Essais blog / Qu'avons-nous pensé de la Jeep Avenger Electric ?

L'élection de la Voiture de l'Année présente un parallèle frappant avec la manière dont la FIFA sélectionne le prochain pays hôte de la Coupe du Monde. Le prestige - et donc l'argent - sont en jeu, ce qui signifie que l'on a déjà tendance à jouer des coudes pour se tirer dans les pattes. Ce n'est pas pour autant que mes collègues journalistes européens - dont le jury est composé - vont se laisser faire par un constructeur. Même si les querelles chauvines et les intrigues opportunistes - politiques, quoi - entre les différents membres peuvent parfois faire tourner le vent.

Juste pour dire que j'aime bien jauger moi-même les qualités du lauréat avant d'offrir le ruban honorifique. En l'occurrence, puisqieu la balance a penché en faveur de l'Avenger : cette Jeep a-t-elle les épaules assez larges pour porter réellement l'écharpe de voiture de l'année ?

J'ai aimé Jeep Avenger Electric

Jeep se cache sous le parapluie de Stellantis depuis un certain temps, construisant les derniers produits de la marque avec les composants qui se retrouvent dans les Peugeot, Fiats et Opel. Ce qui, dans ce cas, ne m'a pas semblé être une bonne nouvelle. En effet, Stellantis est tout sauf un précurseur dans le domaine électrique. Trop peu d'autonomie, trop peu de puissance et trop peu de capacité de recharge rapide - toujours par rapport à ce que proposent ses principaux rivaux - ont laissé les VE du groupe en queue de peloton.

Cependant, une amélioration avait été promise, et elle arrive maintenant avec la Jeep Avenger (ainsi qu'avec le dernier lot de VE des autres marques). De 50 kWh, la capacité de la batterie passe à 54 kWh (utile : 51 kWh), tandis que le nouveau moteur électrique synchrone à aimants permanents "M3" développe désormais 156 ch (contre 136 ch auparavant). Ce ne sont pas encore des valeurs record, mais cela rend la vie quotidienne avec l'Avenger beaucoup plus agréable.Sii vous mettez la petite Jeep en mode Sport - le seul mode de conduite qui vous donne la pleine puissance - la petite voiture file agréablement à belle allure.

Un rythme que l'Avenger maintient facilement dans les virages. Par conséquent, le réglage de la suspension du SUV est l'un des meilleurs que j'ai pu expérimenter dans cette catégorie. Les MacPherson à l'avant et l'essieu de torsion à l'arrière maintiennent les mouvements de roulis bien alignés, tandis que les amortisseurs masquent de manière experte la plupart des nids-de-poule et des bosses. Associée à une direction assistée communicante particulièrement claire, cela signifie que vous pouvez lancer l'Avenger en toute confiance dans les virages sans que cela ne se traduise par des sueurs froides. Ou à des coups dans les fesses.

Et le meilleur reste à venir. Car, comme dans notre essai détaillé, ma consommation moyenne a oscillé entre 15 kWh et 16 kWh aux 100 km. Si l'on tient compte du fait qu'il y a eu beaucoup de kilomètres sur autoroute (où le compteur tend de toute façon vers les 20 kWh/100 km), c'est un très bon résultat. Il confirme en effet l'observation faite lors de l'essai détaillé, à savoir que si vous restez en ville et dans les environs, 10 kWh/100 km n'est pas un objectif inaccessible. Il permet également d'atteindre sans problème les 300 km avec ces 51 kWh de batterie utile. Ce qui est plus que suffisant pour se débrouiller au quotidien. Par conséquent, il n'est pas si grave de ne pouvoir recharger que jusqu'à 100 kW sur le chargeur rapide (jusqu'à 11 kW - triphasé - sur le courant alternatif).

Je n'ai pas aimé Jeep Avenger Electric

Avec ces chiffres à l'esprit, je ne comprends pas pourquoi l'Avenger ne démarre pas simplement en mode Sport. Ou pourquoi le mode Normal n'est pas doté de la pleine puissance (au lieu de la limiter à 108 ch comme c'est le cas actuellement). Cela dit, même cette puissance est suffisante pour que la voiture roule en douceur. Mais sans la folie du mode Sport.

Autre point d'interrogation : les options de réglage pour la recharge. Normalement, par le biais de l'infotainment, vous pouvez choisir le moment de la charge, le nombre de kilowatts et le niveau de charge de la batterie. Dans l'Avenger, seul le temps de charge pouvait être réglé via l'écran tactile central. Est-ce à cause du profil d'invité qui a fonctionné toute la semaine ? Ou cela ne peut-il se faire que par l'intermédiaire de l'application ? Cela n'a pas été vérifié, bien que ce soit en partie délibéré. Même en tant qu'invité et sans smartphone, vous devriez être en mesure de régler ces choses.

Après les aléas à la prise, place au laisser-aller. Comme celui des plastiques durs utilisés pour construire cette Avenger. Cela devrait et pourrait certainement être mieux. Jeep cherche toutefois à camoufler les matériaux bon marché. Le couvercle rabattable du compartiment de rangement situé au bas de la console centrale n'est pas vraiment "premium". Mais il a l'air cool, de sorte que le déficit de qualité est immédiatement couvert par le contrepoids des émotions.

Autre point à améliorer : l'emplacement des batteries. Une partie se trouve désormais sous les sièges avant, ce qui signifie que les occupants de grande taille (je mesure moi-même 1m80 et cela m'a gêné) ne peuvent pas détendre les pieds vers l'arrière. Du moins, pas sans se cogner les talons contre le boîtier (rembourré) de la batterie.

Pour moi, l'Avenger aurait également pu être un peu plus spacieux. En d'autres termes, son apparence la fait paraître plus grande qu'elle ne l'est en réalité (ce qui est tout à l'honneur des concepteurs). Ce qui risque cependant de poser des problèmes si les acheteurs potentiels la perçoivent comme une voiture familiale à part entière. Je peux vous l'assurer : même pour les petits garçons, la banquette arrière est tout juste appropriée. Demandez à mon fils de 8 ans qui s'est battu pour placer ses pieds et ses jambes derrière son père. Même chose dans le coffre, où vous n'irez pas loin avec les 355 litres proposés. Un frunk à l'avant aurait pu apporter un peu de soulagement, mais il n'a pas été fourni. Là encore, ce n'est pas une tragédie. Car il correspond tout à fait à celui d'une citadine. Il n'y a qu'à classer l'Avenger dans cette catégorie.

Ce qui nous amène finalement à ma plus grande irritation : les bips et les signaux sonores que l'Avenger émet. En particulier celui du clignotant. Il faut faire tant d'efforts pour éviter autant que possible les bruits de roulement et de conduite, pour soudain tout gâcher avec un bourdonnement techno particulièrement élevé et énervant. Rien que pour cela, l'Avenger devrait renoncer à sa couronne !

Donc Jeep Avenger Electric

Un autre inconvénient de cette élection de la Voiture de l'année (Car of the Year - COTY) est qu'elle compare des pommes à des poires. Après tout, comment comparer la VW ID.Buzz ou la Renault Austral avec cette Jeep Avenger ? 

Cela dit, je comprends beaucoup mieux mes collègues maintenant. Ce petit SUV possède en effet de solides atouts qui pourraient en faire une voiture qui plaira au plus grand nombre, surtout dans son segment. Un constat qui est bien plus important que la coupe COTY sur la cheminée. Car il montre surtout que Jeep - et par extension Stellantis - a renoué avec les leaders de la horde électrique. Ce que ce trophée de la Voiture de l'Année ne fait que souligner.