Essais courts / Mini Cooper SE Cabrio (2023) - Coup de foudre

Concept Mini Cooper SE Cabrio

Électrifier une base de Mini Cooper S Cabriolet s’est concrétisé assez facilement. La caisse ouverte de la Cooper S supporte sans difficulté l’ensemble moteur-batterie de la Mini e, c’est-à-dire l’unité de 184 ch associée à une batterie de 32,6 kWh. Et par rapport à la Hatch Cooper SE, la prise de recharge n’a pas changé de place. En s’installant au volant, c’est kif-kif : 3,86 m de long, empattement de 2,49 m, largeur de 1,72 m et hauteur de 1,41 m, et même feeling qu’à bord d’une thermique. Ce qui veut dire bien installé à l’avant, mais des places toujours aussi limitées à l’arrière (avec mon 1,87 m, je dois reculer le siège quasi à fond). Et un coffre toujours aussi riquiqui : 160 litres. La capote textile entièrement électrique peut être ouverte et fermée en 18 s, mais jusqu'à une vitesse de seulement 30 km/h. Elle possède trois positions: ouvert, fermé ou comme toit ouvrant, très agréable.

La foudre, on la prend aussi en pleine figure en se rappelant du prix : 61.000 € en Belgique. Un bon 17.000 € de plus qu’une Cooper S Cabriolet. Et 25.000 € de plus qu’une Hatch Cooper SE de base. Alors, pourquoi tant d’euros ? Le développement et le processus industriel à part d’un modèle produit en série limitée (999 exemplaires). Ajoutez la dose d’exclusivité qui fera de cette Cooper SE Cabriolet un collector et on arrive aux 61.000 €. Ce qui ne semble pas très gênant, car elle se vend très vite. 45 Belges auront le droit de se pavaner à son volant dans peu de temps. Il n’en resterait plus que 5 disponibles chez nous…

Conduite Mini Cooper SE Cabrio

Les ingénieurs ont bien bossé sur le calibrage des trains roulants pour digérer l’embonpoint électrique. La Mini Cabrio normale n’est déjà pas un poids plume. Ici, on passe à 1560 kg, soit 200 bons kilos de plus qu’une Cooper S.  Mais ça marche : cette petite enclume est tranchante, vive et même joueuse des fesses quand on force un peu. Et ça repart toujours très franchement (0 à 100 km/h en 8 s). Comme dans toute électrique, on freine « physiquement » assez rarement, ce qui ajoute au plaisir car on ne se sent jamais coupé dans son élan. Le toucher de route est tendu, mais rien de caricaturalement raide, même secoué sur les lacets encaissés des bords de l’île de Majorque, théâtre idyllique et adapté de cet essai. On a compris: le « go-kart feeling » – répété à l’envi par toute l’équipe com’ – est respecté, même s’il s’agit d’un très gros kart.

Or, ce n'est pas dans cet environnement tortueux que nous apprécions le plus la Cooper SE Cabriolet. Le pied, c’est sur des bords de mer roulants, en se traînant aux vitesses légales dans le très agréable silence électrique. Le cabriolet électrique est assurément une niche à développer ! On perçoit le cui-cui des oiseaux, le vent dans les arbres... Et dans les villages traversés en toute discrétion, le tintement des verres de rosé et le murmure des gens en terrasse.

Faut-il parler de la consommation ? Notre moyenne, en mode principalement Dolce Vita, s’est stabilisée à 15,5 kWh. Nous pourrions donc tabler sur les 200 km promis. Au fait, est-ce que la piètre traînée aérodynamique d’un Cabriolet la fait monter en flèche ? Pas vraiment, nous répond-on, sauf à haute vitesse sur autoroute. En tout cas, l’autonomie reste un problème, car en réalité, en s’amusant un peu et en gardant une marge, on est contraint de limiter la séance plaisir à 170-180 km avant de recharger. Dommage, car on en profiterait très longtemps. Il faudra jouer à saute-bornes, prendre son temps et aimer le café pour rejoindre une destination de vacances.

Verdict Mini Cooper SE Cabrio

Pour l’heure, la Mini Cooper SE Cabriolet est le seul cabriolet premium au monde doté d'une motorisation entièrement électrique dans le segment des petites voitures. Elle combine une vraie sportivité au plaisir de la conduite à ciel ouvert, sublimé par la fluidité et la discrétion d’un moteur électrique. Forcément, c’est une automobile très à part, quasiment unique et qui distille énormément de plaisir de conduire. Elle séduira, à coup sûr, les amateurs de singularité sur quatre roues et de dernières tendances. Parce que nous n’aurons pas le choix de passer tous, un jour, à l’électrique, on espère que l’industrie va suivre et nous en proposer d’autres… moins chers. Là, on veut bien !