Carrosserie et dimensions Smart #3
Après la Smart #1 (prononcez One), voici la #3 (prononcez trois!), nouveau fruit de l’association entre Mercedes et Geely, cet oppressant géant de l’automobile de l’Empire du Milieu. Or, côté allemand, on revendique haut et fort la paternité de cette voiture aux dimensions tellement normales qu’elle ne pourrait évidemment plus rentrer dans les fameuses tours vitrées des premiers showrooms Smart (ce qui est aussi le cas de la #1), symboles du concept révolutionnaire qu’était la micro-citadine de la première génération.
Mieux: avec ses 4,4 m de long, la Smart #3 est aussi plus étirée de 13 cm que sa petite sœur la #1.Elle est aussi 2,2 cm plus large. Les deux modèles partagent la même plate-forme, mais avec un empattement légèrement différent.
Extérieurement, cette Smart #3 rappelle les codes déjà évoqués sur la #1. Notamment les phares LED épurés. Outre une longueur et une largeur différentes, elle est aussi plus basse de 8 cm. De quoi garantir un meilleur Cx: 0,27 pour ce modèle contre 0,29 pour la #1.
Intérieur et coffre Smart #3
Ce qui frappe, au premier regard, c’est le toit panoramique non occultant et non amovible dans le souci de préserver un maximum d’espace aux passagers à l’arrière. L’intention est louable et contribue à la réussite esthétique de l’ensemble. A voir si, à l’usage, un toit aussi dégarni ne finit pas par lasser. A l’arrière, le confort est tout aussi impressionnant et offre plus d’espace qu’une Classe A !
Un bémol toutefois : Smart y garantit trois places. Mieux vaut ne pas prier un joueur de la NBA de s‘installer au centre. Il vous en voudra un très long moment. A moins d’y installer un enfant, cette Smart convient mieux à quatre adultes. Pour les longs déplacements, ils auront toutefois intérêt à voyager léger. Le coffre offre un volume de 370 litres, c’est vite rempli ! Notez que pour ouvrir le hayon, on peut soit appuyer sur le centre du A de Smart, soit faire appel à la clé-télécommande ou encore, si on a les bras chargés, passer son pied sous le pare-choc arrière.
Outre l’écran numérique traditionnel face au conducteur et un affichage tête haute, cette Smart offre également un écran multimédia central horizontal de 12,8’’ qui gère tous les réglages, notamment celui des rétroviseurs. C’est sans aucun doute un des reproches à formuler à cette voiture. Cet outil, malgré certains raccourcis et quelques réglages de base qui apparaissent en permanence sous la forme d’un bandeau au bas de l’écran est d’une complexité inutile. A moins d’être jeune ingénieur dans la Silicon Valley, le conducteur mettra pas mal de temps à se familiariser avec la somme des menus et sous-menus de cet écran multimédia.
Spécifications et performances Smart #3
À l'instar de la Smart #1, la #3 laisse le choix entre une variante propulsion (272 ch et 343 Nm) et une version Brabus à transmission intégrale (424 ch et 530 Nm). Pour la Smart #3 à deux roues motrices, le sprint de 0 à 100 km/h réclame 5,8 s et la vitesse maximale est de 180 km/h. La version Brabus est plus puissante et se révèle logiquement encore plus véloce avec seulement 3,7 s pour passer de 0 à 100 km/h. Toutes les versions peuvent tracter jusqu'à 750 kg (non freiné) ou 1 600 kg (remorque freinée).
Autonomie et charge Smart #3
En entrée de gamme (Pro), la Smart est équipée d’une batterie LFP de 49 KWh qui garantit, selon le constructeur, une autonomie de 325 km (WLTP). Pour les versions Pro +, Premium, 25e anniversaire et Brabus, il s’agit d’une batterie NMC de 66 kWh. L’autonomie monte à 455 km pour les premières et à 415 km pour la Brabus.
De série, la #3 est équipée d’un chargeur de 22 kW en courant alternatif sur toutes les versions. En courant continu, on peut disposer d’un chargeur de 150 kW. En moins de 30 minutes, cette Smart passe de 10 à 80 % d’autonomie. Bien vu: le câble de rechargement se trouve dans un petit espace qui lui est dédié sous le capot avant.
Conduite Smart #3
Autre point négatif: la fonction « maintien de voie » fort intrusive qu’il est préférable de désactiver à chaque fois qu’on prend la route. Pour le reste, le comportement routier de la Smart #3 est à l’image de son look. Essayée sur le bitume tortueux et d’excellente qualité de Majorque, cette propulsion se montre joueuse mais docile.
Le train avant, grâce aux roues de 19’’ garantit une précision diabolique tandis que le moteur délivre ses 272 cv (200 kW) et 343 Nm de façon linéaire. Si la voiture est quelque peu malmenée, l’arrière a tendance à se dérober de manière progressive. Bref, cette Smart, apparemment très saine, a le chic de téléphoner ses réactions.
Lors de notre essai sur des routes de montagne, la consommation fut de 19,1 kWh/100 km. Une moyenne qui est sans doute supérieure à ce que cette voiture offrira en Belgique sur un réseau truffé de radars et régulièrement congestionné.
Prix en Belgique Smart #3
Outre les deux motorisations, la Smart #3 offre le choix entre quatre niveaux de finition. Avec un moteur et deux roues motrices, les clients peuvent choisir les niveaux de finition Pro+, Premium ou 25th Anniversary Edition. La version à deux moteurs et quatre roues motrices n'est disponible qu'en version Brabus. Le prix de départ est de 37.977 €, soit exactement 1000 € de plus qu'une Smart #1 comparable. La Smart #3 sera disponible à la commande à partir de janvier, les premières livraisons étant attendues pour le premier trimestre 2024.
Pour l'instant, Smart compte 10 points de vente en Belgique - tous également concessionnaires Mercedes - mais ce réseau subira un changement radical dans les années à venir avec le passage à la vente directe en ligne. "Dès que Mercedes s'engagera dans cette voie, Smart suivra", a déclaré Henry Wattel, PDG de Smart en Belgique. "Le vendeur Smart prendra alors le rôle d'agent".
Verdict Smart #3
C’est peut-être pour le compromis qu’elle réussit entre esthétique enjouée (on est loin de la sobriété du design de la Volvo EX30), comportement très honorable et un prix intéressant (37.977 € en entrée de gamme) que la Smart #3 attirera sans doute un nouveau public conquis essentiellement auprès des flottes. Un quart de siècle après l’apparition d’un petit engin qui tenait d’avantage de l’objet de marketing que du véhicule, Smart s’installe enfin dans le monde automobile. Pour un long moment et pour un public varié.