L’aventure aura duré 13 ans entre l’équipe WRT, fondée en 2009 par Yves Weerts, Vincent Vosse et René Verbist (qui a quitté la structure depuis), et le groupe Volkswagen. Mais toutes les histoires ont une fin et celle-ci arrivera à son terme en 2022. Un nouveau livre s’écrira avec BMW dès 2023 pour la formation de Baudour qui alignera des BMW M4 GT3 et préparera son arrivée en catégorie Hypercar du WEC – championnat du Monde d’endurance – en 2024 avec la BMW M Hybrid V8 afin de viser le titre mondial et la victoire au classement général des 24 Heures du Mans.
Dès l’annonce de l’abandon du programme LMDh faite par Audi, il était devenu évident que WRT chercherait un autre partenaire pour intégrer la catégorie-reine de l’Endurance et viser la victoire au Mans. Et si l’équipe belge avait le choix, BMW s’est très vite avéré la meilleure solution, comme nous l’a confirmé Vincent Vosse, patron de l’équipe : « Bien entendu, nous avons discuté avec d’autres constructeurs, mais très rapidement l’option BMW nous est apparue comme une évidence. Non seulement leur philosophie et leur amour de la course rejoint la nôtre, mais les contacts avec la structure dirigeante de BMW Motorsport a été facilitée par la présence chez eux de personnes avec qui nous avions collaboré sous notre ère Audi, en DTM notamment. »
Une page se tourne, riche de souvenirs mémorables et d’un palmarès éloquent puisque la paire WRT-Audi aura décroché une bonne cinquantaine de titre en 13 ans et peut se targuer de victoires de prestige avec deux bouquets de vainqueurs aux 24 Heures de Spa (2011 et 2014) et une aux 24 Heures du Nürburgring (2015) ou encore les 12 Heures de Bathurst (2018) et les 10 Heures de Suzuka (2019). Mais la paire ne compte plus les titres décrochés dans les championnats SRO, Sprint, Endurance, en Europe et à l’international.
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Quel programme ?
Cette nouvelle association débutera avec certitude en 2023, mais pourrait déjà connaître un ou plusieurs premiers épisodes dès 2022, comme nous l’a précisé Vincent Vosse : « dans l’état actuel des choses, notre saison GT s’arrête après la finale de Barcelone en GT World Challenge Europe. Mais rien n’exclut que nous participions à l’une ou l’autre épreuve internationale après cela. Que ce soit avec Audi ou BMW. Tout est ouvert, nous verrons en temps voulu. Nous avons encore des titres à essayer de décrocher avec Audi. »
Toutefois, si WRT sera bien présent avec des BMW M4 GT3 en 2023, on ignore dans quels championnats – GTWC, DTM, Nürburgring Endurance Series – et avec combien de voitures. WRT s’est toujours distingué par le fait d’engager entre 4 et 5 voitures à l’année durant sa période Audi. Sera-ce toujours le cas avec BMW ? « Rien n’est encore défini à ce sujet. Il en va de même pour les pilotes. Bien entendu, c’est un domaine auquel je suis très attaché, mais le choix des pilotes dépendra de ce que veut BMW. Tant en GT3 qu’en LMDh. », ajoute le patron.
Le LMDh, justement, c’est pour 2024 et pas avant. BMW veut d’abord débuter en 2023 dans le championnat américain IMSA avec son partenaire de longue date outre-Atlantique : BMW Team RLL. Le constructeur ne fera son retour en championnat du monde d’Endurance et donc aux 24 Heures du Mans, qu’en 2024, avec WRT. Et il n’est pas prévu que l’équipe belge vienne prêter main forte à son homologue américaine aux 24 Heures de Daytona en 2024, même si « la porte est bien sûr ouverte à une telle opportunité » précise Vincent Vosse. Quant aux 12 Heures de Sebring, une participation est exclue puisque les deux M Hybrid V8 belges seront déjà engagées en WEC le même weekend sur le même circuit.
Que faut-il en penser ?
Le départ de WRT du giron Audi est parfaitement compréhensible. D’une part, engager la R8 en GT3 n’apportait plus grand-chose à l’équipe, l’homologation de la voiture étant encore figée pour 2 ans avec la quasi-certitude qu’elle ne serait pas remplacée. Entamer une relation avec une nouvelle marque était dès lors logique. D’autant plus que l’équipe de Yves Weerts et Vincent Vosse a acquis une dimension nettement supérieure en brillant en LMP2 avec un titre européen, un sacre mondial et une victoire de catégorie aux 24 Heures du Mans dès sa première saison en 2021.
Un engagement dans la « petite » catégorie prototypes qui se justifie par la volonté de préparer l’arrivée de WRT en Hypercar. Alors, il s’agissait de sauter le pas avec Audi, bien entendu. Mais la marque aux quatre anneaux ayant fait volte-face, il fallait trouver un nouveau partenaire. Bien que les options Alpine, Lamborghini ou Acura/Honda, voire Cadillac auraient pu tenir la route, le package offert par BMW (GT3 + LMDh) était le meilleur. À plus forte raison avec certains hommes-clés venus du sérail Audi et avec qui WRT avait déjà travaillé.
Par contre, la versatilité de BMW en compétition est établie et imaginer une collaboration aussi longue entre WRT et le constructeur bavarois nous semble moins probable. Il faut plutôt voir cela à l’échelle de l’engagement « hypercar » qui s’appuie sur une homologation figée pour 5 ans, ce qui nous amène à l’horizon 2027. Gageons que d’ici là beaucoup de choses auront encore.
N.B. : Notre journaliste Hans Dierckx a participé aux 24 Heures de Spa 2022 en tant que membre de l’équipe WRT, retrouvez son reportage exclusif dans le Moniteur Automobile #1782 du 31 aout 2022.
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