Essais moto / Energica Experia (2022) - aventurière électrique

Concept

L'Experia est plus légère d'une bonne dizaine de kilos que les modèles Energica que nous avons pu tester auparavant, comme l'Ego et la Ribelle. Ce faisant, l'accent a été mis sur l'autonomie et le couple plutôt que sur la puissance de pointe pure. Un choix plutôt logique, puisque 105 ch sont encore plus que suffisants. Surtout lorsque cette puissance est associée au couple maximal de 115 Nm, qui peut être transmis à la roue arrière dès la moindre rotation de la poignée de droite. En comparaison, une grosse BMW 1250 GS génère 143 Nm de puissance de traction, mais uniquement lorsque le tachymètre dépasse la barre des 6000 tr/min.

L'Energica Experia propose quatre modes de conduite, avec la possibilité de composer soi-même trois modes individuels. Vous pouvez ensuite décider du niveau de contrôle de traction (six modes), du frein moteur (quatre modes) et de la puissance dont vous pensez avoir besoin. D'une simple pression sur un bouton, vous pouvez contrôler la régénération. Non seulement utile pour récupérer un peu d'énergie, mais aussi pour avoir un peu de soutien lors des freinages dans les combinaisons de virages.

La batterie de l'Energica Experia possède la plus grande capacité actuellement disponible, ce qui, combiné au moteur électrique plus efficace, devrait permettre une autonomie de 420 km en ville et de plus de 200 km si vous prenez les rênes en dehors des limites de la ville. D'après notre expérience, après deux tours du massif de la Sella avec 120 km au compteur, l'Experia affichait encore plus de la moitié de la charge de la batterie sur le tableau de bord TFT, par ailleurs excellent. En bref, une autonomie de 250 km est plus que réaliste. Et c'est déjà pas mal.

Conduite

À peine deux épingles à cheveux sur notre parcours et nous sommes déjà impressionnés par la facilité absurde avec laquelle l'Energica Experia se dirige vers le sommet du Passo Pordoi. La façon dont ce bolide électrique dévore l'asphalte sans effort laisse la sensation d'être au coeur d'un jeu vidéo. Pas d'embrayage étouffant pour prendre cette épingle serrée et pas de recherche de dernière minute du rapport idéal, il suffit d'accélérer ou de freiner. Rien de plus.

Cela semble tomber sous le sens, mais bien entendu, ce n'est pas le cas. Il a fallu à Energica beaucoup de sang, de sueur et de larmes pour arriver à ce qu'elle propose aujourd'hui : un moteur électrique avec une réponse veloutée de l'accélérateur qui vous envoie des tonnes de couple dans le mode sport le plus piquant, sans jamais vous intimider. Vous vous immobilisez tout aussi rapidement, grâce aux excellents freins Brembo. On remarque que l'on freine plus fort et plus longtemps que sur une moto classique, mais grâce à la bonne interaction entre les freins avant et arrière, ce n'est en aucun cas gênant. Deux doigts sur le levier sont plus que suffisants.

En matière de direction, vous êtes au bon endroit avec l'Energica Experia. À l'avant comme à l'arrière, le baroudeur électrique utilise des suspensions Sachs, dont le réglage de base semble un peu raide, surtout sur les routes les moins bonnes. Mais ce choix est dicté par le poids élevé de cette machine, car les 260 kg de l'Energica Exeprio ne se laissent pas masquer facilement. En particulier en descente, on sent que l'Experia subit un peu son inertie, mais l'excellent équilibre de la direction pousse toujours le nez sur la bonne ligne, et une fois sur la bonne trajectoire, il n'y a pas moyen de l'arrêter. Une GS est certes plus agile qu'une Experia sur ce genre de routes, et avec un plein d'essence, elle pèse presque autant.

Verdict

Le détail qui fâche concerne bien sûr le prix d'achat, puisque l'Energica Experia réclame un minimum de 25.590 €. Et hors TVA qui plus est... En raison de l'échelle de production limitée, les moteurs électriques continuent de faire un sacré trou dans votre tirelire.

Mais si l'on oublie un instant le prix élevé, on ne peut s'empêcher de conclure que l'Experia d'Energica est une moto polyvalente bien équilibrée, qui rivalise avec ses homologues "Adventure" à moteur conventionnel en termes de finition, de maniabilité, d'ergonomie et même d'autonomie. Dans certains domaines, comme le confort de conduite et la traction, elle fait même encore mieux. Et rien que pour cela, on dit bravo.

Source : cet essai a été réalisé par notre partenaire Motorrijder-magazine.