Peut-être que Leapmotor ne vous dit pas grand-chose. Ce qui est tout à fait normal. Après tout, la marque n'existe que depuis 2015 et n'a pour l'instant jeté son dévolu que sur le marché chinois. Bien que Leapmotor y ait déjà connu quelques bons succès. Comme vous avez pu le lire précédemment dans notre premier essai de la T03, Leapmotor connaît l'une des plus grosse croissance au niveau national, avec une production attendue de 250.000 unités d'ici la fin de l'année. Soit 240.000 de plus que ce que Leapmotor a lancé lors de sa première année complète de production (2019).
Un train express sur lequel Stellantis a désormais également accroché son wagon. Le groupe automobile a en effet créé une coentreprise avec le Chinois Leapmotor International, dans le but de commercialiser les modèles de Leapmotor hors de Chine, via le réseau de concessionnaires et de production de Stellantis.
Pour être clair, Leapmotor n'est pas la 15e marque de Stellantis. Le constructeur poursuit sa route de manière indépendante (pour l'instant). La condition principale étant que la qualité et la technologie offertes soient élevées, mais toujours à des prix abordables.
Design Leapmotor C10
La démarche n'est pas sans rappeler Tesla. Idolâtrie qui sera traduite - nous y reviendrons - mais pas dans l'aspect extérieur. Le C10 n'est donc en aucun cas une copie du Model Y. Certains collègues ont suggéré que les designers de Leapmotor avaient les catalogues des Porsche Cayenne et Macan à côté d'eux au moment de dessiner ce SUV. Une similitude qui se retrouve surtout à l'arrière, dans la bande LED continue. À vous de voir si vous êtes d'accord ou non avec cette affirmation.
Nous maintenons que le C10 a l'air d'en avoir l'air. Une allure élégante qui a même déjà remporté quelques prix, même si nous devons immédiatement ajouter que nous n'avions jamais entendu parler des French Design Awards ou du MUSE Design Award.
Avec une longueur de 4,74 m, une largeur de 1,9 m et une hauteur de 1,68 m, le C10 fait partie des véhicules plutôt costauds du segment C. Il ne faut pas s'en étonner : avec notre 1m80, nous avons heurté de plein fouet le couvercle du coffre ouvert. Il aurait donc pu être ouvert un peu plus haut.
Les contours ont été modelés selon les règles de l'aérodynamique. Poignées de porte encastrées, blocs de feux arrière profilés, essuie-glace encastré sur la lunette arrière, tout est au service du Cx. Sans pour autant que Leapmotor ne lui attribue un coefficient aérodynamique exact.
Intérieur : infodivertissement Leapmotor C10
Voici le lien américain. Qu'il s'agisse des boutons du volant, de la commande numérique du débit d'air des bouches d'aération, de l'habillage du tableau de bord ou de l'affichage des compteurs, tout respire l'esprit Tesla. On ne peut donc pas parler d'un intérieur original. Cette observation n'enlève rien à la qualité de construction et aux matériaux choisis. Alors certes, les plastiques sont amniprésents. Mais il faut déjà tâtonner (les bacs des portes, par exemple) avant de pouvoir les qualifier de bon marché. Bien joué, donc.
En ce qui concerne l'infodivertissement, il n'y a pas non plus beaucoup de raisons de se plaindre. Grâce à un processeur Qualcomm Snapdragon performant, vous glissez rapidement et avec précision sur l'écran tactile de 14,6 pouces. Il faut cependant compter sur les applications chinoises du système d'exploitation Leap OS 4.0, car Android Auto et Apple Car Play, à l'instar de Tesla, ne sont pas proposés. Du moins, pour l'instant.
Vous devrez également vous passer de YouTube. Leapmotor étant chinois, Google et toutes ses applications sont également interdits sur le C10. Spotify et Amazon Prime sont toutefois inclus dans l'infodivertissement. Pour l'instant, Leapmotor a la gentillesse de couvrir le coût de la connexion 4G nécessaire au fonctionnement de tous ces services de streaming. En contrepartie, vous autorisez les Chinois à regarder par-dessus votre épaule ce que vous faites de ces données.
L'objectif est d'apprendre ce que nous, Européens, considérons comme des applications vraiment importantes. C'est du moins l'impression que donne Leapmotor. En effet, la marque a déjà annoncé que la connexion Internet gratuite ne durerait pas éternellement.
Intérieur : habitabilité et coffre Leapmotor C10
Enfin, un mot sur la banquette arrière. Cette dernière offre un espace ridiculement généreux. Ce qui trahit soudain ses origines : en Chine, le prestige se manifeste par le déballage d'un maximum d'espace pour les jambes à l'arrière. Pour nous, la banquette arrière aurait pu être avancée un peu plus, en échange de plus d'espace pour les bagages. Après tout, un volume de 435 litres ne constitue en rien un record au vu des dimensions extérieures. Heureusement, le C10 offre également un coffre avant de 37 litres, de sorte que vos câbles de recharge ne viennent rogner de quelques litres la soute à l'arrière.
En ce qui concerne le confort d'assise, je n'ai rien à redire. Du moins, si vous pouvez vous passer de soutien lombaire. Celui-ci n'était apparemment pas prévu. Pour nous, ce n'est pas un problème, nous avons trouvé un soutien suffisant sur le siège avant, mais un collègue au dos fragile nous a confié qu'un peu de maintien dorsal additionnel n'aurait pas été superflu.
