Premier essai / Nio ET7 100 kWh (2022) : la Tesla chinoise

Sourire à propos des voitures chinoises était justifié il y a une quinzaine d'années, lorsque les marques de l'empire du milieu avaient encore beaucoup à apprendre sur la construction automobile en République populaire. Les envois plus récents de MG, Aiways et BYD montrent toutefois qu'il est temps de prendre les fabricants chinois au sérieux. Nio, cependant, va un peu plus loin.

La jeune marque, qui a déjà été surnommée "la Tesla chinoise", vise même une place au sommet de la hiérarchie, aux côtés de l'exemple américain et des marques de luxe allemandes. Cette ambition n'est même pas déplacée, car cette Nio ET7, le fleuron de la flotte, peut présenter des caractéristiques impressionnantes sur le papier.

Carrosserie et dimensions

Comme Tesla, Nio opte pour un design relativement banal. L'ET7 est dotée d'une carrosserie bien proportionnée et plutôt discrète, qui est avant tout extrêmement aérodynamique. Les Chinois parlent d'une valeur Cx impressionnante de 0,21.

Grâce en partie à l'arrière incliné. Ainsi, la Nio ET7 ressemble à une cinq portes, mais elle n'en a en réalité que quatre. Avec ses 5,1 m de long, elle est presque aussi grande qu'une Mercedes Classe S. Au sommet du toit, remarquez le scanner lidar central, flanqué de caméras de 8 mégapixels.

>> Longueur : 5101 mm - largeur : 1987 mm - hauteur : 1509 mm

Intérieur et coffre

En montant dans le Nio ET7, on remarque que l'on prend place dans une voiture électrique. Comme il y a une batterie dans le plancher, les sièges sont montés un peu plus haut que prévu. Cependant, ces sièges, bien que réglables dans toutes les directions, pourraient être améliorés, notamment par un soutien latéral plus marqué.

Le poste de conduite de la Nio ET7 est austère, avec seulement quelques boutons et, au centre, un grand écran tactile de 12,8 pouces très lumineux, par lequel on commande à peu près tout. Encore une fois : tout comme Tesla, également en termes de conception et de structure de menu. Au sommet de la tablette embarquée siège un assistant numérique, ou Nomi. Un jouet typiquement asiatique qui demande beaucoup d'attention, mais qui, heureusement, peut être éteint.

La finition de la Nio ET7 est très soignée, avec un bon assemblage et un choix de matériaux surprenant : ici et là, on a utilisé un matériau ornemental à base de plantes, le karuun, qui s'avère agréable à l'oeil et doux au toucher. Il s'agit d'une voiture soignée, avec notamment des sièges massants, un toit panoramique de près de 2 m², des coussins sur les appuis-tête arrière et un puissant système de sonorisation avec pas moins de 23 haut-parleurs à bord, le tout de série.

Avec un empattement d'un peu plus de 3 m, la Nio ET7 offre également un espace suffisant à l'arrière. Avec ce petit couvercle, le coffre est malheureusement peu accessible, mais profond.

Spécifications et performances

À l'avant se trouve un moteur synchrone à aimants permanents d'une puissance de 180 kW, et à l'arrière un moteur à induction de 300 kW, tous deux développés et construits par Nio elle-même. Soit un total de 480 kW, converti en 652 ch. Le couple maximum total s'élève à 800 Nm. La Nio ET7 de 2,3 t passe de 0 à 100 km/h en 3,8 s.

Autonomie et charge

Vous pouvez choisir la Nio ET7 avec une batterie de 75 ou 100 kWh, garantissant une autonomie de 445 à 580 km. Dans la pratique, vous pouvez même dépasser les 600, car après l'essai routier, nous avons enregistré une consommation impressionnante de 16,5 kWh/100 km, ce qui est même inférieur à la consommation normalisée.

Ce serait encore mieux si Nio faisait une variante de l'ET7 dotée d'un seul moteur, au lieu de deux. Après tout, l'arrière, fort de 408 ch, est plus que suffisant.

Nio ajoute également une facette supplémentaire à la conduite électrique, puisque vous pouvez aussi échanger une batterie vide contre une batterie entièrement chargée en cinq minutes seulement. Cette opération est réalisée de manière entièrement automatique dans une station de commutation, dont une douzaine sont déjà disponible actuellement en Europe. D'ici la fin de l'année 2023, il devrait y en avoir une centaine.

Avec le système de commutation, Nio veut aller plus loin pour rassurer ceux qui trouvent la recharge rapide insuffisante. En outre, elle satisfait les sceptiques qui craignent que la batterie d'un VE perde une grande partie de sa capacité au bout de quelques années.

Conduite

La base de la Nio ET7 est solide : une plate-forme rigide en aluminium avec des renforts en acier et une suspension multibras intégrale avec amortisseurs adaptatifs et suspension pneumatique. Non seulement le châssis est parfaitement équilibré, mais il est également réglé avec expertise, ce qui signifie que vous pouvez emmener cette berline volumineuse en virage avec panache.

En utilisation ordinaire, cependant, c'est le raffinement général de la Nio ET7 qui ressort, avec une excellente atténuation des bruits de vent et de conduite et des commandes fidèles et cohérentes.

Au total, la Nio ET7 possède 33 "yeux" sous forme de caméras, de radars et d'un scanner lidar. Ils génèrent 32 gigaoctets de données par seconde, traitées par quatre instances du dernier superordinateur auto-apprenant de Nvidia. Il rend la conduite autonome techniquement possible, même si, pour l'instant, les Chinois s'en tiennent à un pilote semi-automatique pour la conduite sur autoroute et dans les embouteillages.

Prix belges de la Nio ET7

Les tarifs ne sont pas encore connus. Après tout, Nio n'ouvrira pas ses portes en Belgique avant 2023. De plus, vous pourrez uniquement louer la Nio ET7 électrique, et non l'acheter. Idem pour la batterie, qui reste la propriété du constructeur et pour laquelle une redevance mensuelle distincte sera facturée. Dans ce dernier cas, afin de rendre le système de commutation de batteries viable.

Nous connaissons les prix de la Nio ET7 dans les pays environnants, comme les Pays-Bas et l'Allemagne : 1200 à 1300 €/mois. Cela correspond à ce que vous payez pour un véhicule électrique européen ou américain de ce gabarit. Ceux qui cherchent à en acheter une devraient garder un œil sur le site web de Nio. Après tout, c'est le premier canal de vente, même s'il y aura des "centres d'expérience" dans certaines grandes villes. Pour la maintenance, les Chinois s'associeront à un partenaire extérieur.

Nio ET7 100 kWh – verdict du Moniteur Automobile

Le temps est venu où un constructeur automobile chinois arrive sur nos côtes et se niche immédiatement parmi les grands noms. Suivant l'exemple de Huawei, le fabricant de (entre autres) téléphones intelligents qui est devenu en un rien de temps un concurrent plausible d'Apple, Nio s'annonce avec une ET7 qui lance une technologie de pointe dans la mêlée pour capter l'attention des conducteurs de Tesla et de Taycan, et au prix plus compétitif comme on l'attend d'un produit venant de Chine.

En outre, la Nio ET7 offre un meilleur rapport qualité-prix que les constructeurs européens, tant en termes d'espace que d'équipement, de confort et de performances, sans oublier sa faible consommation d’énergie.