Concept
Le 3.9 V8 turbocompressé passe de 600 à 620 ch. Les ingienieri ont installé un capteur de rotation sur les turbos afin de maximiser leur rendement et ont modifié la course des soupapes au bénéfice de l’efficacité volumétrique (meilleure combustion). L’échappement adopte des filtres à particules et de nouveaux clapets de gestion des gaz, pour améliorer sa sonorité. Mais l’évolution la plus marquante concerne l’adoption de la boîte 8-Speed DCT qui rend la conduite encore plus intense en usage sportif (les passages de rapport sont encore plus rapides et précis, un vrai délice !), mais par ailleurs plus relax en conduite douce. À 120-130 en 8e, l’aiguille du compte-tours tombe sous les 2000 tr/min. La Portofino M possède désormais 5 modes de conduite (sur le Manettino). Le Race est inédit sur la Portofino, mais un peu trop caricatural pour ce modèle pensé, avant-tout, pour flâner en bord de mer ou de lac… Entre les extrêmes Race/ESC Off et Wet/Comfort, le mode Sport nous est apparu comme le plus, savoureux en sensations.
Comportement routier
La Portofino M a beau être le modèle d’entrée de gamme, elle vous invite déjà à goûter à des sensations rares et très «Ferrari». Dosage ultra-précis de l’accélérateur, moteur ultra-réactif, direction délicieusement tranchante, châssis réactif et joueur, propulsion enivrante et pas le moindre petit moteur électrique pour gâcher la fête ! Si un virage arrive trop vite, les freins Brembo carbone-céramique vous stoppent net et semblent infatigables. Du plaisir pur !
Impressionnante, la Portofino M reste un bolide docile en usage normal.. Ses amortisseurs adaptatifs nous ont bluffés sur les routes bosselées. De l’inconfort ? Pas vraiment ! Après 350 km le premier jour et 200 le second, nous n’avons qu’un mot : encore ! Un conducteur plus sportif pointera certainement des mouvements de caisse et des réactions trop «bourgeoises» (ce cabrio à moteur avant ne peut égaler la rigidité des coupés à moteur central) mais qu’ils jettent alors leur dévolu sur une F8.
Les sièges avant sont d’excellent niveau pour une ultrasportive. Leur maintien est efficace (mais pas caricatural), ils sont chauffants, ventilés, massant et, nouveauté, offrent un chauffage de nuque pour qui n’attend pas l’été pour décapoter. À l’arrière, le constat est connu : les «places» sont quasiment inutilisables pour des humains, or elles sont très précieuses pour loger plus de bagages car le coffre n’accueille que deux valises cabine.
Tout sauf une Ferrari du pauvre, la Portofino M de base démarre à 203.399 €, un prix très proche de celui d’une 911 Turbo Cabriolet (206.000 €), sa concurrente la plus «évidente». On vous passe l’enveloppe fiscale suicidaire qu’un tel moulin représente et pour la consommation, comptez entre 14 et 20 l/100 km, en abusant, ou pas, du V8. Le prix de la grande exclusivité.
Verdict
L’artiste maîtrise son sujet : en devenant M, la Portofino bonifie sa lignée entamée par la California en 2009. Sensée être la moins performante des Ferrari, la Portifino M n’est certainement pas la moins agréables des V8 de Modène. C’est peut-être tout le contraire, son principal argument étant que sa (relative) polyvalence et son positionnement très «art de vivre» font apprécier l’univers Ferrari plus longtemps et plus souvent qu’à bord – surtout - des strictes deux places plus proches de l’esprit compétition si cher au cheval cabré. Mais justement, dans la vie il faut savoir se détendre…
Dans cet article : Ferrari, Ferrari Portofino
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