En 1998, la Toledo, première Seat à plateforme 100 % VW, est remplacée. Cette élégante berline reprend à son compte la plateforme inaugurée en 1996 par l’Audi A3 et reprise ensuite par la Skoda Octavia et… la Volkswagen Golf IV. Bien qu’il s’agisse d’une berline conventionnelle avec quelques motorisations inattendues (les V5 et VR6 en attestent), c’est la nouvelle déclinaison compacte, la León, apparue en 1999, qui deviendra vite l’enfant terrible de la marque…
Un cran au-dessus…
Extérieurement, la León est une Toledo à l’arrière tronqué. De sa grande sœur, dont nous devons la ligne à Giorgetto Giugiaro, elle récupère la face avant avec les phares effilés et la calandre en trois parties. Les traits sont tirés et reflètent un certain dynamisme. Difficile de nier que Seat est la marque « jeune et sportive » du groupe. Des feux en amande disposés de part et d’autre de la poupe participent à cette identité et l’emplacement de la plaque d’immatriculation est délocalisé dans le bas du pare-chocs.
L’intérieur est aussi directement issu de la Toledo. Si le tableau de bord ne vous est pas inconnu, c’est normal : il est directement issu de l’Audi A3 de première génération. Autant dire que la qualité perçue et l’assemblage représentent des atouts marquants…
Mais vous n’êtes pas ici pour juger des efforts d’assemblage de la gamme Seat. La Cupra R bénéficie d’un kit carrosserie spécifique avec un spoiler avant plus ouvert, un diffuseur dans le bouclier avec une grosse sortie d’échappement unique et ovale. Les jantes spécifiques en 18 pouces soulignent, sans aucune faute de goût, les prétentions de la voiture. L’intérieur reste dans la discrétion la plus germanique, avec quelques touches de rouge, des sièges semi-baquets brodés du « R », ainsi qu’un volant sport à 3 branches du plus bel effet.
Recyclage à la teutonne
Bien qu’une large gamme de moteurs à essence et Diesel sortiront, la Cupra R, qui apparaîtra en 2002, constituera une alternative crédible à l’Audi S3. Rien que ça ! Elle en récupère même son moteur, le « AMK » 1.781 cm3 à 4 cylindres suralimenté, ici dans une version à 5 soupapes par cylindre. À son lancement, la León Cupra R est forte de 210 ch et se permet le 0 à 100 km/h en 7,5 s et atteint une VMax de 235 km/h. En 2003, elle bénéficiera de la montée en puissance de la S3 et reçoit cette fois 225 ch, de quoi atteindre une VMax de 242 km/h et d’abattre le 0 à 100 km/h en 6,9 s… Des chiffres très proches (mais un peu en deçà) de ceux de la cousine germaine dont elle est issue. La puissance est passée au sol grâce à une transmission manuelle à 6 rapports.
« S3 du pauvre » ?
La León Cupra R ne bénéficie toutefois pas de la transmission intégrale, à l’inverse de son homologue aux anneaux. Cependant, elle ne démérite pas : cette absence est un atout sur la balance: 1366 kg contre 1420 kg pour l’Audi. La Cupra R est assise sur des jantes de 18 pouces qui peinent à dissimuler de larges disques ventilés à étriers Brembo. La direction et la suspension ont bien entendu été complètement revues par rapport à la León classique. Et de fait, le toucher de route est exceptionnel, cette Cupra faisant preuve d’une grande agilité sans jamais renier le confort. Si elle est collée à la route, l’antipatinage et l’ESP sont de la partie pour éviter tout risque de dérive mal venue…
En 2005, cette León, première compacte de Seat, laisse place à la seconde génération. La León Cupra R est la plus rare et la plus désirée des León. Et celle dont la cote est la plus soutenue : les enchères démarrent vers 3500 ou 4000 € pour les modèles les plus kilométrés et peuvent monter jusque 8000 € et plus ! Pas mal pour une Seat compacte vieille de 15 ans… Fait étonnant : vous en trouverez énormément en Suisse. Nos amis helvètes étaient friands du modèle et une majeure partie de la production a été vendue là-bas. Des séries spéciales spécifiques au marché (Suizacopa, etc.) ont ainsi vu le jour. Globalement, la Cupra R bénéficie de la fiabilité et de la rigueur de ses comparses du groupe VW. Le seul talon d’Achille réside dans les bobines d’allumage, panne commune des moteurs « 20VT ». Cette alternative traction à l’Audi S3 Mk1, totalement oubliée, offre des performances plus que convenables et un comportement très agréable. Elle vous conférera une originalité certaine et un tempérament latin que n’ont pas forcément les cousines d’outre-Rhin, plus « pince-sans-rire »…
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