- Avis Rédaction /20
La Mégane hybride rechargeable, c’est l’association d’un moteur à essence de 91 ch et d’un moteur électrique de 67 ch, pour une puissance combinée de 160 ch. Malheureusement, cette puissance, qui passait pour sportive il y a peu, doit cette fois composer avec une batterie de plus de 100 kg qui porte le poids de ce paisible break à environ 1,7 tonne ! Autrement dit, en matière de rapport poids/puissance, cette E-Tech n’a rien d’une RS. Or, elle en a le prix, ou peu s’en faut : entre 38 et 39.000 euros pour la «vertueuse» ; 41.000 pour la «joueuse». Vous choisissez quoi, vous ? Bref, si son argument n’est pas là, où est-il ?
Chouette
On l’aura compris, cette Mégane E-Tech, du fait de son prix qui est aussi celui de sa technologie embarquée, ne la met pas à la portée de tous. Car, toutes choses étant égales par ailleurs, une Mégane à essence TCe 160 ch en boîte automatique s’affiche, en version R.S. Line super équipée, à 33.000 €. Soit le prix d’une hybride… en version de base dépouillée Zen et 5.000 € de moins qu’une hybride R.S. Line comparable. Ok, la première n’est fiscalement déductible qu’à hauteur de 62%, l’hybride l’étant à 100%. C’est bien, mais tout le monde ne peut pas en profiter.
Et c’est dommage. Car objectivement cette Mégane E-Tech, n’était-ce son prix difficile à amortir pour le particulier, se révèle très agréable à l’usage. On profite d’abord des qualités de base du reste de la gamme Mégane, à commencer par un confort de marche qui est réel, une belle habitabilité, un vrai coffre bien pratique de 389 litres, identique à celui des versions thermiques, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, et d’un équipement de série quasi pléthorique s’agissant de l’Edition One essayée ici (38.325 € hors options). Les sièges semi-baquets offrent confort et maintien et la boîte automatique à 4 rapports d’un type particulier fait le job. Elle n’a pas l’onctuosité d’une boîte traditionnelle à convertisseur de couple, mais elle en a la réactivité. Et, batterie chargée, il est réellement possible d’envisager une quarantaine de kilomètres à l’électrique pur, sans trop forcer son talent.
Le navetteur qui habiterait à moins de 40 km de son domicile et qui aurait la double possibilité de recharger chez lui et au bureau pourra donc très bien faire la semaine sans consommer une goutte d’essence. Tout en ayant la possibilité de charger, mais la smala et ses bagages cette fois, pour un départ en week-end. Ainsi que de pouvoir évoluer à l’avenir dans les zones basses émissions qui commencent à se répandre dans certaines villes belges
Dommage
Renault sait faire des châssis et ça fait des années que ça dure. Et on ne parle pas forcément des châssis Renault Sport. L’équilibre entre confort et efficacité dynamique fait en effet partie des points forts des Renault depuis longtemps. A tel point que de l’évoquer à nouveau tient du cliché. Mais si on le fait, c’est parce qu’en l’occurrence cette hybride est lourde, pesante. 1,7 tonne, on l’a dit. Et donc, on l’attendait… au tournant. Certes, cette Mégane E-Tech reste confortable, bien amortie et filtrante sur la plupart des aspérités. Mais contre cette masse, elle ne peut rien, elle qui l’embarque dans son inertie en virage, lui fait prendre du roulis et met à mal l’endurance de ses freins à la longue. Toujours confortable, elle a perdu cette vivacité, cette précision qui font le charme des modèles thermiques. Si celles-ci réalisent de très bon compromis entre efficacité et confort, cette E-Tech ne joue plus que la carte du confort. Ce qui n’es pas un mal en soi. Et puis, cette masse que constitue la batterie, si elle ne sert à rien, c’est à dire si elle n’est pas rechargée aussi souvent que possible et qu’elle devient donc inerte, va mettre à mal les 91 ch du moteur à essence et donc le faire consommer plus que de raison.
Et donc ?
Cette Mégane E-Tech hybride rechargeable n’a de sens que pour ceux qui peuvent profiter de sa déductibilité fiscale maximale. Bref, comme une voiture faite sur mesure pour le fisc belge. Mais pour l’immense majorité des autres, il vaudra mieux se tourner vers les versions thermiques, même si l’offre en Diesel se cantonne désormais au seul dCi 115 ch, en boîte manuelle ou automatique. La gamme à essence comporte les 120, 140 et 160 s’agissant de ce break. 160 ch, c’est pile la puissance de l’hybride, mais pour 5.000 € de moins à équipement équivalent que la version E-Tech. Si je les avais, ces 5.000 €, personnellement je les investis dans un chouette petit youngtimer ou une moto (même d’occasion) pour échapper à ce green washing généralisé. Et bien pesant à la longue. Et vous ?
Photos : Julien Mahiëls
Dans cet article : Renault, Renault Mégane
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