En 2003, et après 23 ans de bons et loyaux services, la légendaire Panda, qui, avec la Uno, avait sauvé la mise du constructeur italien, quitte la scène. Une sortie très remarquée pour celle qui était souvent considérée comme la Renault 4 transalpine. Ou comme la « boîte à malices », comme la publicité aimait l’appeler. Pas question, cependant, de la laisser sans héritière. C’est ainsi que sa remplaçante arrive la même année avec des raffinements techniques et un début de finition acceptable. Pour plaire à tous, ou en tout cas au plus grand nombre, Fiat multiplie les variantes : 4x4, Alessi, Cross… Et cherche à boxer dans la même catégorie que la Ford Ka Sport avec la Panda 100HP.
Petite teigne attachante
À l’origine, la petite Panda, rustique à souhait, avait autant de prédispositions sportives que Mike Tyson pour le saut à la perche. Et la deuxième, avec son profil de monospace urbain, ne partait pas beaucoup mieux armée. Cependant, il aura suffi de lui ajouter un kit de carrosserie spécifique, une calandre béante très en vogue, une petite queue de canard sur le hayon et des jantes de 15” spécifiques pour commencer à lui donner de l’allure à bon compte. Supprimez-lui en outre ses barres de toit et l’ensemble aboutit à la ligne de la Panda 100HP. En l’occurrence, le nom serait-il un clin d’œil aux A112 Abarth? Allez savoir… Enfin, soulignez le tout d’une couleur pétante, genre rouge, et voilà !
À l’intérieur, le mobilier s’adapte aux contraintes, notamment de sécurité, de la décennie 2000, le tableau de bord laisse tomber la toile «façon hamac» lavable en machine et les tôles apparentes s’habillent de plus en plus de plastique… Pour un prix serré débutant alors à 12.895 €, l’équipement se montre très complet : volant en cuir, radio-CD, lève-vitres et rétroviseurs électriques... La 100HP se distingue de la gamme classique par des sièges semi-baquets renforcés latéralement. Hélas, l’intérieur de la belle est tout de noir vêtu…
Boîte 6
La Panda 100HP bénéficie d’un moteur atmosphérique multisoupape à double arbre à cames en tête de 1368 cm3. Le même qu’on retrouvera, en version suralimentée cette fois, dans la 500 Abarth. Comme son nom l’indique, cette Panda sportive affiche 100 ch et est capable, notamment grâce au poids très réduit de 975 kg, d’une vitesse de pointe de 185 km/h et d’abattre le 0 à 100 km/h en 9,5 s, le tout dans une sonorité très sympa. Des performances modestes dans l’absolu, mais qui nous rappellent, non sans nostalgie, les petites GTi d’antan. Pour preuve, lors de l’essai de 2006, Le Moniteur Automobile avait fait le rapprochement avec les chiffres mesurés au volant de la Peugeot 106 Rallye «phase 1» de 1993. Une belle petite référence, non?
D’ailleurs, la Panda ne faisait pas que dans le cosmétique : son bon petit moteur était secondé par une boîte à 6 rapports, celle de la Grande Punto, à l’étagement revu pour plus de dynamisme. La consommation savait en outre rester raisonnable. Heureusement, parce qu’avec seulement 35 l dans le réservoir, les ravitaillements étaient de toute manière fréquents.
Voiture des copains
Même si elle n’a pas à rougir face aux chronos de la Peugeot 106 Rallye, la Panda n’en a pas le châssis efficace et joueur qui faisait la joie de nombre d’apprentis pilotes, mais qui a envoyé pas mal de coques faire le bonheur de carrossiers. La Panda se montre moins démonstrative. Afin d’asseoir ses prétentions, la 100HP voit son assiette abaissée de 20 mm, le diamètre de ses barres antiroulis accru, et l’ensemble est campé sur des jantes de 15” spécifiques. La Fiat se voit ainsi plus incisive et moins sujette au roulis malgré ses proportions de petit monospace.
Mais en contrepartie, il faut faire des concessions sur le confort… Avec sa suspension beaucoup plus dure, la moindre aspérité de la route se ressent. Malgré tout, la petite n’est pas exempte de griefs : la direction manque beaucoup de précision et de communication, le train avant peine à faire passer au sol la puissance et le couple, pourtant modestes, mettant vite à mal la motricité, et le freinage manque de progressivité. L’ESP, proposé en option, n’est pas déconnectable, au contraire de l’antipatinage. Bref, ne vous attendez pas à un avion de chasse, mais plutôt à une « voiture des copains », toujours au rendez-vous pour se marrer à prix serré…
Plutôt rare
Avec à peine 4 années de carrière, la Panda 100HP est désormais une petite bombinette assez rare. Une niche plutôt rafraîchissante parmi toutes ces alternatives modernes trop efficaces et qui veulent trop en faire… Celle qui aurait pu naître Abarth se veut plus proche de l’Autobianchi A112 du même nom que de la 500, qui frôle la caricature. Cette Panda qui fleure bon les années 80-90 réalise une impressionnante symbiose du passé et de la modernité. Malgré l’équipement supplémentaire et les fioritures « sécuritaires » imposées au fil des années, la Panda 100HP est le cocktail parfait qui nous fait renouer avec ces sensations perdues.
La Panda « Nuova » reste une petite voiture minimaliste et spartiate sur laquelle une telle initiative est bienvenue. Dommage que le modèle ne connaîtra pas de descendance, Fiat semblant déjà alors enclin à traduire sa formule 500 à toutes les sauces… Trouver une Panda 100HP ne sera pas la chose la plus aisée. Il ne faudra pas hésiter à sortir du pays et, le modèle étant encore plébiscité par « ceux qui savent », il cote encore entre 2000 et 4000 € pour les meilleurs exemplaires. Mais franchement, le jeu en vaut la chandelle… La simplicité, y a que ça de vrai !
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