Imaginer un comparatif réunissant les grands SUV qui consomment le moins, c’est forcer la démonstration par l’absurde. Quitte à soulever les objections du bon sens et à rudoyer l’hypersensibilité des environnementalistes, nous choisissons de prouver les gros progrès réalisés dans la réduction des besoins énergétiques de l’automobile au volant des plus gros «quat’-quat’» routiers, mus par des non moins gros moteurs 6 cylindres. A l’évidence, nous cherchons la difficulté… C’est qu’elle ne nous fait pas peur. Hé, hé !
Mettre en avant la frugalité des dernières générations de moteurs à combustion interne en opposant les modèles parmi les plus lourds et encombrants du marché, c’est énorme non! Les masses en mouvement oscillent – au bas mot – entre 2,1 et 2,4 tonnes à vide. Dans la classe de cylindrée des Diesel de 3 litres, pourtant, brûler moins de 10 l/100 km de gasoil en roulant normalement avec ces mastodontes devient banal. Même lorsque ces 6 cylindres sont tous accolés à une boîte automatique (à 6 vitesses au moins) à convertisseur hydraulique, encore réputée légèrement plus énergivore qu’une manuelle à embrayage à friction.
L’arrivée du nouvel hybride Lexus dans le segment haut de gamme des «tout chemin- crossovers», le RX 450h, vient à point nommé pour contester la suprématie du Diesel en matière de faible consommation. Et pas seulement dans l’absolu mais au regard des performances escomptées! Nous partions sans idée préconçue ni certitude aucune quant à la pertinence de l’hypothèse. La plupart des essayeurs étaient sceptiques pensant que ces turbo Diesel bien installés n’allaient pas s’en laisser conter par un véhicule issu du croisement douteux entre un SUV «à l’américaine» et un trolley dépourvu de caténaire…
La confrontation aura eu lieu sur un tracé plausible, allant de l’autoroute à la petite route de montagne où l’on ne se croise qu’en mordant sur l’accotement, en passant par des nationales et des départementales roulantes et sinueuses. Pour ne pas faire trop long, les Vosges nous paraissaient la destination idéale d’un essai de 2 jours pleins, soit 650 km aller-retour.
Organiser un parcours urbain ne nous a pas paru judicieux. D’abord parce que c’est sur ce terrain que le Lexus maximise l’efficacité de la propulsion hybride voire, même, se délecte des bouchons pour cumuler les courts tronçons en mode purement électrique. Le RX partait donc vainqueur d’office. L’autre raison vient de ce que, quoique vous pensiez de notre apostolat pro-bagnole, la perspective de passer des heures à sillonner la ville aux commandes de ces gros SUV ébranle notre conscience écologique – bien plus développée que vous ne l’imaginez.
Faisons tomber les résultats de nos relevés de consommation partiels. Ils sont sans appel, consacrant le Lexus champion de l’économie. Pas très loin devant le quinté de Diesel allemands, quoique sa consommation moyenne d’essence (9,5 l/100 de 95 RON) soit 11% inférieure à la moyenne des consommations des 5 SUV Diesel (10,5 l/100). La liaison autoroutière (E 411) de Bruxelles au Grand-Duché – 138 km avalés à 109 km/h de moyenne – a été sans conteste celle où l’hybride japonais n’a pas pu briller; avec 8,4 l/100, il arrive 3e derrière le Touareg (8,2) et le X5 (8,3), mais devant le Q7 et le Cayenne (ex æquo à 9,1) et du ML (10), qui n’a apparemment pas beaucoup profité de sa très longue 7e vitesse… C’est à ça qu’on remarque que le rapport supérieur des voitures allemandes, SUV inclus, est choisi dans l’optique de souder sur Autobahn au-delà de 200 à l’heure, sereinement et sans quitter la plage idéale du couple.
Dans cet article : Volkswagen, Volkswagen Touareg , BMW, BMW X5 , Mercedes-Benz, Mercedes-Benz Classe M , Porsche, Porsche Cayenne , Lexus, Lexus RX , Audi, Audi Q7
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