Lancée dans le créneau des microvoitures électriques sans permis, l’AMI se profile comme le seul intermédiaire entre votre domicile et vos divers points de chute… à proximité. Solution d’avenir évidente ou fantasme de la voiture idéale pour tous ? Réponse en cinq constats après une semaine dans Bruxelles à son volant.
- L’AMI est maligne et sympa
Son look carré et étrange dégage la sympathie des concepts à la mode et, forcément, une certaine justesse. Son habitacle pour 2 adultes est surprenant d’aisance (en longueur) grâce au pare-brise très en avant et au toit panoramique. Et on adore l’ouverture des vitres latérales, façon Deuche. Avec 2,41 m de long et 1,39 m, on se gare littéralement partout ! Il reste toujours bien un petit coin où caser ce quadricycle électrique, où alors on la stationne perpendiculairement, quand c’est possible. Le diamètre de braquage est magiquement court (un peu plus de 7 m). Cela dit, on peut, comme à bord de n’importe quelle voiture, rester englué dans le trafic.
- L’AMI tient la route… mais n’est pas confortable
Avec ses quatre roues reportées aux coins de l’auto et des suspensions plutôt rigides, l’AMI vire bien à plat et reste fidèle à sa trajectoire. La direction n’est pas assistée, mais sa légèreté conceptuelle (471 kg) rend la conduite précise… et franchement marrante malgré seulement 8 ch sous la pédale. Malheureusement le choix de suspensions très rigides et de sièges tout sauf moelleux (un comble pour Citroën) transforment ce cube en tape-cul sur les nids-de-poule et portions pavées, des obstacles permanents dans les rues de la capitale. Ajoutez un niveau sonore trop élevé pour une électrique. En pente et à fond, le moteur Valeo émet un soufflement trop puissant.
- L’AMI est moyennement pratique
La Citroën est très pratique… lorsque l’on est seul à bord. L’espace passager (surtout la cave à pieds) devient le coffre pour les victuailles. Des artisans professionnels (laveurs de vitres, personnel médical itinérant et des centaines d’autres) peuvent emporter leur matériel, mais à ce jeu, la version Cargo est nettement mieux adaptée. À deux c’est autre chose, le passager devra faire de la place, à ses pieds, pour les sacs de sport ou mallettes d’ordinateur.
- L’AMI est sobre et pas chère (pour du neuf)
Une charge complète, compte tenu de la batterie de 5,5 kWh vous coûte un gros euro, sachant que vous ne pouvez la recharger que sur le réseau domestique. La prise est suffisamment longue, mais parfois horripilante à rembobiner dans son réceptacle.
À 7290 €, dans l’absolu et par rapport à d’autres voitures sans permis, non, l’AMI n’est pas hors de prix. Or d’un autre point de vue, pour ce prix-là on trouve des Citroën C1 d’occasion récente (2018) avec moins de 20.000 km. Nettement plus polyvalentes.
- L’AMI est sécurisante, mais gaffe !
Dans la plupart des rues de Bruxelles, où le 30 et le 50 km/h sont d’application, on se glisse dans le trafic naturellement, presque comme au volant d’une voiture normale. Or certaines situations sont plus inquiétantes, par exemple dans le grand rond-point Montgomery. Dans ce grand carrousel, on préfère céder notre priorité aux menaçants SUV et grosses berlines. En outre on n’a pas du tout envie d’expérimenter une collision, surtout latérale. Et restons logiques : même à 45 km/h, les conséquences d’un crash, sans airbags, pourraient être très sérieuses. Et en l’absence d’ABS, les roues bloquent en cas de freinage d’urgence. En résumé, Même si c’est plus sécurisant qu’un scooter, l’AMI doit se conduire avec un sens aigu de la survie urbaine.
Verdict
À l’évidence, l’AMI n’est pas une vraie voiture, plutôt un objet de mobilité très malin et fun, mais c’est aussi un peu plus que ça. Le véhicule conviendra parfaitement à un citadin (jeune ou vieux) qui vit, travaille et/ou réseaute dans cette même ville. C’est incontestablement plus sympa et « libre » que le bus, et même moins contraignant que le vélo (-cargo) électrique en hiver. Et incontestablement plus moderne que les voitures sans permis traditionnelles. Malgré ses limites pratiques, ce nouvel objet de mobilité 100 % « circuit court » n’a pas la prétention d’être une vraie voiture, mais reste plus confortable et convivial qu’un Renault Twizy.
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