Concept
La marque japonaise est un peu mal à l’aise avec son passé sportif. Parce qu’aux yeux des trentenaires et plus, qui dit Subaru, dit toujours Impreza. Et qui dit Impreza, dit Colin McRae, le célèbre pilote de rallye écossais au style de conduite spectaculaire qui avait pris pour habitude de gagner… ou de détruire sa voiture ! Bien que Subaru ne soit plus actif dans les plus hauts échelons du WRC depuis un bon moment déjà, cet héritage lui colle à la peau (et se retrouve d’ailleurs toujours un peu dans la WRX STi).
Tout cela pour dire qu’aujourd’hui, Subaru n’est plus très enthousiaste à l’idée qu’on le voit comme un constructeur de bolides de course bleus, montés sur jantes dorées et nantis d’un énorme aileron aux fesses... Raison pour laquelle, en 2020, Subaru ne fait plus officiellement de sport automobile. Selon les têtes pensantes, l’Impreza doit aujourd’hui être vue comme « Fun, Safe & Sensible ». Ce qui n’empêche pas qu’elle reste fidèle à ses racines avec, sous le capot, un moteur boxer relié aux quatre roues de manière permanente. Une combinaison qui reste peu favorable à la chasse au CO2 qui sévit partout en Europe. En revanche, celle-ci ne souffre d’autre contre-indication quant à l’électrification, ce que Subaru veut revendiquer en mettant toute sa gamme au diapason de l’hybridation. Le XV et le Forester avaient déjà eu droit à leur e-Boxer, c’est maintenant au tour de l’Impreza.
Techniquement, cet ensemble hybride combine un 2 litres atmosphérique de 150 ch avec un moteur électrique de 17 ch (et 66 Nm) et une petite batterie lithium-ion. De quoi booster les performances de l’engin tout en lui permettant de réduire ses émissions. Mais n’imaginez pas l’Impreza e-Boxer comme un sprinteuse… Celle-ci prend toujours près de 10 s pour passer de 0 à 100 km/h et n’atteint pas les 200 km/h en vitesse de pointe. Ses émissions de CO2 sont homologuées à 174 g/km (selon la nouvelle norme WLTP). Autant dire qu’on est loin des valeurs record...
Comportement
Il ne fait aucun doute que Subaru possède un certain savoir-faire dans le domaine. Et cela se voit dès les premiers kilomètres, rien qu’à la façon dont l’Impreza se comporte. L’impressionnante rigidité du châssis et le centre de gravité bas se combinent toujours parfaitement pour assurer une tenue de route supérieure à la moyenne. Mais ne cherchez pas à tout prix le dynamisme... L’Impreza e-Boxer invite plutôt au calme et à la tranquillité. L’ensemble e-Boxer n’est disponible qu’en combinaison avec la boîte de vitesses Lineartronic, une transmission à variation continue qui simule, si on le souhaite, le passage des rapports. Avouons-le : il n’y a pas de meilleure CVT ! Mais, à choisir, on préfère toujours une boîte de vitesses robotisée ou entièrement automatique comme alternative à une boîte manuelle.
L’aide électrique qu’offre l’e-Boxer au 2 litres à essence reste modeste. Pourtant, il est frappant de constater à quelle fréquence le moteur électrique prête main forte au thermique. À basse vitesse on peut évoluer sans la moindre émission. Lors de la remise en marche du thermique, un léger bourdonnement se fait entendre mais c’est surtout le coup de couple supplémentaire qui se fait sentir dans le dos. Une sensation assez agréable… même si nous aurions aussi aimé entendre le doux chuintement d’un turbocompresseur — en souvenir du bon vieux temps. Nous respectons la façon dont Subaru combine les anciennes valeurs avec les besoins modernes. Mais il manque une certaine audace dans tout ce système. Ceux à qui l’historique du modèle ne parle pas aurons tôt fait de classer l’Impreza e-Boxer dans la catégorie des autos « de papy ».
Pour le reste, cette Subaru dispose d’un poste de conduite bien fichu, d’un ensemble multimédia sophistiqué et des systèmes d’assistance à la conduite les plus perfectionnés du moment. La technologie EyeSight vous tape rarement sur les nerfs et agit de manière décisive sans condescendance, apportant ainsi une contribution concrète à la sécurité active. Les quatre roues motrices offrent également une sécurité supplémentaire dans des conditions difficiles, un privilège toujours rare dans ce segment. Même en version e-Boxer, l’Impreza reste une valeur sure, assurément.
Verdict
Notre nostalgie nous joue peut-être des tours… mais en tant que fan des Subaru « des grandes années », la prise d’air sur le capot et le coup de turbo dans le dos nous ont manqués. Pourtant en regardant d’un œil plus objectif, il faut reconnaitre que Subaru s’est parfaitement adapté à son époque. Ainsi, l’Impreza e-Boxer roule exactement comme une voiture compacte de milieu de gamme doit le faire aujourd’hui.
Au moment où vous vous en rendez compte, les petits désagréments disparaissent et vous appréciez tout l’agrément du moteur boxer combiné à l’électrique et aux quatre roues motrices. Le prix d’achat pourrait être un peu moins élevé, certes, la consommation également et les lignes un peu moins ennuyeuses, mais à part cela, tout est bien fait. Si vous recherchez un moyen de transport indestructible et à la page sur le plan technologique, vous l’avez trouvé. Les vrais amateurs de rallye, eux, préféreront sûrement la prochaine Toyota Yaris GR-4.
Dans cet article : Subaru, Subaru Impreza
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!