- Avis Rédaction /20
La Mazda MX-5 jouit d’une réputation éloquente faisant d’elle l’icône d’une certaine conception du plaisir automobile. Roadster compact, poids plume, moteur central avant et propulsion à boîte mécanique, le tout pour un tarif décent et un coût d’utilisation raisonnable. J’avais hâte de découvrir cela par moi-même et j’ai donc demandé à l’importateur s’il pouvait me fournir une version la plus « basique » possible. Je suis donc reparti avec une 1.5 tout de même bien « habillée », mais sans fioritures inutiles. Découvrez ce que j’en ai pensé un peu plus loin. Mais la Miata, c’est aussi un modèle fédérateur qui dispose d’une fan base tentaculaire. Je suis donc également allé à la rencontre de propriétaires des générations précédentes, histoire de comprendre le pourquoi du comment d’un tel engouement.
Véronique D., la cinquantaine épanouie, a acheté sa MX-5 NB de 2003 il y a 5 ans et l’utilise au quotidien, « même en hiver, avec le hard-top ». Le déclic a eu lieu lors d’un voyage… en Écosse ! « Nous nous sommes rendu compte que les petites décapotables étaient très nombreuses sur les routes, en dépit d’un climat pourtant pas top. Nous avons donc décidé de sauter le pas une fois rentrés en Belgique. Et c’est vrai qu’à la moindre occasion, on décapote et on en profite. » Toutefois, si elle concède que le côté « jouet » de la MX-5 lui plait beaucoup, c’est avant tout le plaisir de conduire, « le côté kart » qui l’enthousiasme à chaque fois qu’elle en prend le volant. Pour l’anecdote, Véronique n’hésite pas à partir en vacances avec sa MX-5… et son mari à la carrure de rugbyman. L’astuce pour emmener tous les bagages ? Une… véronique sur le couvercle de coffre !
Ludovic V.S., la bonne trentaine, est lui aussi propriétaire d’une NB - FL 1.8 de 146 ch de 2001 – depuis 7 ans. S’il n’utilise pas son petit roadster nippon au quotidien, il reconnaît volontiers que sa MX-5, c’est son véhicule-plaisir : « à chaque fois que je m’assieds à son volant, elle me procure un plaisir immédiat ». Mais la conduite n’est pas le seul point fort de la MX-5 à ses yeux. « J’aime ma Mazda, parce qu’il s’agit d’une voiture facile à entretenir, peu coûteuse avec un rapport prix-plaisir abordable et qui se confirme dans la durée », précise-t-il avant de revenir sur la conduite : « j’adore le fait qu’elle soit très prévenante quand on attaque un peu à son volant. C’est une excellente école de conduite. J’aime son côté « sans filtre, hors des temps modernes, sans ABS ni ESP. Tout se fait au feeling et les commandes sont parfaitement calibrées pour ça ». Et il conclut : « j’aime cette sensation de faire corps avec la voiture et la possibilité de se faire vraiment plaisir tout en ne roulant pas trop vite ».
Enfin, dernier passionné du jour, Audran L., notre illustrateur, possède lui aussi une MX-5, plus récente puisqu’il s’agit d’une NC FL 1.8 126 ch. « C’est ma première voiture, du moins la première que j’ai achetée. Comme je dispose d’un véhicule de société dans le cadre de mon travail, j’ai pu me faire plaisir et je voulais une sportive qui apporte beaucoup de plaisir de conduite sans pour autant nécessiter un budget énorme. La MX-5 était le choix parfait ! C’est une voiture compacte, légère, propulsion à boîte manuelle, elle ne coûte pas trop cher en taxes ni en assurance. Mon choix s’est arrêté sur une NC parce que c’est la première à ne pas souffrir de problèmes de rouille. » Pour le jeune ingénieur, le châssis à la fois agile, souple et prévenant du roadster japonais constitue son atout majeur. « On peut vraiment la jeter dans tous les sens en jouant sur les transferts de masse. C’est vraiment génial. »
Trois profils, trois MX-5 et une même constante, le plaisir de conduire abordable, dans tous les sens du terme. Il ne me restait plus qu’à vérifier que la dernière génération perpétuait cette tradition. Spoiler alert… c’est le cas !
