Essai détaillé / Renault Espace E-Tech Full Hybrid: Esprit Espace, où es-tu?

Austral et Espace se partagent le dernier moteur hybride «série-parallèle» qui utilise le tout nouveau 3-cylindres à essence de 1,2 litre. Un moteur à combustion très efficace, en tout cas si l’on en juge son rendement thermique de 41 %. Pour donner un ordre d’idée, il s’agit d’une valeur concernant normalement un moteur Diesel. Les motoristes Français se sont bien démenés pour le coup. Ce moulin fonctionne selon le cycle de Miller (à charge partielle, les soupapes d’admission restent ouvertes plus longtemps). Le taux de remplissage plus faible (moins d’oxygène et donc moins d’essence) qui en résulte «aplatit» la puissance, mais assure une meilleure combustion (lire: plus complète) du mélange, tout en revendiquant un taux de compression élevé (12,0:1). Bien entendu, la suralimentation est assurée  par un turbocompresseur (à géométrie variable). Les soupapes d’admission et d’échappement sont régies par un calage variable, la pompe à eau est commandée électriquement et les gaz d’échappement passent par une soupape EGR à basse pression.
Une technologie de pointe dont la raison d’être concerne la consommation, mais qui vise également à assurer un punch digne du statut. Avec 130 ch et 205 Nm, le trois-pattes peut s’en vanter, d’autant qu’il compte sur le renfort de deux moteurs électriques: un moteur de traction et un alterno-démarreur. Le premier développe 70 ch et 205 Nm et est capable d’assurer, seul, le mouvement de l’ensemble; le deuxième moteur, 25 ch et 50 Nm, a pour fonction principale de démarrer le moteur à combustion et d’orchestrer les changements de rapport. L’énergie provient d’une batterie de 2 kWh (du Chinois Sunwoda) 400 V. C’est là que réside la différence avec les Captur et Clio E-Tech qui, dans une configuration hybride quasi-identique, ne peuvent disposer que de 230 V, donc de moins d’efficacité électrique.
Ce qui nous amène à la partie la plus exotique de la mécanique: la boîte de vitesses robotisée à crabots ou boîte de vitesses dite «multimode». Elle mixe deux rapports dédiés au moteur électrique et quatre rapports du moteur à essence. L’ensemble propose in fine quinze combinaisons subdivisées en cinq modes de fonctionnement: électrique pur, essence pur, combinaison entre les deux moteurs, e-drive (le moteur électrique entraîne les roues tandis que le moteur à combustion agit comme un générateur) et un mode de régénération (où l’énergie cinétique recharge la batterie). Cette régénération, soit dit en passant, peut être amplifiée ou réduite selon quatre modes au moyen des palettes situées derrière le volant. En outre, c’est l’électronique qui détermine quel programme s’exécute à quel moment.