Connaître le prix d’une voiture décotée
Une voiture de plus de 7 ans n’est plus toujours référencée dans les cotes d’occasion. Alors, comment connaître sa valeur sur le marché ? Voici quelques pistes.
Pour connaître le prix d’une voiture en seconde (ou troisième) main, il est possible de se référer à la cote de l’occasion comme celle de notre magazine. Bien souvent, ces données sont limitées dans le temps, de 7 à 8 ans, voire un peu plus pour les bases de données réservées aux professionnels. Que faire alors pour un évaluer le prix d’une voiture de plus de 7 ans ? Voici des méthodes pour estimer le prix d’une voiture « ancienne ».
- Perte annuelle : généralement, une voiture populaire perd déjà 25 % de sa valeur dès sa première année. Elle perd ensuite 18 % de la valeur restante pour la 2e année, puis 15 %, puis 12 % et ensuite 10 % par année. Ainsi, par exemple, une voiture de 20.000 € neuve vaudra, au bout de 11 ans, un peu moins de 4500 €. Mais attention, il faut pondérer ensuite ce résultat en fonction d’autres critères.
- Kilométrage : l’usage du véhicule et son nombre de kilomètres influencent forcément le prix. Sur base de la décote annuelle, il faut donc adapter le prix. Il faut considérer que le calcul annuel se base sur un usage de 10.000 km/an (citadine) à 16.000 km/an (grands modèles) pour une essence et de 15.000 km/an à 20.000 km/an pour un Diesel. Le principe de pondération est le suivant : pour chaque tranche supplémentaire de 1000 km, il faut retirer 30 €. Par contre, on ajoute 15 € par 1000 km sauvegardés. Ainsi, une citadine essence de 11 ans de 20.000 € neuve coûtera 4050 € au lieu de 4500 € avec 135.000 km au compteur (au lieu de 120.000 km). Par contre, elle coûtera 4725 € avec 105.000 km au compteur.
- L’état du véhicule : un véhicule de 4 ans qui semble en avoir 10 tant il a souffert, va évidemment perdre de sa valeur. Il est question de l’état de la mécanique, tout comme celui de la carrosserie et de l’habitacle. Une voiture manifestement peu souvent nettoyée et entretenue, et ayant eu des péripéties perd forcément de sa valeur. En outre, les voitures de fumeur ont également tendance à afficher un prix moins élevé à cause de l’odeur de tabac. Le calcul s’avère donc plus complexe ici, mais il faut tenir compte des éventuels frais de réparation ou de remise à neuf à déduire du calcul précédent. Le Car-Pass permet de déterminer si la voiture a été parfaitement entretenue. Et si la voiture a été préservée du temps tout en étant soigneusement bichonnée et conduite, elle peut voir son prix « de cote » augmenter de 50 %, voire être doublé.
- Notoriété : certains modèles, et les marques premium, bénéficient d’une notoriété leur octroyant une cote plus avantageuse. Ainsi, une Allemande a généralement une baisse du prix de 18 % à 20 % la 1re année (au lieu de 25 %), puis de 15 % pour la 2e année, 12 % pour la 3e année, 10 % pour les années suivantes. Pour d’autres, c’est l’inverse. Une mauvaise fiabilité notoire peut leur faire perdre de la valeur au point que le modèle se vend à un prix vraiment très bas. Il est même arrivé que certains modèles mal nés perdent jusqu’à 30 % de leur valeur dès la 1re année de circulation ! Quant aux marques prestigieuses et aux modèles « mythiques », le calcul est plus subtil. Il arrive que certains modèles gardent une valeur élevée pendant 4 à 5 ans avant d’avoir une forte décote une fois passés de mode. D’autres restent des valeurs sûres perdant à peine 50 % à 60 % de leur valeur après 10 ans, car très recherchés.
- Rareté : la rareté d’un modèle est souvent bon signe pour le vendeur. Elle est parfois liée à un échec commercial malgré la qualité du modèle, à une campagne marketing désastreuse, à un design hors norme ou tout simplement à une « fausse » mauvaise réputation. Certes, le modèle a souvent perdu beaucoup de valeur pendant les 7 à 8 premières années. Mais ensuite, il devient collector et sa cote a tendance à se stabiliser, voire à remonter au-delà des 10 ans. C’est souvent difficile à prévoir à l’achat du véhicule neuf. Et cela ressemble donc à coup de poker.
- L’équipement : les options et les équipements font partie du prix d’achat neuf. Ils sont donc comptabilisés dans le calcul mathématique lié à l’âge. Toutefois, la climatisation, un système multimédia « à la page » à l’époque et une sellerie en cuir sont des critères permettant d’augmenter un peu le prix. Les voitures « all option » sont également très prisées sur le marché de l’occasion.
- L’écologie : les zones basses émissions et les écovignettes en Belgique et à l’étranger sont pénalisantes pour les modèles ne répondant plus aux critères d’accès. Il faut donc se faire une raison : les vendre à prix bradé pour l’exportation, tenter le coup à destination d’un acheteur qui ne se rend pas dans les villes et régions concernées… ou stocker correctement le véhicule jusqu’à ce qu’il devienne un ancêtre (30 ans) pour le revendre à ce moment-là, surtout si ce modèle peut avoir un intérêt « historique » ou stylistique.
- Le marché : enfin, le principal juge, c’est le prix du marché selon la loi de l’offre et de la demande. Malgré son kilométrage et ses options, inutile de vouloir vendre à 7000 € un modèle qui dépasse rarement les 5000 € sur les sites de ventes en ligne ou chez les professionnels. Sauf, si vraiment, la voiture est, comme expliqué plus haut, dans un état exceptionnel digne de satisfaire un collectionneur de Youngtimer. En tout cas, à moins d’un besoin urgent de cash, il faut éviter de brader la voiture sur un site en ligne. Il vaut mieux se calquer au moins sur les prix minimums du marché tout en misant sur les points forts de la voiture pour qu’elle se démarque des autres annonces.
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