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Coin de la rédaction / Rédacteurs sans filtre - Le sport automobile doit-il rester un laboratoire pour l’automobile de série ?

La compétition a souvent servi de banc d'essai extrême et grandeur nature pour développer de nouvelles techniques et technologies permettant d'améliorer les voitures de série. Mais le sport auto peut-il encore tenir ce rôle de laboratoire de nos jours ?

Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Cette semaine, nous leur avons demandé si le sport automobile doit rester un laboratoire pour l’automobile de série ?

C’est nécessaire. Car, malgré les simulations informatiques, les kilomètres parcourus sur circuit et dans le monde entier lors du développement des automobiles de M. et Mme Toutlemonde, le pilote en course automobile, par l’impulsion de la compétition, pousse sa mécanique vers des contraintes parfois difficiles à reproduire sur route ouverte.

De plus, les ingénieurs en sports moteurs cherchent constamment à perfectionner les véhicules, à tous les niveaux. Cela apporte des enseignements pour leurs collègues chargés des voitures de série. La pluridisciplinarité de la compétition (endurance, rallyes, courses sur piste) est également un facteur clé de son rôle de laboratoire.

Enfin, elle crée une émulation tant pour les performances des châssis et moteurs (y compris électriques) que dans bien d’autres domaines liés à l’automobile comme la science des matériaux, les pneumatiques, l’électronique embarquée, la sécurité et même le revêtement routier, par exemple.

Le sport automobile est, comme tout sport à l'origine, avant tout un loisir pour ceux qui peuvent se le permettre. À l'exception des constructeurs automobiles, pour eux c'est a priori une forme de publicité.

Lorsqu'un fabricant s'aventure dans un programme de sport automobile, la première chose qu'il fait est de calculer combien cela va coûter et quelle attention médiatique il attend en retour. D'où les différentes formes d'électrification dans les catégories les plus relevées, telles que la F1, le WEC et l'année prochaine le WRC ; les constructeurs automobiles veulent démontrer au grand public qu'une voiture hybride ou électrique peut également être rapide et amusante.

Ils peuvent prétendre qu'il s'agit d'un laboratoire, et il y aura toujours une certaine pollinisation croisée de temps en temps, mais il s'agit principalement de deux mondes séparés. Une voiture de course qui est poussée à la limite pendant une heure et demie est très différente d'une voiture de route qui doit fonctionner parfaitement pendant des centaines de milliers de kilomètres.

La catégorie LMP1 du WEC, en voie d'épuisement, est un bon exemple de "laboratoire" qui s'est avéré ne pas être viable. Il y avait une réelle liberté réglementaire pour expérimenter à sa guise des moteurs hybrides d'environ 1000 ch, ce que les équipes de Toyota, Audi et Porsche ont fait. Mais les budgets ont rapidement explosé et les Allemands ont abandonné, après quoi le championnat s'est effondré.

Non, la course automobile restera ce qu'elle est : une forme de publicité pour les constructeurs, et un passe-temps pour les riches. Et en ce qui concerne cette dernière catégorie, je vois un avenir florissant pour les compétitions avec des voitures de course historiques.

Je pense que la question ne se pose même pas car c'est l'essence même du sport auto. Pour qu'un constructeur de série s'engage officiellement dans une compétition ou développe des voitures de compétition-client, en dépensant des sommes folles pour cela, il doit y avoir un intérêt derrière - que ce soit marketing, technique ou les deux. Et dans les deux cas, ce constructeur doit innover en suivant la tendance du marché automobile de série : les voitures développées doivent être innovantes pour permettre de communiquer sur la capacité à être meilleur que les autres, et ces innovations doivent suivre celles de la série, d'abord pour motiver le client à en acheter, et ensuite pour permettre à la marque de rentabiliser la technologie développée à prix d'or dans ses voitures de série.

Et c'est également le cas pour tous les sous-traitants et fabricants de composants, comme les manufacturiers de pneus, de freins, de suspensions, de boîtes de vitesses, de composants moteurs, etc., ils doivent innover pour convaincre les constructeurs de les choisir eux plutôt qu'un autre.

