Une étude de Securex montre qu'entre 2019 et 2022, le nombre de véhicules utilitaires immatriculés en Flandre et en Wallonie a augmenté d'environ 11%. Environ un quart des employés de ces régions disposent d'une voiture de société. À Bruxelles, la tendance est inverse: au cours de la même période, les entreprises ont immatriculé 10,5 % de voitures de société en moins. À la fin de l'année 2022, environ 22,4 % des employés à Bruxelles utilisaient une voiture de société.
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La conclusion du prestataire de services RH? En Flandre et en Wallonie, la voiture de société reste un avantage majeur pour les employés. La «guerre des talents» jouerait donc un rôle, incitant les entreprises à proposer plus rapidement des voitures de société lors des recrutements et des entretiens de carrière. Étant donné la rareté de certains profils spécifiques, la recherche géographique de candidats s'étend de plus en plus, avec une voiture de société susceptible de convaincre les gens d'accepter un trajet domicile-travail plus long. La baisse du nombre de voitures de société à Bruxelles s'explique, selon Securex, par la montée en puissance des moyens de transport alternatifs et de la mobilité partagée.
Un public très diversifié
Si les microvoitures ont un potentiel de croissance, c'est bien en(grande) ville. Il n'est donc pas étonnant que les Microlino, Silence S04 et XEV du monde entier soient principalement proposés dans des boutiques éphémères branchées de quartiers tendance. «Ce sont surtout les pionniers qui entrent dans nos magasins. Ils sont souvent déjà bien informés sur le produit. Ils ont entendu parler de la marque, connaissent la technologie, mais viennent la découvrir de visu», déclare Anne Potemans, responsable des relations publiques chez Silence Mobility. «Il ne s'agit pas seulement de personnes aisées. Certains recherchent activement la micromobilité, d'autres une alternative au scooter pour leur fils ou leur fille qui vit encore à la maison. De plus, nous constatons également un intérêt chez les entreprises qui proposent de la mobilité partagée.»
Chez XEV, on entend un scénario similaire. «La plupart des clients qui entrent dans notre salle d'exposition sont des particuliers. Cela va des célibataires aux couples sans enfants et aux retraités. Les clients sont également très divers en termes de pouvoir d'achat. La XEV Yoyo est généralement achetée pour des raisons de coût et d'environnement, en remplacement d'une petite voiture citadine à moteur à combustion», explique Johnny Roosen, responsable des ventes et du marketing chez VJB-Motors. Chez Microlino, l'aspect lifestyle joue incontestablement un rôle majeur. «Dans nos salles d'exposition, nous voyons souvent des clients particuliers qui souhaitent utiliser le Microlino comme deuxième ou troisième voiture, pour leurs déplacements à proximité de chez eux, ou comme alternative au vélo quand il fait mauvais», déclare Vincent Struye, directeur général de MicroMobility BeLux chez D’Ieteren.
Alternative aux véhicules électriques
En ce qui concerne les entreprises, il semble y avoir un intérêt marqué pour les microvoitures de la part des plateformes de partage de voitures. «Certaines entreprises locales y voient aussi un objet publicitaire amusant. Nous avons également reçu des demandes de parcs d'entreprises souhaitant proposer des microvoitures aux locataires d'une unité commerciale pour leurs déplacements courts», déclare Roosen. Chez XEV, on voit également un potentiel pour les entreprises et les travailleurs indépendants à la recherche d'alternatives moins chères aux petites voitures citadines à essence, qui devront être remplacées par des petites voitures électriques au cours des prochaines années en raison de contraintes fiscales. «Certains entrepreneurs ne le voient pas d'un bon œil sur le plan financier. En particulier, les infirmières à domicile envisagent notre microvoiture comme une alternative abordable. L'autonomie de 150 km de notre Yoyo suffit dans la plupart des cas», explique Roosen. Il souligne un autre avantage des microvoitures par rapport aux voitures particulières: elles nécessitent beaucoup moins de place pour se garer. Cependant, il convient de noter que contrairement à une moto, il n'est pas autorisé de se garer en travers ou sur le trottoir avec une microvoiture dans la plupart des villes. De plus, dans la plupart des villes, il faut acheter un ticket de stationnement ou placer un disque de stationnement, tout comme pour une voiture particulière.
La location: le chainon manquant
Une condition essentielle pour s’implanter est que la microvoiture puisse être louée, tout comme un vélo ou une voiture particulière. En effet, les entreprises veulent être complètement prises en charge et minimiser les risques. Une enquête auprès des entreprises de location belges révèle étonnamment que vous ne pouvez pratiquement pas louer une microvoiture à long terme chez aucune d'entre elles. Alors qu'elles prétendent toutes viser une mobilité plus verte et plus flexible pour leurs clients. Pourquoi les sociétés de leasing n'ont-elles pas encore investi dans le marché des microvoitures? Peut-être parce que ce marché est encore jeune et trop petit en termes de taille pour attirer beaucoup d'attention et de ressources. «Il y a une autre raison: les véhicules ne sont pas encore répertoriés dans la base de données des loueurs», explique Vincent Struye de Microlino, qui souligne également la nécessité de tenir un registre des déplacements pour calculer l'avantage de toute nature.
Ce n'est certainement pas un argument pour Leasys (du groupe Stellantis): ils louent la Citroën Ami «en interne» à leurs clients B2B. La location privée est également proposée. À ce jour, 1.500 unités ont été commandées pour notre pays, des chiffres auxquels les autres constructeurs ne peuvent actuellement que rêver. Ces autres microvoitures sont d'ailleurs nettement plus chères que l'Ami. Une raison de plus pour les proposer dans une formule de location attrayante. Cela les rendrait accessibles à de nombreux employés, et pas seulement à ceux qui ont actuellement droit à une voiture de société. Grâce au plan cafétéria (voir ailleurs dans ce magazine), une microvoiture devrait être accessible pour 150 à 200 € bruts par mois. Il en va de même pour le budget fédéral de la mobilité, dont le deuxième pilier (mobilité douce) a été spécifiquement ouvert aux trois-roues et quatre-roues électriques fermés depuis le 1er janvier 2022.
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