijder-magazine.
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