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Essais blog / Que pensez-vous de la Subaru Outback Sport ?

Rédigé par Frédéric Kevers le

Subaru, c’est un 4 cylindres à plat, une transmission intégrale permanente et un châssis aux petits oignons, mais l’âme du spécialiste des rallyes subsiste-t-elle encore dans cet Outback ? C'est la question que s'est posé notre rédacteur Frédéric Kevers.

Prix
NC
  • Avis Rédaction /20

À mes yeux, Subaru, c’est avant tout Colin McRae ou Richard Burns - au volant d’une Impreza WRC bleu foncé aux flancs marqués du jaune d’une célèbre marque de cigarettes – en pleine glissade sur les spéciales de rallye du monde entier. Mais c’est aussi le souvenir de modèles à la ligne banale, certes rehaussée des accessoires propres à la version Turbo 4x4 puis STi, avec un son unique émanant du Flat Four et un comportement exceptionnel d’équilibre et de vivacité, le tout saupoudré d’une indéfectible motricité grâce à l’incontournable transmission intégrale permanente. Mais ça c’était il y a 15 ou 20 ans… Aujourd’hui, me voilà au volant du porte-drapeau de la marque, l’Outback. Un break surélevé toujours fidèle à l’architecture maison « Flat Four + 4 roues motrices » mais affublé d’une boîte CVT et surtout, sans turbo. Alors, est-ce toujours bien une Subaru ?

Chouette

Cette Subaru Outback a d’emblée une qualité qui me parle : elle est grande et spacieuse. Idéale pour partir en vacances actives avec femme, enfants et bagages. On se sent directement bien à bord de l’Outback et j’avoue que la qualité de finition m’a fait meilleure impression que ce à quoi je m’attendais. Le constructeur japonais s’est très longtemps cantonné à des plastiques durs moulant des lignes sans âme au design tout juste digne d’une nipponne d’il y a 20 ans. Là, le tableau de bord est clair, les informations sont complètes et lisibles et l’écran central d’infodivertissement, à défaut d’être très réactif, offre de bonnes proportions et une prise en main logique et agréable. Surtout, les commandes de base de la climatisation et de l’installation audio restent analogiques, quoique joliment intégrées de part et d’autre de l’écran.

Mais une Subaru, ça se conduit, avant toute chose. Sur ce plan, les commandes tombent parfaitement en main, le volant offre une réponse directe et une lecture précise de ce qui se passe au niveau du train avant, tandis que l’arrière suit sans broncher, mais sans lourdeur. Enchaîner les virages dans nos magnifiques cantons de l’Est à son volant est un vrai plaisir. Certes, on ne jouera pas les pilotes de rallye, le moteur n’est pas fait pour ça, mais le rythme est bon, rapide et serein. Les freins répondent présents, tant à l’attaque de la pédale que dans sa consistance après quelques freinages appuyés. Mais le plaisir est avant tout dans l’élan plus que dans l’accélération. Cette Subaru Outback est faite pour voyager, même dans cette édition Sport.

Cependant, je ne me suis pas contenté de faire mumuse sur les routes frontalières en pleine campagne. Non, une Subaru, c’est aussi une fidélité indéfectible à la transmission intégrale. Une vraie, une bonne, une permanente. Et ne tournons pas autour du pot : quel pied ! J’ai bien tenté de mettre l’Outback en difficulté, dans les gravillons, sur route dégradée – traduisez route wallonne – et sous la pluie, rien n’y fait, ça ne patine pas, ça motrice et puis voilà ! Pourtant, mon exemplaire était chaussé de gommes été à profil routier. Par 2 ou 3 degrés sous le crachin hivernal, ça ne s’est pas senti, ou si peu lors des mises en appui. J’ai même tenté de la prendre en défaut dans une épaisse couche de boue au sortir de champs fraîchement labourés, rien n’y fit, la Subaru a tout traversé avec sérénité… et une dose de fun tellement bonne pour la santé.

Essai blog - Subaru Outback Sport 2021 - Moniteur Automobile

Dommage

Mais bon, si le comportement est bien celui d’une Subaru tel que je m’en souvenais, il n’en reste pas moins que l’Outback n’est pas exempte de reproches. Doté de réglages électriques, le siège conducteur ne descend pas suffisamment bas pour permettre à mon presque quintal de se sentir totalement à l’aise quand ça tourne et change régulièrement de direction. La faute aussi à un manque de maintien des sièges sport au niveau des épaules. Dommage car ça gâche le plaisir et empêche de réellement faire corps avec la voiture qui profite de son centre de gravité bas pour virer bien à plat, malgré la garde au sol généreuse.

Dans le cadre d’une utilisation plus sage et familiale – mon train-train quotidien n’a rien d’un rallye récurrent – cette Subaru Outback déçoit également par quelques détails d’ordre pratique. Pour un véhicule de ce gabarit, les espaces de rangement dans les portières ou la boîte à gants sont rikiki et le cache-bagages n’est pas très pratique à utiliser. De même, si régler la température est simple, quel dommage qu’il faille passer par l’interface tactile pour déterminer où ça doit souffler ou activer les sièges chauffants, par exemple. Enfin, il est regrettable qu’à ce prix – 41.995 € de base en finition Sport – la navigation ne soit pas intégrée. Certes, passer par le système de votre smartphone ne pose pas de problème en soi, mais un peu mesquin et contraignant. Forfait 4G costaud obligatoire pour les voyageurs !

Toutefois, le vrai défaut de cette Outback, c’est son moteur. Surtout associé à une boîte CVT très agréable en conduite fluide, mais qui pêche quand on adopte un rythme plus sportif. Le 4 cylindres à plat a alors une fâcheuse tendance à s’emballer dans une sonorité plus irritante qu’autre chose. Avec 169 ch et 252 Nm pour 2,5 l de cylindrée, les valeurs ne sont pas flatteuses. Avec près de 1900 kg à emmener, en ordre de marche avec la famille à bord, c’est trop peu. Il lui manque un turbo, ou au moins une petite aide électrique pour soulager le moteur à bas et moyen régimes. Allô Monsieur Toyota ?

Essai blog - Subaru Outback Sport 2021 - Moniteur Automobile

Donc

Très honnêtement, je me suis amusé comme rarement avec cette Subaru. Quelle bagnole attachante. Oui c’est un gros bac haut sur pattes et sous-motorisé – ou presque – mais quelle efficacité dans des conditions difficiles, quelle sécurité active en toutes circonstances et quel bel équilibre grâce au centre de gravité bas. En plus, ce break aventurier est confortable, habitable et bien fini. Mais au final, c’est la mécanique qui fait pencher la balance… du mauvais côté. Grosse cylindrée pour grosse fiscalité, petite puissance pour petites performances et une sonorité indigne des Flat Four d’antan. Du coup, pour un trip en vacances, pourquoi pas, mais au quotidien, je ne crois pas !

 

Dans cet article : Subaru, Subaru Outback

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