Essais blog / Qu’avons-nous pensé de la Mazda 3 Sedan eSkyactiv G ?

La Mazda 3 actuelle a défrayé la chronique lorsqu’elle fut présentée en 2018 par sa ligne sculpturale, lisse et sans compromis. Si on peut la croiser régulièrement dans nos rues, il n’en va pas de même pour sa sœur « Sedan » à 4 portes. Pourtant, cette familiale compacte trois volumes, plus classique, ne manque pas d’intérêt et corrige même les principaux défauts de la 5 portes sur le plan pratique. En entrée de gamme, le 4 cylindres 2.0 atmosphérique à hybridation légère eSkyactiv G nage lui aussi à contre-courant des tendances en répondant au downsizing par une forme de rightsizing chère aux ingénieurs Mazda. Mais est-il à la hauteur ? C’est ce que j’ai pu découvrir tout au long de la semaine passée à son volant.

J'ai aimé

Si j’ai eu un véritable coup de cœur pour la Mazda 3 « 5 portes » – que j’ai eu le plaisir d’essayer il y a quelques mois en version eSkyactiv X – j’avoue un faible plus prononcé encore pour cette variante 4 portes. Mon truc ce sont les carrosseries élégantes aux proportions équilibrées et rien de tel qu’une berline trois volumes pour ça. Dans le cas de cette Mazda 3 Sedan, je me fous de ce que les autres pensent, à mes yeux c’est simplement la plus belle berline du marché, et de très loin ! C’est bien simple, je ne lui trouve pas de défaut, même dans le détail. Et l’habitacle suit la même tendance. Élégamment dessiné, ergonomique et très bien fini. À part quelques plastiques durs ci et là, que reste-t-il aux premium allemandes ?

Mais la Mazda 3 n’est pas seulement belle à contempler, elle est aussi très agréable à vivre. Tout commence par une position de conduite pratiquement idéale – il manque quelques millimètres de réglage de l’assise vers le bas pour être parfaite – doublée d’un poste de conduite à l’ergonomie simple, intuitive et sans fioritures. Les écrans sont là, pour la planche de bord ou l’infodivertissement, mais sans diagonales démesurées ou effets visuels alambiqués. Les compteurs singent leurs prédécesseurs analogiques avec des cerclages d’aspect métallique tout en offrant quelques variations d’affichage permettant de hiérarchiser les informations selon ses préférences tandis que l’affichage tête haute est parfaitement calibré et graphiquement bien pensé. Quant à l’écran central, il est placé loin sur la planche de bord pour ne pas trop quitter la route des yeux quand on le regarde et la commande par bouton rotatif façon iDrive de BMW, avec ses boutons de raccourcis, est très facile à utiliser. Même pour l’Apple Carplay. Certes c’est moins rapide et « amusant » qu’un écran tactile, mais ça vous amène à l’utiliser moins souvent et moins longtemps, tout bon pour la sécurité ! Pour le reste, les commandes de la climatisation ou de la radio font toujours appel à des boutons physiques sur la planche de bord ou la console centrale et permettent une utilisation intuitive. Bien vu !

Mais je ne suis pas le seul à avoir apprécié cette 3 Sedan puisque ma petite famille l’a adorée également. Ce n’est certes pas la reine de l’habitabilité mais la place est suffisante pour mes filles sur leur siège-auto et la visibilité/luminosité meilleure que dans la 3 à hayon, tandis que mon épouse a particulièrement apprécié le confort et le maintien des sièges à l’avant. Au rayon des aspects pratiques, le coffre offre une belle profondeur et un volume confortable. On peut partir en vacances à quatre sans problème, ce qui est loin d’être le cas avec sa sœur à 5 portes. Mazda y ajoute un châssis précis, bien maintenu mais pas sportif et dont les suspensions effectuent un travail de filtration remarquable au vu des dimensions des pneus de 18 pouces en profil 40. C’est toujours ferme et progressif, mais jamais sec.

Je n'ai pas aimé

Objectivement, cette version eSkyactiv G à boite automatique n’est pas exempte de reproches. Dans l’absolu, à ma grande surprise, les 122 ch et 213 Nm (perchés à 4000 tr/min) suffisent à assurer des déplacements en toute sécurité dans toutes les circonstances, même avec 4 adultes et le coffre chargé. Un constat qui doit beaucoup à l’excellente boîte automatique à 6 rapports, bien étagée et réactive. Une fois encore, Mazda a fait de l’excellent boulot. Mais il n’en reste pas moins que la frustration vous gagnera très vite si vous voulez profiter des qualités du châssis. Alors, il manque 15 ch et 30 Nm à ce 2 litres atmosphérique pour bien faire le job. Sur le plat, pas de problème rédhibitoire, mais nul doute qu’un parcours plus vallonné ou montagneux mettra à mal la belle harmonie qui se dégage de cette voiture. Pire, cravacher la bête ou redescendre 2 rapports pour se relancer vous impose une sonorité bourdonnante presqu’aussi désagréable qu’un Diesel. Voilà qui fait tache.

Hormis le fait qu’elle soit légèrement sous-motorisée dans certaines situations spécifiques souvent très éloignées du quotidien des automobilistes, cette Mazda 3 Sedan ne souffre pas de véritable défaut mais mériterait tout de même une insonorisation aux bruits de roulement plus conséquente. Les revêtements bétonnés sont à éviter sous peine de devoir augmenter considérablement le niveau sonore de l’installation audio… Pas très zen tout cela. Autre petit désagrément, l’ouverture du coffre s’avère étriquée en « hauteur » et limitera la taille des objets que vous pourrez embarquer… qui ne devront pas être trop lourds non plus car le seuil de chargement reste assez haut. Un petit prix à payer pour une esthétique aussi réussie !

Donc

Petite confidence, quand il s’est agi de remplacer notre voiture familiale nous avions hésité entre opter pour cette Mazda 3 Sedan et reprendre une Opel Astra, berline plutôt que break. L’offre imbattable de notre concessionnaire Opel et les taxes plus élevées pour le 2.0 litres de la Mazda (vive la Wallonie) avaient fait pencher la balance pour l’Astra. Après avoir passé une semaine au volant de la japonaise, je dois bien avouer que je regrette mon choix de l’époque. À 33.090 € en finition Skycruise (1500 € de moins en boîte manuelle), cette Mazda 3 Sedan a tout du maître-achat. Sobre (6,3 l/100 km en moyenne, malgré la ville et les bouchons), confortable, belle à se damner et très bien équipée, cette berline renvoie à leurs chères études la pléiade de SUV compacts boursouflés et m’as-tu-vu tant prisés. À son volant, vous aurez le sourire et vous sortirez du lot, même dans une couleur plus sobre !