J'ai aimé
Pour une voiture plaisir, le premier critère à mes yeux concerne le style et cette Mazda MX-5 ND est vraiment craquante. Avec son format très compact, ses proportions idéales et son regard acéré sans être agressif, elle est à la fois, sympa, sportive et valorisante. Banco ! Et il en va de même à l’intérieur où tout est ramené à l’essentiel certes, mais avec intelligence et un style zen et frais qui me plait. Avant même d’être une machine-plaisir, la MX-5 est un bel objet. Une spécialité chez Mazda.
Une MX-5 s’apprécie avant tout par les sensations de conduite qu’elle distille. Sur ce point, certes le ressenti de la direction souffre un peu de la comparaison face aux générations précédentes, plus mécaniques et authentiques, mais il reste précis, direct et offre suffisamment de retour d’informations pour que l’on sache exactement ce qu’il se passe au niveau du train avant, accrocheur mais léger. Un bilan positif qui se poursuit avec des suspensions souples mais pas molles et une répartition des masses idéale permettant de profiter au mieux de la légèreté de ce petit roadster : une tonne sans le conducteur, ça fait toute la différence ! Et la cerise sur le gâteau prend la forme de ce levier de boîte de vitesse absolument parfait dans sa prise en main, son emplacement et son maniement. On change de vitesse juste pour le plaisir ! Tout simplement génial !
Mais une Mazda MX-5, c’est aussi un roadster ! Et sur ce point, le joujou japonais sait y faire. À la moindre occasion, il suffit d’un tour de bras pour enlever le toit et profiter du grand air et du soleil… ou pas. Je l’avoue, la capote n’était fermée que lorsque la voiture était garée… ou peu s’en faut. Même sur autoroute à 120 km/h, les turbulences restent très raisonnables, discuter avec le passager ne demande pas d’élever la voix et même les communications téléphoniques sont de grande qualité, merci au dispositif audio intégré dans l’appui-tête. Et puis quelle cote de sympathie. Vous enlevez le toit et les gens enfilent leur plus grand sourire… voilà qui contribue aussi au plaisir de la conduire.
Je n'ai pas aimé
Trouver des défauts à la MX-5 n’est pas chose aisée. Voiture-plaisir, roadster et donc par définition irrationnelle, la petite Mazda n’en est pas moins imparfaite, et c’est ce qui fait son charme. Toutefois, j’avoue avoir été un peu déçu par le petit 1.5 qui s’active sous le capot. Un peu creux, il offre des performances suffisantes, mais pas ébouriffantes et surtout une sonorité un peu bourdonnante. C’est dommage, car à défaut de couple, il fait preuve d’une belle élasticité et d’une franche sobriété. Mais il lui manque ce petit vibrato qui faisait la réputation des petits quatre pattes nippons dans les années ’90.
L’autre « tare » de cette MX-5, à mes yeux, concerne les pneus Advan de série. Les dimensions sont raisonnables, suffisantes et favorisent les glissades progressives, mais j’ai trouvé qu’ils nuisaient à la précision de conduite. Alors qu’à l’arrière, ils affichent une tendance au décrochage progressif et téléphoné, les gommes à l’avant avaient la fâcheuse habitude de passer d’une neutralité efficace à un sous-virage bref mais surprenant pour ensuite reprendre leur adhérence… J’ai cru à un problème de pression, mais il n’en était rien. Rien de rédhibitoire pour autant.
Donc
Posséder une (deuxième ou troisième) voiture plaisir peut, en ces temps de crise énergétique et économique, tenir de l’hérésie… mais pas pour cette MX-5. À 32.990 €, avec une fiscalité intéressante et une consommation raisonnable, ce roadster tient du Saint-Graal et peut même s’envisager comme « daily » sans soucis. Mais au-delà même du plaisir de conduire qu’elle distille ou de sa ligne craquante, la MX-5 m’apparaît comme un vecteur de sourire universel, que vous en ayez une ou pas. Son charme opère à tous les âges, tous genres confondus. Et mon petit doigt me dit que la passion qu’elle suscite ne faiblira pas de sitôt !
Dans cet article : Mazda, Mazda MX-5
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