Conduite et performances Leapmotor C10
Si Leapmotor a pu se hisser au rang de fabricant national de premier plan en quelques années seulement, c'est principalement grâce à la technologie de pointe qu'il utilise dans la construction de ses modèles. Par exemple, le système Cell-to-chassis (CTC), dans lequel la batterie est une partie porteuse du châssis. Cela permet non seulement d'obtenir une unité plus rigide (Leapmotor parle d'une rigidité accrue de 25 % par rapport aux VE dépourvus de CTC), mais aussi de ne pas avoir à intégrer un bac à batterie supplémentaire, ce qui permet de loger plus de cellules dans le plancher (une technique qui, selon les Chinois, représente à elle seule 10 des 25 % de gain).
La structure électronique 4 en 1 est encore plus révolutionnaire : presque toutes les fonctionnalités, de la gestion du moteur à l'infodivertissement en passant par l'aide à la conduite, sont contrôlées par la même intelligence centrale. Les différentes collaborations électroniques sont ainsi plus rapides et plus efficaces. Une technologie qui, en outre, est entièrement développée en interne. Si l'on considère l'ensemble de la construction du C10, 60 % des pièces proviennent de ses propres ateliers. Les principaux avantages de cette approche sont que les mises à jour peuvent être développées plus rapidement et que les coûts de R&D sont réduits.
C'est une information à la marge, car on ne voit pas et on ne sent pas ces efforts dans la pratique. Avec son moteur électrique synchrone de 218 ch et 320 Nm sur l'essieu arrière, la C10 démarre en douceur (0 à 100 km/h en 7,5 s) et en silence (moins de 76 dB), mais elle ne fait pas beaucoup mieux que la majorité des VE du segment C.
Peut-être la mise au point du châssis peut-elle faire la différence, donc. Un travail pour lequel les Chinois sont allés frapper à la porte de Stellantis, qui a mis à leur disposition ses ingénieurs Alfa et le site de développement de Balocco. Avec les résultats que l'on sait. La C10 se comporte aussi bien qu'elle en a l'air - où l'on peut même s'offrir un peu de survirage grâce à la propulsion. Dans les limites de la bienséance, bien sûr. La C10 n'est en aucun cas une voiture de course et le signale clairement par ses chiens de garde électroniques en cas d'excès. Quoi qu'il en soit, le temps que ces interventions se manifestent, vous balayez déjà la route avec ce SUV à vocation familiale.
En même temps, vous vous laissez bercer sur le bitume par un amortissement (passif) particulièrement confortable qui digère sans problème la plupart des bosses qui passent sous les roues de 20 pouces. Particulièrement astucieux !
Autonomie et charge Leapmotor C10
Selon la norme WLTP, les 69,9 kWh de la batterie devraient permettre d'atteindre 420 km. Rien de bien révolutionnaire. Jusqu'à ce que nous vous disions que la puissance brute et la puissance nette des cellules LFP (lithium fer phosphate) sont égales. Vous pouvez donc utiliser 100 % de la capacité des batteries. Et ça, c'est encore du jamais vu.
Nous revenons brièvement sur l'autonomie, car si l'on en juge par notre première expérience, les cellules ont plus d'autonomie que ce que Leapmotor prétend lui-même. Après notre essai - sur un parcours varié avec autoroute - une moyenne de 16,8 kWh/100 km est apparue sur notre ordinateur de bord. Une valeur bien inférieure aux 19,8 kWh/100 km annoncés comme la moyenne. Sous-estimation des performances. Avons-nous mentionné que Leapmotor gère les choses de manière assez différente ?
On peut également en dire autant de sa capacité de charge rapide. Bien que l'architecture électrique soit prête pour un système en 800 vVolts, Leapmotor a choisi, pour des raisons de coûts, de s'en tenir à une structure en 400 V. Concrètement, cela signifie que vous n'obtiendrez pas plus de 84 kW de puissance de recharge en courant continu. Et c'est tout simplement insuffisant.
D'ailleurs, les premiers C10 qui arrivent dans notre pays ne chargent qu'à 6,6 kW (monophasé) en courant alternatif. Un manchon a toutefois été installé entre-temps. Tous ceux qui signent leur bon de commande reçoivent désormais un onduleur triphasé capable de charger jusqu'à 11 kW.
Prix Leapmotor C10
Comme nous l'avons déjà mentionné, le caractère abordable est d'une importance capitale. Une approche qui se traduit par un prix de départ de 36.400 € pour la finition Style de cette C10. Pour 1500 € de plus, vous obtenez la finition Design qui ajoute la ventilation des sièges, un volant chauffant et des jantes de 20 pouces, entre autres (la Style se contente de roues de 19 pouces).
Des prix qui incluent déjà l'augmentation attendue des taxes européennes à l'importation. En d'autres termes, il ne faut pas s'attendre à des augmentations de prix drastiques si cette évaluation est effectivement supprimée (ce qui n'est pas encore le cas à l'heure où nous écrivons ces lignes).
Il s'agit d'une offre particulièrement intéressante. Surtout en Flandre où, avec la prime flamande et la réduction supplémentaire dont vous bénéficiez chez Leapmotor en octobre et novembre 2024, vous pouvez obtenir une C10 pour moins de 30.000 €.
Verdict Leapmotor C10
Nous étions quelque peu sceptiques à l'égard de cette Leapmotor C10, des doutes que le constructeur chinois a su lever de manière experte, kilomètre après kilomètre. Ce n'est pas encore une Tesla Model Y, mais sa facilité d'utilisation et ses prouesses technologiques s'en rapprochent.
Nous osons même dire que la C10 se conduit mieux et plus confortablement que la Tesla, et à un prix bien plus doux. De plus, les rues ne sont - pour l'instant - pas pavées de C10 et c'est donc là aussi que le Leapmotor tire son épingle du jeu. Toutefois, toute médaille a son revers et ce dernier se manifeste lorsque l'engin doit également passer par le chargeur rapide.
Dans cet article : Leapmotor, Leapmotor C10
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