Non, il n’y a pas que l’électricité dans la vie et même si cette technologie connait des évolutions en progrès rapides, il n’en reste pas moins que pour les gros rouleurs, elle impose encore son lot de contraintes. D’un autre côté, on sait depuis longtemps que le Diesel moderne, très bien dépollué en l’occurrence, est particulièrement bien adapté aux longues distances à vitesse stabilisée. Soit typiquement le cas d’utilisation d’un conducteur obligé de couvrir de longs trajets sur l’autoroute. Et si la solution venait de leur association ? Pourquoi Mercedes est-il le seul à croire en ce mariage qui n’a rien de contre naturel ?
Concept Mercedes E300 de (2024)
En l’occurrence, la Classe E, archétype de la berline apte au long cours en tout confort, reprend, dans cette configuration «300 de» cette association Diesel + électricité déjà vue sur la génération précédente. Le 2 litres 4-cylindres turbo Diesel de 197 ch est associé à un moteur électrique de 129 ch (alimenté par une batterie de 19,6 kWh) donnant une puissance système cumulée de 313 ch. Et, surtout, un couple pour le moins généreux de 700 Nm transmis aux roues arrière (mais une variante à transmission intégrale 4Matic est également disponible) via la boîte automatique 9G-Tronic.
Les données d’homologation font état d’une consommation de 0,4 l/100 km pour 11 g/km de CO2, de 19,6 kWh/100 km et d’une autonomie électrique de 109 km. Le tout pour un 0 – 100 km/h couvert en 6,4 s et une vitesse maxi de 235 km/h. C’est assez rare pour être souligné ; cette hybride rechargeable accepte une recharge rapide à 55 kW tandis que son chargeur embarqué atteint 11 kW. Elle semble donc parée pour une recharge multifonctionnelle. Mais dans les faits ?
Conduite Mercedes E300 de (2024)
Dans les faits… c’est un vrai bonheur. D’abord parce que cette Classe E est l’une des berlines les plus confortables quoi soient. Mais ça, on le savait. La suspension ne sacrifie pas le filtrage au maintien de caisse et l’équilibre obtenu peut faire figure de référence. Ce qu’est la Classe E depuis des décennies. Toujours dans une optique de voyage au long cours, cette notion de confort qui n’a rien d’avachi est donc un atout certain. Et puis, cette autonomie électrique d’une centaine de kilomètres n’a rien d’illusoire, du moins dans les circonstances de météo favorable rencontrées lors de notre essai. Batterie régulièrement chargée, il est de fait possible d’effectuer les navettes quotidiennes sans jamais consommer une seule goutte de Diesel, faisant chuter la consommation à quasiment zéro, comme annoncé par le protocole WLTP.
Ceci au prix d’une consommation d’électricité de 18 à 19 kWh/100 km selon les usages, là encore en conformité avec les chiffres annoncés. Mais sur les plus longs trajets, au-delà des 100 km couverts par l’électricité seule, le 2 litres 4-cylindres prend le relais en toute discrétion ; c’est à peine si on entend la transition tant l’isolation phonique du moteur thermique est poussée. Quand il est seul à la manœuvre, le moteur Diesel fait état de toute sa sobriété. Ainsi, au terme de notre semaine d’essai dans des conditions d’utilisation très variées, durant lesquelles nous n’avons pas compté les kilomètres parcourus, sa consommation moyenne s’est établie à… 4,5 l/100 km. De quoi parcourir en théorie plus de 1.000 km sans l’aide de l’électricité, grâce au réservoir de 50 litres. Une autonomie totale d’environ 1.200 km est même parfaitement envisageable. Sachant aussi que cette Mercedes accepte de se recharger rapidement sur une borne adéquate. Seulement à du 55 kW d’accord, mais comme il n’y a que 19,5 kWh à recharger, passer d’un état de charge de 10 à 80 % ne prendra qu’une petite vingtaine de minutes tout au plus, contre 2 heures approximativement pour une recharge à 100 % sur une wallbox. Les bienfaits de l’électricité s’apprécieront donc d’autant plus volontiers qu’une recharge fréquente n’a rien de fastidieux.
Verdict Mercedes E300 de (2024)
Plus encore que pour une hybride rechargeable à essence, l’hybridation d’un moteur Diesel réussit à concilier l’inconciliable : une aptitude aux longues distances et un niveau d’émission très réduit, voire nul lors des 100 km qu’il est possible de parcourir à l’électricité seule. La synthèse semble en l’occurrence à ce point réussie que l’on se demande pourquoi Mercedes continue d’être le seul à proposer cette association électricité + Diesel qui fonctionne pourtant si bien. Cela dit, cette association à un prix. Comptez au minimum 75.625 € pour la berline (qui n’offre au passage que 370 l de volume de coffre) en finition « de base » Luxury Line.
À titre de comparaison, une berline 100% électrique EQE 350+ à la puissance approchante (292 ch) débute au prix comparable de 76.835 € pour une autonomie officielle de 686 km WLTP. La version AMG-Line de notre essai se négocie toutefois à 80.645 €… sans options. Pour le break, comptez un supplément d’environ 2.500 €. Quant à la nouvelle version All Terrain, elle débute à 85.789 €. Dans l’absolu, c’est évidemment très cher. Mais dans l’univers de la voiture de société, cette Mercedes E 300 de a l’avantage d’être encore déductible à 100 % en 2024 (mais à 75 % en 2025).
Dans cet article : Mercedes-Benz, Mercedes-Benz Classe E
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