En bref
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Mécanique
Ultrasouple et discret, le 1.5 dCi manque d’allonge et se révèle un peu faiblard pour les 1.450 kg à vide. C’est pénalisant pour un véhicule à vocation familiale. Ce manque de vigueur est dû à la longueur des rapports supérieurs de la boîte manuelle. Il faudra jouer du levier pour maintenir le moteur dans sa plage optimale. Heureusement, la commande de boîte est bien guidée. En contrepartie, ce Kadjar affiche un record de CO2: 99 g/ km, soit 3,8 l/100 km. Qui dit mieux, hormis le Qashqai ?
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Tenue de route
Ni pertes de motricité ni remontées de couple. Direction précise et consistante à souhait, rayon de braquage dans la moyenne de la catégorie. Freinage puissant et facile à doser, mais la fumée blanche des premiers freinages musclés ne présage rien de bon pour la résistance au fading. Agile et stable en courbe, la suspension souffre de légères trépidations sur les irrégularités de haute fréquence, mais procure un excellent maintien de caisse et digère les plus grosses déformations sans broncher.
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Sécurité
Si le Kadjar jouit d’équipements de sécurité encore rares dans la catégorie (assistant de feux de route, alerte de dévoiement involontaire, reconnaissance des panneaux de signalisation), on aurait apprécié que Renault ne fasse aucune différence sur ce point entre les diverses exécutions. Surtout pour le freinage d’urgence en ville, option réservée au niveau le plus haut. Les surplombs d’ailes proéminents confèrent un style musclé au Kadjar, mais réduisent fortement la visibilité à l’avant droit.
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Confort
La plupart des automobiles craignent les coussins berlinois; le Kadjar les avale avec une aisance déconcertante. Son insonorisation est des meilleures pour autant que l’on respecte les vitesses légales. Au-delà de 120 km/h, de légers bruits de vent apparaissent. L’habitabilité est confortable à toutes les places et les sièges procurent un bon soutien latéral et aux cuisses. Hormis quelques détails, l’ergonomie simple et bien pensée rend la plupart des commandes faciles d’accès et d’utilisation.
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Sens pratique
Comme tout véhicule à la garde au sol surélevée, le Kadjar présente une assise haute facilitant l’accès à bord. Ici, cela se répercute sur la hauteur du seuil de chargement et pénalise l’accès au coffre, dont le second plancher ne convainc qu’à moitié tant il torture l’espace dévolu aux bagages. Le siège avant rabattable en tablette est inhabituel dans un crossover. Les quelques espaces de rangement sont fonctionnels, à l’image du réceptacle antidérapant pour smartphones près des prises USB.
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Budget
À 25.950 €, le Kadjar Diesel se place juste au-dessus du Qashqai en entrée de gamme; à équipement équivalent, il prend l’avantage. Nissan offre 3 ans de garantie, le français 2, mais ce dernier propose des extensions à prix dérisoires: 3 ans/50.000 km à 255 € et jusqu’à 5 ans/100.000 km à moins de 700 €. Le tarif des options est aussi attrayant. Elles sont rares; Renault a copié Nissan jusque dans sa politique d’équipement: il faut monter en gamme pour enrichir la dotation de série.
Conçu sur une base existante et qui a fait ses preuves, le Kadjar signe enfin l’arrivée de Renault dans le segment lucratif des SUV compacts, devenu éminemment stratégique en Europe. Il part donc sur des bases connues et éprouvées qui devraient lui permettre de trouver sa place. Dommage toutefois que, sans doute pressées par le temps (et par le budget?), les équipes françaises n’en aient pas profité pour se démarquer en matière de modularité, où elles ont pourtant une longue expérience à faire valoir via leur maîtrise des monospaces. Du coup, le Kadjar se profile comme un produit abouti et convaincant à bien des égards, mais pas franchement innovant. Une occasion perdue de se démarquer ?
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