Essai détaillé / Lamborghini Aventador S : « S » comme Sport

En bref

• La dynamique

  La S apporte à l’Aventador 40 ch (soit 740 ch à 8500 tr/min), mais aussi une courbe de couple remplumée et un échappement 20% plus léger. De quoi donner de la profondeur à la voix de stentor du 12 cylindres à aspiration libre, non sans gagner quelques dixièmes au chrono avec une boîte robotisée qui ne s’est pas améliorée. Le progrès majeur vient du châssis à 4 roues directrices procurant à la grande Lambo une agilité d’équilibriste qu’on ne lui connaissait pas.

• Sécurité

  L’habitacle est constitué d’une cellule en carbone sur laquelle viennent se fixer un faux-châssis fusible à l’avant et à l’arrière. Difficile d’être mieux protégé que cela. Aux airbags frontaux et latéraux «tête-thorax» viennent s’ajouter un airbag genoux aux deux places. Sportive sans concession, l’Aventador S reste réfractaire aux assistants de conduite. Mais elle comble des lacunes inexcusables, tel le rétro intérieur antiéblouissement, désormais présent.

• Confort

  Bien dessinés, les sièges sont inchangés. Dommage, parce leurs dossiers ne soutiennent pas le haut du dos. Une moitié de journée au volant nous inflige une fatigue dorsale anormale, nous qui résistons mieux dans les baquets de sportives plus spartiates ou sur les sièges de véhicules tout terrain, voire sur une moto! La suspension inboard à amortisseurs pilotés devient très ferme en mode Sport, mais jamais éprouvante, même sur routes bosselées.

• Sens pratique

  Le coffre fait 140 l (moins que la bagagerie d’une moto de grand tourisme). C’est tout! L’habitacle compte zéro rangement. Pas même de quoi poser un smartphone à l’abri des chocs ou du séant d’un passager qui prend place à bord en se laissant tomber dans le siège. Derrière les dossiers, l’espace est si contenu qu’on ne pourra y glisser qu’une fine veste d’été. Puis, les portes en élytres, c’est beau et spectaculaire, sauf quand le garage est bas de plafond.

• La connectivité

  Le système multimédia de série vient d’Audi, mais n’a pas reçu de remise à jour digne de ce nom depuis les débuts de l’Aventador en 2012! Fournie de série, l’extension CarPlay permettra toutefois aux possesseurs d’iPhone de rester connectés via l’écran de la voiture plutôt que celui de leur smartphone afin d’accéder à certaines fonctions et services en roulant. Du côté audio, le Sensonum sound system et la réception numérique DAB sont des dépenses inutiles…

• Budget

  Sans options (342.000 €), notre Lambo coûte 50.000 € de plus que la plus chère des Porsche 911, la GT2 RS (700 ch), aussi rare mais plus compacte et sportive! Elle est encore 103.500 € plus chère qu’une McLaren 650S! Pour revenir à un supercar à moteur V12 atmo, une Ferrari 812 de 800 ch vous fera économiser 52.181 €… Plus GT confort et moins radicale avec son moteur avant, la plus chère des Ferrari n’en est pas moins aussi exclusive et nettement plus distinguée!

Conclusion / Lamborghini Aventador S : « S » comme Sport

Dur de sortir des clichés lorsqu’on reçoit à l’essai la «Lamborghini majeure»! Il y a l’image du taureau, de la testostérone, de la puissance toujours plus élevée. L’Aventador S maîtrise tout ça avec une exubérance tout à fait unique et encore plus de maestria. Les mises au point du châssis et les retouches du fuselage la font progresser dans la performance sans la moindre fausse note. Elle restera bien The Greatest Show Car pour la suite de sa belle et longue carrière. En donnant au mâle qui se l’offre l’illusion, aussi chère que facile, qu’il est The Greatest Showman.

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