Essais courts / Alfa Romeo Stelvio 2.0 TB 280 Q4 Competizione (2023)

Concept Alfa Romeo Stelvio 2.0 TB 280 Q4 Competizione

L’Alfa Romeo Stelvio est le pendant SUV de la berline Giulia et fut présenté fin 2016 pour une commercialisation en 2017. À l’instar de la berline, le Stelvio a immédiatement convaincu par ses qualités dynamiques et son design très réussi. Las, il s’est de suite révélé dépassé sur le plan technologique dès son lancement tandis que la finition n’était pas au niveau des prétentions de la marque. En effet, Alfa Romeo a ouvertement positionné les Giulia et Stelvio comme des concurrents directs des BMW Série 3 et X3. Encensé par la critique autant que par les clients pour le plaisir de conduire qu’il distillait, l’Alfa Romeo Stelvio ne vit jamais ses ventes décoller, faute d’une qualité digne de ses prétentions. Après une première mise à jour en 2020 qui améliorait la qualité des matériaux dans l’habitacle et apportait une légère mise à jour de l’interface utilisateur et quelques systèmes de sécurité supplémentaires, Alfa Romeo procède à une seconde mise à jour de son modèle, cette fois plus facilement reconnaissable puisque le Stelvio adopte des phares LED matriciels adaptatifs qui reprennent la signature lumineuse en trois « U » du Tonale. À l’arrière, le bouclier est légèrement retouché tandis que les feux présentent une coquille transparente fumée plus moderne.

Dans l’habitacle, les choses évoluent aussi avec des compteurs digitaux  de 12,3 poucesqui proposent 3 affichages différents : Evolved, Relax et Heritage. L’écran d’infodivertissement conserve ses dimensions un peu justes comparées à la concurrence, seulement 8,8 pouces, mais s’enrichit des services Alfa Connect et permet les mises à jour OTA à distance. Enfin, Alfa Romeo associe un certificat NFT à chaque Stelvio pour le suivi d’entretien du véhicule. Quatre niveaux de finitions sont proposés : Super, Spint, Ti et Veloce. Pour le lancement du facelift, une édition limitée Competizione est également commercialisée. Basée sur la Veloce, elle y ajoute le coloris Moon Light Grey, des vitres teintées, des jantes de 21 pouces abritant des étriers de freins rouges et la suspension active de série. Les tarifs débutent à 52.050 € en Diesel (22 MJD 160 RWD Super) et 59.550 € en essence (2.0 TB 280 Q4 Super). Comptez 72.050 € pour l’Alfa Romeo Stelvio essence Competizione.

Conduite Alfa Romeo Stelvio 2.0 TB 280 Q4 Competizione

Mécaniquement, l’Alfa Romeo Stelvio restylé de 2023 limite sa palette de motorisations aux 4 cylindres 2.0 l turbo essence de 280 ch (transmission intégrale Q4 uniquement) ou Diesel de 160 ch (propulsion ou Q4) et 210 ch (Q4 only). Systématiquement associés à la boite automatique à 8 rapports. Bien entendu, la variante sportive Quadrifoglio et son V6 2,9 l de 510 ch sont toujours au programme et bénéficie également du facelift. Pour notre prise en main de cet Alfa Romeo Stelvio 2023, nous avons essayé la version essence de 280 ch en finition Competizione.

Au volant, pas de surprise, on retrouve la direction très incisive du Stelvio mais elle nous a semblé plus communicative que précédemment, ce qui ajoute au plaisir de conduire. Certes, l’Alfa Romeo Stelvio reste un SUV relativement lourd, mais les qualités de la plateforme Giorgio sont indéniables et permettent de l’emmener à grande vitesse en courbe en toute confiance. Stable, peu sujet au roulis et agile, le Stelvio reste une référence en matière de comportement routier. Seul petit bémol, la relative paresse de la boîte de vitesse sur les trois premiers rapports lorsque le mode le plus sportif du DNA n’est pas sélectionné. Fort logiquement, les performances n’évoluent pas et les consommations restent stables avec une moyenne de 10,5 l/100 km. Mais si l’envie vous prend de profiter davantage des 280 ch, cette valeur pourra aisément dépasser les 13 l/100 km.

En dépit de ses qualités dynamiques, l’Alfa Romeo Stelvio sait se montrer accueillant et confortable, quoique les grandes jantes de 21 pouces de notre modèle d’essai répercutent certaines irrégularités de la route un peu sèchement, mais sans aucune brutalité pour vos vertèbres. Le maintien des sièges est excellent, la position de conduite basse vous ferait presque oublier que vous êtes au volant d’un SUV et les commandes sont ergonomiques. On regrettera cependant que la structure des menus de l’interface manque d’intuitivité et de réactivité. En outre, l’écran situé relativement bas impose de quitter la route des yeux à chaque manipulation. Mieux vaut utiliser la molette sur la console centrale. En sus, il reste sensible à la luminosité ambiante et aux reflets, ce qui nuit à la sécurité globale. Il y a certes du mieux, mais les références allemandes n’ont rien à craindre. La finition semble avoir encore progressé dans le détail.

Moins fantaisiste que celui de ses concurrents, l’affichage numérique des compteurs a le mérite d’être très lisible et complet sans pour autant devenir une source de distraction. Notre préférence allant au mode d’affichage Heritage qui singe à merveille les compteurs analogiques qui nous ravissaient précédemment.

En termes de vie à bord, l’habitabilité et le volume de coffre n’ont pas évolué et figurent dans la moyenne basse du segment. Voyager à quatre adultes ne posera pas de problèmes pour autant que ces derniers ne soient pas trop grands. Sans quoi la place laissée aux genoux des occupants de la banquette manque de générosité. Le coffre quant à lui reste généreux avec près de 540 litres disponibles et l’accès reste aisé.

Verdict Alfa Romeo Stelvio 2.0 TB 280 Q4 Competizione

L’Alfa Romeo Stelvio est avant tout une voiture à conduire et les années qui passent ne semblent pas avoir de prise sur lui. Que du contraire, il se bonifie par petites touches et sait toujours donner le sourire à celui ou celle qui se tient derrière le volant. Les performances restent excellentes et le comportement agile ne s’obtient pas aux dépends du confort global.

Ce second lifting, plus marqué au niveau des blocs optiques, magnifie la ligne du Stelvio et lui redonne un vrai coup de jeune. Toutefois, l’habitacle ne peut en dire autant. Esthétiquement réussi, le tableau de bord numérique n’apporte pas grand-chose en soi tandis que l’écran d’infodivertissement reste un peu petit et situé trop bas. Mais ce Stelvio est avant tout une voiture « à conduire », donc est-ce si grave ? À 72.050 € pour la version essayée, ce genre de détails comptent, surtout face à un BMW X3 M40i à peine 3000 € plus cher, sans options il est vrai, mais aux prestations un cran supérieures.