- Avis Rédaction /20
On a tous nos petits coins que l’on aime retrouver. Pour nous, il y a un « Pannekoekenmolen », autrement dit un « moulin à crêpes » sur une île de Zélande. Pour les crêpes sans pareil, mais aussi pour l’ambiance. Et cette fois-ci, nous irons jusque-là en voiture électrique. À savoir la Skoda Enyaq iV 80x de 265 ch avec une batterie de 82 kWh, dont 77 kWh en capacité utile. La puissance de recharge est de 135 kW maximum. Depuis le Brabant wallon, point de départ de notre périple, le village de Burgh-Haamstede se trouve à 180 km. Au départ, sans possibilité de charge à domicile, la batterie a encore plus de 90 % en réserve grâce à une recharge la veille. Soit un bon 350 km selon l’ordinateur de bord. La pompe à chaleur (option) permet d’envisager le trajet dans un habitacle – spacieux par ailleurs – à 20 °C sans perdre trop d’autonomie.
En route
L’autonomie maximale n’est pas tenable de toute façon. Surtout à 120 km/h. Une fois la frontière néerlandaise franchie, en journée, on doit veiller à rester à 100 km/h, la limitation diurne sur les autoroutes des Pays-Bas. De quoi prendre du rab’ sur le rayon d’action dans ce pays où les bornes pullulent. D’ailleurs, on en trouve à chaque aire de services, des rapides en prime. Pas encore besoin de s’en tracasser, pour le moment, l’Enyaq nous emmène au moulin sans arrêt électricité. Et sur son parking, une borne « lente ». Pas de quoi recharger pour rentrer, vu qu’on a épuisé plus de la moitié de la réserve, mais comme on compte bien prendre un dessert et passer par la boutique, la bonne heure et demie sur place permettra au moins de récupérer quelques dizaines de kilomètres. Tout ce qui est pris n’est plus à prendre.
Reflets
Au lieu de rentrer directement en Brabant wallon, et optimistes quant aux possibilités de charges aux Pays-Bas, nous décidons de mettre le cap sur Knokke pour une balade sur la plage et un souper moules-frites sur la digue. Mais avant, il faut traverser l’impressionnant Oosterscheldekering (barrage de l'Escaut oriental) du plan Delta. La surface vitrée de la Skoda offre un joli panorama pour tous les passagers. Le soleil brille dans le ciel, faisant apparaître un couac. Ma position de conduite a un gros désavantage, le projecteur de l'affichage tête haute se reflète dans le pare-brise. Au point de gêner ma vue. Je dois soit lever la tête, soit changer de position. Ce qui n’est pas aussi simple en fin de compte. Dès lors j’abandonne l’idée d’un repositionnement du siège pour lever la tête quand c’est nécessaire, en mode collet monté. « Chauffeur ! Direction le Zoute ! »
Silence
La motorisation électrique entraîne sans peine le SUV tchèque. Les routes rectilignes zélandaises s’avalent en silence dans la sérénité du confort soigné (mais un peu ferme à l’arrière). Pour tester le châssis, il faut aller ailleurs. Ce que je ferai 48 heures plus tard dans le Condroz. Le poids (2195 kg) de l’Enyaq est là et bien là. Si la direction est précise, il faut tenir compte du transfert des masses pour garder la trajectoire dans les lacets. Le roulis est également omniprésent. Toutefois, les réaccélérations sont instantanées et efficaces grâce à la puissance, au couple et à la transmission intégrale. Ce qui ajoute un peu de piment au volant de ce gros véhicule. Retour à notre périple balnéaire…
Mer du Nord
Pas de borne sur le parking à Knokke-Heist. On avait senti le coup venir. Dès lors, sur terre néerlandaise, une pause de 20 minutes a permis de recharger l’Enyaq à plus de 80 % sur une aire de l’autoroute A58, minimaliste et peu plaisante, près de Middelburg. Un tout petit détour nécessaire pour avoir de quoi rentrer à la maison, avant de plonger dans le Westerscheldetunnel (5 € de péage) et après avoir bifurqué vers la Côte belge (230 km). Perdu, n’ayant guère envie de rester à 100-110 km/h sur l’E40, il faudra faire un petit appoint de 10 minutes à Drogenbos. Le lendemain, on ira à la borne rapide à proximité du domicile. Celle qui permet d’avoir la voiture prête à partir pour le Condroz. 45 minutes pour passer de 18 % à 98 %. Certes, il aurait été plus facile de pouvoir le faire à la maison. Mais que voulez-vous, j’ai choisi d’habiter en centre-ville dans une petite rue où le stationnement est interdit. Et sans envie de payer un loyer pour un garage (pas forcément tout près) et l’équiper d’une borne…
Le verdict
C’était le weekend pour un périple de détente. On avait donc le temps d’en perdre (du temps). L’autonomie de la Skoda Enyaq 80x n’interdit pas de sortir du train-train quotidien. Mais il faut anticiper les recharges, bien plus simples dans un pays suréquipé comme les Pays-Bas. Les crêpes et les moules n’ont pas été indigestes. Malgré un coût total d’électricité de 70 € à cause d’un tarif aux prises de 0,69 à 0,99 €/kWh selon l’opérateur et une consommation moyenne de presque 20 kWh/100 km ! De surcroît, les pauses sur les aires de service peuvent vite virer à l’ennui sans petit coin café. Surtout que les bornes ont plus souvent chargé à 70 kW qu’à plus de 100 kW. On l’accepte avec en retour une voiture agréable et sereine. Et dans le coffre, un petit sac adapté permet de ranger le câble de Type 2 au niveau du passage de roue. Pratique ! Deux jours plus tard, l’aller-retour vers le Condroz (240 km) s’est fait sans pause recharge sur la route. Avec encore 16 % à l’arrivée.
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25-01-2022
11Dans cet article : Skoda, Skoda Enyaq
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