- Avis Rédaction /20
C'est peut-être un réflexe de la vieille garde, mais la chance de tester une GTI est une opportunité que je ne laisserai pas passer facilement. Sous la devise "tant qu'il en est encore temps", car la voiture à hayon est devenue une espèce en voie de disparition en ces temps d'électrification croissante. Certaines marques tentent de commercialiser les hybrides rechargeables en tant que "hot hatch", mais en toute honnêteté, je n'ai pas encore rencontré le premier PHEV "sportif" qui m'épate du premier au dernier mètre.
Il en va de même pour la Volkswagen Golf GTE que j'ai eu l'occasion de conduire sur la route il y a quelque temps. "Quand on commence à repousser les limites, elle n'a pas la cohérence d'une vraie voiture de sport", écrivais-je alors dans mon article. On se demande alors si cette description est valable pour la Golf GTI, qui offre exactement la même puissance avec son 2 litres turbo de 245 ch, mais sans l'assistance électrique et les kilos de lest supplémentaires qu'apporte l'hybridation.
Deux éléments favorables qui, en soi, font espérer le meilleur. Mais je n'en étais pas tout à fait sûr pour autant, car je me souvenais de la Golf GTI de la génération précédente comme étant douce, mais aussi plutôt discrète, oui même un peu... ennuyeuse. Heureusement, il semblait y avoir plus de joie de vivre dans la génération VIII...
J'ai aimé
Ce n'est pas la première fois que je roule avec une DSG dans un produit Volkswagen sportif, je sais donc ce qu'il faut faire dans un tel cas : après avoir appuyé sur le bouton de démarrage, il faut immédiatement basculer le petit levier de la console centrale sur Sport. Alors, le deux litres offre déjà une réponse bien meilleure à l'accélérateur, et le quatre cylindres est autorisé à monter en régime au-delà de 3000 tr/min. Mais le jeu ne devient vraiment amusant que lorsque vous vous mettez vous-même à manipuler les palettes au volant - dans cette configuration, le petit garçon qui sommeille en l'homme fait automatiquement surface. Addictif !
Quel que soit le régime ou le rapport choisi, le TFSI de 245 ch de la GTI répond toujours avec un "naturel" et une douceur qui sont étrangers à la GTE. En fin de compte, les deux sont à peu près aussi rapides l'une que l'autre, mais la façon dont elles signent leurs chronos diffère énormément : alors que l'hybride rechargeable perd beaucoup de sa cohérence quand on attaquec- ce qui se traduit par des chocs dans la chaîne cinématique et un 1.4 TSI laborieux - cette GTI semble presque prendre plaisir à avoir le pied lourd.
Mais le génie de cette Golf GTI réside dans le fait qu’elle peut aussi se comporter de manière parfaitement civilisée et se prête tout aussi bien à une conduite familiale tranquille (deux adolescents y trouvent tout juste leur place). Des conditions dans lesquelles les amortisseurs pilotés de la suspension DCC en option prouvent toute leur utilité, le mode Confort faisant honneur à son nom. En ville, il est plus que bienvenu : en mode Sport, l'essieu arrière se manifeste de manière désagréable au passage des dos d'âne.
En bref, je peux apprécier ce mode de conduite. Et puis, une Golf GTI n'a pas besoin d'avoir l'air de sortir tout droit du "GTI Treffen am Worthersee". En fait, je trouve qu'elle est plutôt bien comme ça ; elle est toujours de bon goût, du becquet de toit au-dessus des jantes aux lettrages rouges obligatoires de la GTI et aux deux embouts d'échappement de chaque côté du pare-chocs. Les GTI de l'écurie Volkswagen ont toujours été les mieux habillées de la classe athlétique, ce look fait partie de l'ADN de cette voiture.
Je n'ai pas aimé
Ce look discret, d'accord, mais un peu plus d'extravagance sur la route, ça me conviendrait aussi. Bien que la combinaison moteur-DSG soit mortellement efficace, un peu plus de sensations et d'expressivité dans un style de conduite normal ne ferait certainement pas de mal. Le son de l'échappement, par exemple, devient un peu plus riche en mode Sport, mais pour que la ligne d'échappement produise un grondement et pétarade, vous devez manipuler l'accélérateur comme un sauvage, et encore… Quand je vois - ou plutôt, j'entends - le propriétaire moyen d'une Golf GTI conduire comme ça, je me dis qu’Akrapovic n’a pas fini de faire des affaires en or sur cette GTI…
De plus, pour une voiture qui se prétend sportive, je m'attends à une suspension avant un peu plus dynamique. Le tout est précis, mais pas super direct - il y a juste un peu trop de filtres entre le volant et la crémaillère pour faire de cette Golf une dévoreuse de virages de première classe. Ce n'est pas un problème pour une 1.0 TSI, mais pour une voiture portant l'étiquette GTI, un effort supplémentaire sur le train avant et la direction n’aurait pas été superflu. Dans tous les cas, le mode Sport ne démontre pas de grand intérêt : il ne semble pas faire grand-chose de plus que d'augmenter artificiellement la lourdeur du volant.
Avec les critiques ci-dessus à l'esprit, la présence d'un programme d'écoconduite devient encore plus ridicule - comme si un propriétaire de GTI allait l'utiliser un jour. Je pense donc que ce ne serait pas une mauvaise idée pour Volkswagen de repenser l'interprétation des trois modes de conduite. Le mode Confort est en fait suffisamment "bien élevé" pour servir de programme de base... et au-dessus du mode Sport actuel, il y a certainement de la place pour un mode de conduite avec un peu plus d'audace.
Donc
J'ai vraiment apprécié cette VW Golf VIII GTI, qui se conduit de manière nettement moins aseptisée que dans le souvenir que m’avait laissée la génération précédente. Ce n'est toujours pas la lame la plus aiguisée du tiroir, mais en contrepartie, elle fait preuve d'une agréable praticité au quotidien qui est étrangère à ses rivales plus hardcore. Mais ce que j'ai retenu avant tout, c'est que cette bonne vieille GTI est toujours plus amusante à conduire que la GTE hybride rechargeable. Ouf, il y a encore des certitudes dans la vie…
Dans cet article : Volkswagen, Volkswagen Golf
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