Essais courts / Renault Talisman Blue dCi 190 EDC - injustement mal aimée

Concept

La Renault Talisman a été lancée en 2016 comme successeur de la Laguna, pour concurrencer les voitures de milieu de gamme telles que la Ford Mondeo, la Peugeot 508, l'Opel Insignia, la Volkswagen Passat et la Skoda Superb. Malgré ses nombreuses qualités, la Renault Talisman a du mal à se distinguer de ses concurrentes directes, et la berline française finit rapidement dans l'anonymat. Ce rôle ingrat de groom a été accéléré par la forte progression du segment des SUV.

Fin 2020, Renault a béni la Talisman, qui se décline en un spacieux Grandtour, d'un modeste lifting. La calandre et le pare-chocs avant ainsi que les blocs optiques sont redessinés, avec notamment une nouvelle signature lumineuse à LED et une technologie matricielle adaptative. Sur le toit, une antenne en aileron de requin est désormais positionnée pour améliorer la communication entre le module multimédia et le monde extérieur. Le système d'infodivertissement Easy Link a été considérablement amélioré, et l'instrumentation numérique est également entièrement nouvelle. Il y a de nouvelles couleurs, de nouvelles roues et de nouvelles options, comme la recharge par induction pour votre smartphone. Le coffre a un double plancher, une capacité de 605 litres (1022 avec les sièges arrière rabattus) et une ouverture de chargement plutôt étroite (après tout, il s'agit d'une quatre portes).

Le facelift offre non seulement un look rafraîchi et un intérieur amélioré, mais aussi une palette de moteurs réduite. La Renault Talisman TCe 160 fait appel à un 1,3 litre turbo essence et la Blue dCi 160 à un 2 litres turbo Diesel, qui entraînent les roues avant via la boîte robotisée EDC à double embrayage et six rapports. Cependant, nous avons conduit la version supérieure forte de 190 ch et 400 Nm de ce Diesel, qui n'est disponible que dans la luxueuse finition Initiale Paris.

Conduite

La Renault Talisman Blue dCi 190 passe de 0 à 100 km/h en 9 s et atteint une vitesse maximale de 225 km/h. La consommation moyenne de carburant est de 5,7 l/100 km et les émissions de CO2 conformes à la norme WLTP sont de 150 g/km. C'est très bien, surtout parce que le moteur s'acquite parfaitement de la mission de confort qui sied à la Renault Talisman et parce que la soif de Diesel n'est pas trop élevée non plus dans la pratique (et c'est une bonne chose, car le réservoir de carburant ne contient que 51 litres). Le fait qu'aucune version hybride, et encore moins hybride rechargeable, ne soit proposée constitue tout de même une lacune commerciale. Cela lui ôte toute chance sur le marché actuel des flottes.

Le châssis de la Renault Talisman n'est toujours pas disponible avec l'amortissement adaptatif, mais il offre la technologie 4Control. Cela signifie que cette grande voiture dispose d'un essieu arrière à direction active qui optimise la manœuvrabilité en ville et garantit la stabilité à des vitesses plus élevées. La Renault Talisman se conduit de manière très agréable, avec une légèreté insoupçonnée qui fait très française. Le solide confort de conduite souffre cependant des mouvements de pompage de la carrosserie, qui sont amplifiés sur un mauvais revêtement. Et la gestion de la boîte robotisée EDC est parfois un peu effrontée, même lorsque vous conduisez en douceur.

Verdict

La Renault Talisman allie une apparence élégante à un intérieur spacieux et à une finition soignée (notamment dans la version Intitiale Paris). Le Blue dCi fait son travail en arrière-plan, est suffisamment vif et consomme peu de carburant, seule l'accord avec la boîte de vitesses EDC à double embrayage n'est pas toujours fluide. La suspension se veut confortable, car la Renault Talisman s'adresse évidemment à des conducteurs réguliers. Ils apprécieront la direction à quatre roues directrices 4Control, qui est le talent secret de la Renault Talisman. En bref : cette Français mérite mieux que le rôle modeste qu'elle remplit actuellement. D'autant plus que son prix est tout à fait acceptable.