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Essai détaillé / Audi A4 Avant 2.0 TDI 120

En version 120 ch, l'A4 Avant 2.0 TDI est un modèle abstinent. Au point que nous l'avons essayé pour vous avant qu'Audi n'en parle vraiment...

L'arrivée en tapinois de la TDI 120 ch dans la famille A4 est symptomatique du dilemme des marques d'outre-Rhin. Trop habituées à tabler sur l'escalade des puissances et sur un large éventail de fortes cylindrées, elles ont du mal à faire de la retape pour vendre un petit 4 cylindres turbo Diesel à la puissance et au couple diminués. Même si ça les aiderait à mieux se défendre d'être de grandes consommatrices de carburants fossiles. Les motoristes allemands sont ceux qui dépolluent le mieux leurs dernières réalisations, mais ça ne se sait pas assez tant le rendement de leurs grosses cylindrées les obnubile par-dessus tout. Cette quête incessante de la performance ombrage leur démarche environnementaliste, qui se révèle non seulement indéniable mais forcenée: rejeter moins de CO2 en gagnant des chevaux. Ce n'est pas pour rien qu'ils sont les meilleurs... flagellaires !

Conduite : 136/200

Le label «CO2 light» était jusqu'ici l'apanage des TDI à injecteurs-pompes (Audi TDIe, Seat Ecomotive, Skoda Greenline et VW BlueMotion). L'A4 étrenne le premier 2.0 TDI à rampe commune à consommation et rejets de CO2 rabaissés: le 120 ch, dont l'appellation n'a pas encore été fixée sur tous les marchés. La dénomination Efficiency est boudée par les importateurs parce qu'elle rappelle trop l'initiative de BMW. En plus d'une démultiplication finale plus longue, cette A4 verte utilise mieux que la TDI 143 ch la faculté des injecteurs piézo à pulvériser le gasoil parcimonieusement en plusieurs phases.

Sécurité : 152/200

Pour mener à bien la chasse aux «gaspis», notre A4 TDI 120 ch a une suspension abaissée de 15 mm et chausse des Michelin Primacy HP. La démarche n'a aucune connotation sportive: il s'agit de réduire la traînée aérodynamique et la résistance au roulement. De même, les freins étrennent une fonction régénératrice de courant en appoint de l'alternateur qui, du coup, est plus petit et moins énergivore. Pour le reste, le modèle a l'équilibre dynamique de la nouvelle A4, caractérisé par un recentrage des masses ? l'ensemble motopropulseur longitudinal a été reculé ? et qui fait d'elle une des berlines les plus agiles au sein de la classe moyenne- supérieure.

Confort : 160/200

Le châssis abaissé de l'A4 TDI 120 ch égale confort, toujours un peu ferme à l'allemande, certes, mais bien plus filtrant que la suspension sport proposée en option sur les autres modèles. Dans un habitacle où certaines cotes ont bonifié (largeurs aux coudes et aux hanches, garde au toit), la sellerie soutient bien toutes les morphologies. À l'arrière, la longueur aux jambes n'a pas progressé (+3 cm) autant que ne le laissait augurer l'allongement de l'empattement (+16 cm). Très bien ventilée et insonorisée, l'A4 jouit d'une belle finition et laisse une indéfectible impression de qualité supérieure.

Fonctionnalité : 156/200

Les soubassements sont revus dans le but d'engendrer moins de remous sous le véhicule. Pour le reste, la carrosserie ? berline et Avant ? est en tout point comparable à celle d'une autre A4. La seule contrainte vient de la vocation du modèle, qui exclut toute option pondéreuse ou qui l'amènerait à hypothéquer sa frugalité.Ainsi, il serait absurde de monter des pneus plus larges, de même que ce n'est pas la tractrice la plus indiquée si l'on roule constamment attelé. Reste que les options sont souvent chères, parfois mesquines (Isofix), ou alors, elles n'apportent pas grand-chose (Servotronic).

Budget : 164/200

La berline A4 2.0 TDI consomme, selon la norme CE 93/116 (du parcours-tests mixte pondéré), 5,3 l/100 km en version 143 ch et n'en demande plus que 5,1 dans sa nouvelle variante 120 ch. Nos propres relevés font mieux que confirmer la chose: sur la totalité de notre essai, l'Avant 120 ch a brûlé 6,5 l/100, alors que la 143 ch s'était repue de 7,8 l/100 en 4 portes. Testée plus récemment, une Avant TDI 143 ch à boîte à variation continue Multitronic nous avait laissé 7,9 l/100 de moyenne. Ce gain de plus d'un litre a été obtenu sans finasser ni recourir à tous les trucs utilisés en economy run.

Conclusion : 768/1000

L'Audi A4 2.0 TDI 120 échoue sur un point fondamental: en ramenant les émissions de CO2 de la 143 ch de 139 à 134 g/km (de 143 à 140 dans le cas de l'Avant), ce modèle «vert» n'accède à aucun des écobonus qui fleurissent çà et là dans les pays de la Communauté... Dommage! Il faut bien dire qu'une diminution de 3 à 5 g/km de CO2, c'est peanuts! Certains constructeurs nous donnent l'impression de ne pas tenir compte de la multiplicité des nouvelles fiscalités et de profiter des avantages d'une majorité d'entre elles lorsqu'ils mettent au point une version à vocation écologico-économique. Face à BMW, qui fait le forcing en proposant l'EfficientDynamics de série avec le stop & start sur les 4 cylindres, et avance du coup des niveaux de CO2 (en ville et cycle mixte) bien évidemment inférieurs, Audi se trouve à court d'argument. Même si sa 120 ch garde le mérite d'être l'A4 la plus frugale... parmi des TDI (les 4 cylindres 143 et 170 ch et les V6 190 et 240 ch à boîte manuelle) qui le sont toutes.

L'essai complet est disponible dans votre Moniteur automobile 1429 du 1er octobre 2008.

Dans cet article : Audi, Audi A4

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