La Porsche Panamera, c’est l’histoire d’une 911 qui passe de coupé extraverti à familiale responsable avec ce que cela suppose de compétences dynamiques, de maîtrise technique, mais malheureusement pas d’inspiration esthétique. Ostensiblement supérieure à ses concurrentes, elle endossait cependant le rôle ingrat de « vilain petit canard ». Et, à l’instar du conte bien connu, c’est en grandissant – comprenez en changeant de génération – qu’elle prit son véritable envol, mêlant performances de très haut vol à une tenue enfin digeste, voire même élégante sous certains angles. Voilà qu’arrive la troisième génération – non, non, ce n’est pas un facelift ! – qui doit redéfinir de nouvelles références dans la catégorie des berlines prestigieuses hautes performances. Mais derrière les beaux discours, que vaut réellement cette Panamera III une fois son volant en mains ?
Concept Porsche Panamera GTS (2024)
Bien qu’elle ressemble furieusement à un restylage de sa devancière, cette nouvelle Panamera n’aurait plus que 30 % de composants en commun avec la deuxième génération qu’elle remplace. Profonde mise à jour et optimisation globale ou nouvelle génération, laissons à Porsche le bénéfice du doute et la probité d’un marketing bien maîtrisé. Toujours est-il que cette Porsche Panamera de troisième génération voit sa plateforme renforcée et modifiée en différents points stratégiques pour en optimiser la rigidité, la masse et permettre d’améliorer encore les liaisons au sol via des suspensions inédites. Si toute la gamme dispose d’une suspension pneumatique faisant appel à des ressorts à air à deux chambres combinés à des amortisseurs pilotés gérant séparément la compression et la détente, il est possible d’opter pour le système Active Ride optionnel (8800 €) qui utilise les amortisseurs comme des vérins hydrauliques, toujours pour élever les aptitudes dynamiques de la voiture sans grever le confort. Nous avons testé ce système brièvement sur la version Turbo S E-Hybrid et force est de constater que le résultat est impressionnant.
etc. Mais sous son capot s’anime un V8 4.0 biturbo délivrant 500 ch à 6800 tr//min et 660 Nm qui lui permet de pointer à 302 km/h après être passé de 0 à 100 km/h en 3,8 s et franchi la barre des 200 km/h en 14,6 s. Pas mal pour une berline de ce format - 5052 mm de long, 1937 mm de large et 1415 mm de haut – et de cette masse (2140 kg) !
Dans l’habitacle, l’identité Porsche est respectée mais les écrans dominent la planche de bord avec des compteurs numériques de 12,6 pouces – permettant d’opter pour un affichage en 5 compteurs fidèles à la tradition analogique de la marque – un écran central de 12,3 pouces basé sur Android Automotive OS et des menus améliorés et faciles à utiliser tandis qu’une troisième dalle de 10,9 fait face au passager avant et lui permet de gérer la plupart des fonctionnalités de la voiture mais également de visionner des vidéos ou jouer à des jeux vidéo, même en roulant. L’ensemble fonctionne parfaitement et s’aligne sur la rigueur habituelle de Porsche tandis que la finition ne souffre aucunement la critique. L’habitabilité est généreuse, même à l’arrière, sans se départir de l’effet « cocon » d’une voiture sportive. Pour ceux qui ne s’en satisferaient pas, une version Executive à empattement allongé existe, mais pas en GTS.
Conduite Porsche Panamera GTS (2024)
antiroulis renforcées et un tarage de ressorts plus faible, la tenue de route est impressionnante tandis que l’agilité profite du différentiel électronique PTV Plus à l’arrière – la GTS est une quatre roues motrices – et prouve une fois encore la maîtrise de Porsche dans ce domaine. La voiture semble être un prolongement de vous-même. Vous regardez le virage, vous donnez une petite impulsion sur le volant et la voiture plonge, s’inscrit et enroule avec une stabilité impressionnante, bien aidée par l’empattement de 2950 mm. À plus forte raison quand vous avez coché l’option roues arrière directrices – c’était le cas de notre exemplaire d’essai – qui lui octroie de surcroit une agilité surprenante, même si l’intervention de ce système n’est pas transparente. Elle a le mérite de mieux maîtriser le transfert de masses tout en distillant un sentiment de sécurité indéniable. Et ce, même à très haute vitesse.
Retravaillé, le V8 gagne 20 ch avec ce saut de génération et s’érige en partenaire idéal de ce châssis de haute volée bien que sa linéarité enlève un peu de dramaturgie et rendrait presque les performances « banales ». Il relance sans coup férir à la moindre sollicitation, signale ses montées en régime d’une sonorité évidemment « améliorée » via l’installation audio, mais avec une tessiture qui démontre le talent des acousticiens du cheval cabré teuton. Nous regretterons évidemment son timbre moins métallique que la génération précédente, mais telle est la conséquence de normes anti-pollution toujours plus restrictives et castratrices.
Au terme de notre essai, le constat est limpide : les ingénieurs, techniciens et metteurs au point de Porsche ont su améliorer la dynamique globale d’une voiture qui dominait déjà son sujet et son segment sans trop compromettre le confort général, certes ferme. Las, l’efficacité atteint un tel sommet qu’elle en devient un peu « froide » et perd en émotion. Nous avons pu prendre le volant de la Turbo S E-Hybrid équipée de l’option Active Ride après avoir conduit la GTS et force est de constater que cette version supérieure n’offre pas la même pureté de pilotage mais affiche des performances et des émotions nettement supérieures car elles vous laissent avec une moindre sensation de contrôle absolu. En d’autres mots, les qualités du châssis de la GTS sont telles qu’elle en paraîtrait presque sous-motorisée. Édifiant au vu du rythme ahurissant qu’elle peut imprimer sur route ouverte !
Verdict Porsche Panamera GTS (2024)
Porsche parle d’une toute nouvelle génération, la troisième donc, de la Panamera. Nous évoquerions davantage une génération 2.5, mais plutôt que d’ergoter en matière de terminologie, il faut bien reconnaître que cette Panamera GTS a encore progressé dans tous les domaines et relègue la concurrence – si tant est qu’il y en ait réellement une – aux seconds rôles.
Bluffante d’efficacité et de maîtrise, cette version GTS semble un peu incongrue pour une grande berline qui n’a pas vocation à être menée le couteau entre les dents. Mais pour qui adore sa 911 GTS mais doit emmener plus d'une personne à ses côtés, la Panamera GTS est LA voiture idéale... les plaisirs du flat 6 en moins.
Dans cet article : Porsche, Porsche Panamera
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