«L’ancêtre de toutes les Turbo constitue une révolution technologique de la production automobile. Cette version de 260 ch et boîte 4 était pour le moins brutale dans la manière dont elle délivrait sa puissance, ce qui en faisait un véritable défi à réserver aux conducteurs avertis. En 1979, j’ai réalisé un rêve personnel lorsque j’ai acquis ma première 911 Turbo.» Walter Röhrl
Même le grand Walter le dit: conduire une 930 Turbo, surtout la première version à boite manuelle quatre rapports, constituait un défi permanent. Surtout à l’heure où les béquilles électroniques étaient encore inexistantes. J’ai pu l’expérimenter personnellement il y a peu.
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Tant que l’on reste sous les 4.000 tr/min, c’est-à-dire en dehors de la zone d’action du turbo, rien de bien particulier; on conduit une paisible Carrera, avec cette position de conduite de l’époque, caractérisée par un grand volant très proche du tableau de bord et un pédalier de Coccinelle articulé au plancher. Manier le levier de boîte impose de décoller l’épaule du dossier et de se concentrer, le guidage n’étant pas extrêmement précis.
Tout ou rien
Au-delà de 4.000 tours, c’est une autre histoire. Les 260 ch et environ 350 Nm déboulent sans prévenir et catapultent un engin d’à peine plus de 1.100 kg dans un bond en avant difficile à maîtriser. Déjà rock n’roll sur sol sec malgré la bonne motricité naturelle due à l’implantation du moteur en porte-à-faux arrière, les choses devaient vraisemblablement être assez différentes sur le mouillé. Un mode de fonctionnement «on/off» qu’on adore ou qu’on déteste. Ou qu’on adore détester tant il fait partie de sa personnalité.
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Cette première voiture de sport à être dotée d’un turbo dont la pression de suralimentation est pilotée depuis une valve sur l’échappement était proposée au prix de 65.000 Deutsche Marks (DM). À titre de comparaison, une Ferrari 308 GT4, nouvelle concurrente toute désignée à l’époque, demandait 17.000 DM… de moins! À noter qu’à partir de 1987, la Turbo 3.3 allait aussi être proposée en Cabrio et en Targa.
À retenir...
La première Porsche de route suralimentée. Adoption d’un intercooler sur les 3.3 litres (300 ch).
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