Par exemple, lorsque le moteur thermique aura - hélas - complètement disparu de la série dans 30 ans (à moins que les instances dirigeantes ne fassent marche arrière, mais c'est un autre débat), quelle marque voudra encore faire une voiture de course avec un moteur à pistons, ou aura encore l'expertise pour le faire ?

La plupart des championnats sont donc obligés de prendre cette direction dans les règlements : c'est comme ça qu'ils attirent des constructeurs. Par contre, il serait très intéressant que certains championnats fassent le choix d'aller dans une tout autre direction que la série ! On garde l'exemple de la transition électrique car c'est le sujet majeur : pour se démarquer et attirer les fans nostalgiques, si un championnat impliquant des constructeurs dédiés uniquement à la compétition (tels qu'Oreca, Gibson, Ligier, Dallara, Multimatic, etc.) décidait dans 30 ans de relancer un championnat utilisant des moteurs thermiques atmosphériques, soyons fous avec boîtes manuelles et aucune aide électronique, je suis certain que cela aurait un succès fou. Encore faudra-t-il que ce soit autorisé...

La question est plutôt de savoir si le sport automobile l'est encore.Oui, il existe des exceptions avec des modèles exclusifs dotés de pièces de course (911 GT3, Vantage F1 Edition...) ou des techniques développées en sport automobile qui permettent d'améliorer l'efficacité thermique des moteurs à combustion ou de gérer plus efficacement les batteries, mais en général, le lien entre le sport automobile et les voitures de série est, à mon avis, principalement fait par les spécialistes du marketing.

Pour moi, le sport automobile est davantage un signal pour les constructeurs ("nos voitures sont les meilleures et les plus rapides !") qu'un véritable exercice de R&D.

Alors, à quoi devrait ressembler la course à l'avenir pour continuer à attirer les constructeurs ? C'est en grande partie la même recette, à mon avis. Les différentes compétitions doivent rester un spectacle, avec un peu de bruit de moteur, en ce qui me concerne. Des moteurs à combustion à l'hydrogène ou aux carburants synthétiques durables (issus des énergies renouvelables), autrement dit, parce que même la course automobile ne peut échapper à la chasse au CO2.

Le lien avec les voitures de série sera un peu plus difficile à établir pour les responsables marketing des constructeurs, mais ils n'ont désormais plus besoin d'une excuse pour arrêter la course lorsque les coûts deviennent trop élevés. Il suffit de penser à Mercedes, qui a remporté le championnat de Formule E et a rapidement décidé d'abandonner, alors qu'il s'agit de la catégorie de course par excellence pour promouvoir les voitures électriques. Il est donc plus important de rejoindre une compétition populaire que de rejoindre une discipline qui s'inscrit dans le cadre de la production.

La compétition pousse à l’amélioration. Elle permet d’apprendre plus et plus vite, de mieux comprendre et d’entreprendre, quel que soit le domaine considéré. Cependant, le sport, lui, reste avant tout un loisir. En fonction de la discipline, les pratiquants et le public varient. Dans le cas du sport automobile, les deux aspects ne sont pas toujours réunis entre l’élévation de l’espèce et le défoulement personnel.

Pourtant que l’on parle de course au développement technique et technologique ou que l’on traite de courses d’exposition, les deux pans du sport automobile – du point de vue d’un constructeur automobile – ont leur raison d’être.

Personnellement, je pense que les disciplines les plus poussées, telles que la Formule 1, l’Endurance ou le WRC, qui s’adressent avant tout aux constructeurs, permettront d’améliorer la voiture de série, parle de performances, d’efficacité, d’innovations ou de sécurité. Certes tout ce qui est testé et approuvé en compétition n’arrive pas forcément ni immédiatement dans les modèles de production des constructeurs, mais cela fait avancer les choses.

Je suis intimement persuadé que grâce à la compétition automobile, de grandes avancées sont à venir pour une mobilité propre : développement de carburants synthétiques, perfectionnement des batteries, compréhension des matériaux, chasse aux kilos superflus, aérodynamique. Autant de domaines qui sont appelés à se nourrir des découvertes, réussites et échecs de la compétition automobile. Donc… Gentlemen, start your engines !

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