- Avis Rédaction /20
L’annonce de la sortie d’une nouvelle Série 8 (2018) avait réjoui pas mal d’amateurs de grands coupés GT, d’autant plus que, cette fois, contrairement à la Série 8 des années 90, il était question de versions M, au pluriel: la normale de 600 ch et notre M8 Competition de 625 ch, de quoi aller chatouiller la référence allemande absolue: la Porsche 911 Turbo S. Sur le papier, notre M8 Compétition annonce le 0 à 100 km/h en 3,2 s et une vitesse de pointe de 305 km/h. Pas mal, mais pas assez pour inquiéter la nouvelle 911 Turbo S, récemment dévoilée, et signant respectivement 2,7 s et 330 km/h à ces exercices.
Mais ergoter sur les dixièmes de secondes et des vitesses au-delà de 300 km/h n’a pas plus de sens que l’existence même de tels bolides pour la voie publique. Je m’étais promis de ne pas trop philosopher sur cette M8, juste profiter de cette expérience, du pied immense qu’un tel missile peut offrir, mais aussi parfois de quelques instants de névrose (me suis-je fait flasher à fond de 3e en ville? Pourquoi tout le monde roule-t-il si lentement?). Bref, la M8 Competition vous invite sur l’Everest des GT sportives, et on n’est pas préparé à ça.
Chouette
Rouler en M8 Competition, c’est savourer l’exceptionnel en matière de moteur. Posséder la plus puissantes de toutes les M routières, «ça le fait», comme on dit. Rouler avec la conviction d’être quasiment «indépassable» – même par de puissantes motos – est un privilège.
Cette M8 Competition est le plus ordinaire des bolides de plus de 600 ch, comprenez: facile à vivre 365 jours par an. Rouler tous les jours, par tous les temps, dans les embouteillages est aussi facile qu’en version 840d. En outre, vu l’étendue du réseau BMW, pas besoin de courir très loin n’y d’attendre des lustres pour l’entretien.
Ce bolide a été conçu pour rouler à 305 km/h et gérer admirablement ses 625 ch sur un circuit, ce qui signifie que freins, suspensions et direction sont ce que M Motorsport fait de mieux. Comme l’acheteur lambda n’ira probablement jamais sur un circuit et que la circulation sur la voie publique rend la M8 Competition inexploitable, on profite d’une très grosse marge de sécurité et d’efficacité même en ne roulant qu’à 60-70% des capacités réelles.
Dommage
Monstre d’efficacité sur un circuit, sur la route, ses accélérations et reprises sont à ce point titanesques qu’elles en perdent tout bon sens et obligent à rester constamment aux aguets pour réagir à temps face aux obstacles (les autres voitures)… ou aux flashes. La voiture est traître: assistances, transmission intégrale, différentiel ou roues arrière directrices mettent vite en confiance… Bref, cette BMW est grisante, mais oppressante, aussi et surtout.
Le Coupé Série 8, même en M, ne se distingue pas assez d’autres BMW plus «grand public». De loin et dans une triste teinte foncée, on pourrait le confondre avec un coupé Série 4… Il manque aussi une touche d’exceptionnel à la présentation de sa planche de bord. On retrouve des impressions ressenties à bord d’une… Série 1, par exemple en ce qui concerne l’écran.
Dans un registre plus terre-à-terre, les aspects pratiques du Coupé Série 8 sont quasi nuls à plus de deux passagers. Les places arrière sont quasi inexploitables et le coffre offre peu de possibilités. En outre, si la M8 Competition est redoutable pour passer aux points de corde, c’est une péniche à garer.
Et donc?
Forcément, les kilomètres sont intenses à bord de la M8 Competition, une tentatrice irrésistible, voire une drogue pour les plus sportifs. Cela dit, en accédant à ce niveau de puissance et de performances, cette M8 rejoint le cercle des bolides totalement inexploitables sur des routes ouvertes et dont la seule raison de les acheter tient dans le prestige et la jouissance de posséder l’irrationnel. Et de frimer avec classe, mais tant qu’à faire, nous préférons la variante cabriolet…
Dans cet article : BMW, BMW Série 8
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