En bref
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Mécanique
La Clio R.S. troque son gros 2.0 atmosphérique contre un 1.6 turbo à injection directe et double calage variable d'origine Nissan. Les 200 ch sont toujours là, mais le couple fait un bond à 240 Nm avec une disponibilité quasi permanente, de 1500 à 5500 tr/min. Plus besoin de taper dans les rapports, on a donc désormais affaire à un moteur plein partout. Associé à la boîte robotisée EDC, le seize-cents accroît sensiblement la polyvalence du modèle.
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Tenue de route
Le train avant à pivots découplés n'est pas reconduit. Sur le plan technique, c'est certes une régression, même si l'équilibre de la Clio R.S. en ressort plus naturel. Dans les phases transitoires, un simple lever de pied suffit pour obtenir un léger déhanché, tandis qu'il est désormais plus aisé d'inscrire la voiture sur les freins en entrée de courbe. Calibrés sans restriction, les freins donnent toujours entière satisfaction.
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Sécurité
L'ESP fait toujours partie de la dotation et s'adapte au mode (Normal ou Sport) sélectionné via l'interface R.S. Drive. En mode Race, il est complètement désactivé, laissant ainsi le champ libre à la galipette. Comme toutes les Clio, la R.S. embarque ses 3 paires de fixations Isofix pour sièges d'enfants et ses deux jeux d'airbags. La Clio IV est malheureusement privée des airbags rideaux dont la Clio III pouvait bénéficier à l'occasion (sur certaines versions ou en option). Dommage.
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Confort
L'emploi de nouveaux amortisseurs à butée hydraulique profite assurément au confort. Le châssis (Sport, pas Cup sur notre véhicule d'essai) devient donc plus tolérant et accroît encore la polyvalence du modèle. En dépit de sièges au maintien relativement léger pour une sportive, la position de conduite est bonne et les commandes sont ergonomiques. Dommage que le rendu sensoriel du levier et des palettes de boîte soit plus proche du monde des jeux vidéo que de celui de la vraie mécanique.
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Sens pratique
Comme les autres Clio, la R.S. n'est plus disponible qu'en 5 portes. Du coup, elle n'impose plus d'effort particulier pour s'installer à bord, transporter la famille, faire ses courses au supermarché ou même, à l'occasion, voyager très chargé, vu le coffre et la banquette rabattable intégralement préservés. En plus d'être la plus performante des Clio, la R.S. est aussi la mieux équipée, avec un système multimédia à écran tactile et navigation intégrée de série ainsi qu'une climatisation automatique.
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Budget
À près de 25.000 euros, on s'attendait à une finition un peu plus soignée que celle des modèles «de base». Ce n'est hélas pas vraiment le cas, et malgré les quelques incrustations R.S. de-ci de-là, l'ensemble apparaît toujours trop léger. L'équipement de série fourni laisse peu de place à la liste d'options. Le nouveau système d'acquisition et d'analyse de performances R.S. Monitor réclame l'installation préalable de la navigation évoluée R-Link, dont la mise en production est sans cesse retardée.
Il faudra s'y faire, la Clio R.S. a changé. D'intraitable sportive pour pur passionné, elle s'est transformée en GTI à tout faire, sans pour autant mettre complètement de côté ses gènes de championne. Car, quoi qu'on en dise, les gars de chez Renault Sport savent toujours y faire lorsqu'il s'agit de renforcer le dynamisme d'un châssis ou de rendre une polyvalente performante, sur la route comme sur un circuit. Point noir du modèle pour les vrais amateurs de sportives, la boîte robotisée EDC lui ouvrira sans doute d'autres portes, comme le fit assurément la DSG au sein du groupe Volkswagen. Quant à la Clio III R.S., laissons-lui sa place au musée, parmi bien d'autres automobiles de caractère, mises à mal par la modernité.