Une équipe de journalistes scientifiques de la VRT a enquêté pour déterminer la solution – vraiment – la moins néfaste en matière de climat sur base des connaissances actuelles. Pour cela, ils ont décortiqué les rapports de tests d’émissions et de la littérature scientifique. Ils ont également réalisé des essais avec un équipement de mesures des gaz d’échappement et de NOx de la société allemande Testo, référence dans le domaine. Ils ont en plus consulté trois universitaires de renom : Sebastian Verhelst (UGent), Marc Pecqueur (Thomas More, KU Leuven) et Maarten Messagie (VUB). Tous les facteurs ont été pris en compte dans le résultat final : fabrication de la voiture, utilisation, recyclage, mais aussi l’extraction de la matière première et du « carburant » ainsi que sa transformation. Ce dernier est soit l’essence, soit le gazole, soit le CNG, soit l’électricité, soit l’hydrogène.
Électrique en tête
Dans le cadre de leur schéma, des voitures Euro 6 roulant 200.000 km, le modèle électrique à batterie arrive en tête. Pourtant, lors de la construction cette voiture électrique arrive en 4e position, juste devant la pile à combustible (hydrogène). La faute à la fabrication de la batterie et à l’utilisation de terres rares provoquant l’émission de 60 % de CO2 supplémentaire par rapport à une solution thermique. C’est pareil pour la voiture à hydrogène, bonne dernière, à cause des matériaux utilisés et la fabrication des réservoirs.
Thermiques moins polluantes à fabriquer
Les modèles essence, Diesel et CNG ont un niveau de pollution équivalent à la fabrication. La VRT précise toutefois que pour que la voiture électrique soit la moins nocive, il faut qu’elle se recharge à l’électricité éolienne ou photovoltaïque. L’hydrogène, en seconde position, est dans le même cas de figure en utilisant de l’énergie verte pour fabriquer (par électrolyse) l’H2 à stocker dans la voiture.
Diesel au top des fossiles
Une des grandes surprises, notamment aux yeux des journalistes de la VRT, c’est le résultat du Diesel. La voiture au gazole est arrivée en 3e position. Les techniques de filtration et de contrôle de la combustion semblent porter leurs fruits. Quitte à contredire l’analyse de Transport & Environnement. La motorisation essence arrive juste derrière. Sa plus grande consommation moyenne ajoutant plus de CO2 dans l’atmosphère. De plus, les dernières solutions à injection directe évacuent également des particules qui doivent être filtrées.
Flop du CNG
La grosse désillusion et le résultat marquant de cette enquête journalistique de la VRT concernent le CNG (GNV). Le gaz naturel arrive bon dernier. Ce n’est pas de la faute du conducteur ou du constructeur automobile, mais bien de celle des sociétés extrayant le méthane du sous-sol. Une équipe du New York Times a pu filmer, avec des caméras spéciales à infrarouge, les importantes fuites de gaz lorsqu’il est puisé (et donc rejeté dans l’atmosphère sans être brûlé). Or le méthane est jusqu’à 25 à 28 fois plus néfaste que le CO2 pour le réchauffement climatique, même si le CH4 reste moins longtemps dans l’atmosphère (12 ans pour le méthane contre une centaine d’années pour le dioxyde de carbone). De plus, des images récentes du satellite Sentinel 5P ont montré que plus de 2 % de l'extraction totale de gaz naturel aux États-Unis s'échapperait ainsi dans l’atmosphère.
Qu’en penser ?
Cette nouvelle étude confirme à quel point le calcul de l’impact environnemental s’avère complexe avec de nombreux paramètres et variables à prendre en compte. Bien que mettant l’électricité en tête de leur classement, les journalistes de la VRT insistent bien sur la nécessité d’utiliser de l’électricité verte pour arriver à ce résultat. Pareil pour l’hydrogène. Sans quoi, autant rouler au pétrole fossile et au Diesel encore bien ! Les défenseurs du CNG indiqueront qu’il est aussi possible d’utiliser du gaz issu de la biomasse et que l’extraction du pétrole n’est sans doute pas parfaite avec également des risques de fuite et de carburant s’échappant directement du puits. Sans oublier les possibilités de marée noire lors du transport par bateau. Quant aux entreprises du secteur pétrolier, elles rappelleront que leurs carburants évoluent également et que les derniers moteurs ont permis de réduire drastiquement les émissions diverses et que de plus en plus d’investissements se font pour fabriquer du carburant synthétique décarboné. Bref, c’est (très) compliqué !
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