- Avis Rédaction /20
Le principe reste le même qu’avec le premier Citan : remaquiller un Kangoo pour lui infuser le chic Mercedes et repenser l’ambiance intérieure grâce à des matériaux « qui n’existent pas encore chez la concurrence » (dixit le communiqué de presse). Par rapport au premier tandem Kangoo/Citan, Mercedes est allé un peu plus loin dans l’indépendance identitaire, donc le rapprochement avec la gamme Mercedes. Techniquement, c’est quasiment chou vert et vert chou, en tout cas pour les moteurs et boîtes. Cela dit, les réactions des liaisons au sol sont peaufinées et l’équipement enrichi, tant en sécurité qu’en confort. J’ai apprécié conduire le Mercedes sur l’autoroute à 110-120 km/h, ou tournicoter en ville pour mes commissions diverses grâce à la combinaison Diesel 116 ch et boîte automatique à double embrayage.
J'ai aimé
Le premier atout du Classe T est vident : ses aspects pratiques. Pour résumer : la place disponible pour les invités à bord et tout ce qui peut être transporté. Nous passons souvent du temps dans des voitures tout sauf pratiques (SUV, berlines), à peine correctes dans leur fonction de base : déplacer des gens. Se rendre compte de l’utilité d’un tel ludospace est à chaque fois un plaisir… à condition de s’en servir ! Si vous ne bricolez jamais, que vous déléguez les travaux de jardinage à des professionnels et que vous ne voyagez que seul ou en couple, toujours en avion, passez votre chemin.
Mercedes a promis d’en faire un meilleur Kangoo (en tout cas mieux que la première génération) et c’est vrai, et ce principalement sur la sécurité (rien que pour l’airbag central), et une meilleure tenue de route, une tenue légèrement mais effectivement plus veloutée que le jumeau français « pur-sang ».
L’ensemble 1.5 Diesel et boîte automatique en fait un croiseur efficace. Et sobre, d’autant que l’autonomie de quasiment 900 km reste un élément rassurant. La notion de dynamisme étant tout à fait superflue, on le conduit très calmement, ce qui permet de mieux apprécier la route et/ou la musique. Les jeux des accélérations au feu vert, dépassements sur autoroute et autres affrontements inutiles et puérils entre automobilistes n’ont plus aucun sens, au volant d’un ludospace.
Je n'ai pas aimé
Le prix, évidemment. Notre modèle d’essai, un haut de gamme copieusement optionné atteint… 42.000 €. Ce qui n’est que le prix de base d’une Classe B. À méditer. Le Classe T vise un public de jeunes, certes, mais pas ceux auxquels vous pensez. Plutôt les jeunes retraités qui ont du temps pour bouger eux et leurs petits-enfants et, surtout, profitent de belles pensions et/ou de confortables économies pour rouler en Classe T. Mercedes s’adresse aussi aux professionnels qui le déduiront partiellement dans leur compta.
On a sondé voisins, amis et parents et leur tendresse fût rare. « Voiture de beauf », « C’est moche », « C’est pas une voiture ». La séduction n’a jamais été le point fort des ludospaces et la face avant de Mercedes-Classe B n’y change pas grand-chose. Personnellement, m’en tenant surtout à ses compétences, je n’accorde pas plus d’importance au Classe T qu’à son (ses) jumeau(x) technique(s), le Kangoo (n’oublions pas le Nissan). Ha si, peut-être pour le nom. En société, dire « J’ai un Classe T » est peut-être moins négativement connoté que d’avouer « rouler en Kangoo ».
La promesse de Mercedes-Benz de mieux soigner la base Kangoo n’est qu’en partie vraie. Meilleure sécurité, tenue de route plus souple et sièges avant plus agréables, certes, or la caisse du Classe T bourdonne et résonne toujours un peu trop, en particulier dans cette version Diesel. Bref, l’étoile n'a aucun effet phono-absorbant.
Enfin, mon regret le plus franc concerne la non-exploitation du plafond : pas de possibilité de toit panoramique ni d’aménagements ludiques, façon armoires d’avions. Un manquement temporaire ?
Donc
J’ai rendu le Classe T avec cette même conclusion : c’est quand même très sympa, un ludospace ! À condition d’être un peu sensible au genre, il dégage un effet cool et « toujours prêt », dans la lignée de l’esprit van life. Profiter et donc rentabiliser l’investissement d’un Classe T implique d’avoir un peu la vie qui va avec : bricoleur, brocanteurs, sportifs, chefs scouts ou simples amateurs de minitrips et de balades loin de la maison. Ou alors être parents de deux enfants minimum. Ou bien en faire un usage mixte famille/travail. Et là le spectre est large : de plombier à photographe en passant par maître-chien, décorateur, laveur de vitres… Et inconsciemment ou pas, arriver en Mercedes, ça ferait mieux qu’en Renault, Ford ou Volkswagen, à condition d’accepter de payer (un peu) plus cher.
Photos : Jonathan Godin
Dans cet article : Mercedes-Benz, Mercedes-Benz Classe T
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