Constructeur iconique par excellence et auteur de modèles mythiques qui auront révolutionné l’automobile – trois exemples seulement pour situer ce goût pour l’innovation : la Traction, la 2CV ou la DS – Citroën sera victime au début des années 70 à la fois de la crise pétrolière et de choix stratégiques désastreux. Résultat, la marque aux chevrons est rachetée par Peugeot, constituant le Groupe PSA Citroën dès 1976, et cela à la demande de l’état français, simplement pour éviter le dépôt de bilan. Rationalisation et réduction des coûts obligent, la Visa apparaît en 1978 sur la plateforme d’une Peugeot 104. Au fil des millésimes et d’un profond restylage adopté en 1981, qui gommera quelques-unes de ses « originalités » initiales, comme les commodos regroupés de manière très… personnelle autour de l’instrumentation, elle se dote aussi progressivement de motorisations plus importantes. La première est une version Diesel. Excellente idée au demeurant, n’était-ce que le moteur 1.7, plus encombrant, ne rentre pas dans la Visa, même au chausse-pied. On décidera donc simplement de lui greffer le train avant élargi de la Peugeot 205 et de masquer l’opération par quelques disgracieux élargisseurs d’ailes avant. L’opération sera répétée sur cette GTi qui adopte le groupe propulseur d’un autre modèle mythique de la production française, frappé du logo Peugeot cette fois, la 205 GTi.
- Essai détaillé : Citroën Visa GTi // Le Moniteur Automobile n°819 du 18 avril 1985
- Auteur : Philippe De Leener // Adaptation : Michael Return
Moteur
« Plus de mystère donc, la mécanique de la Visa GTi est entièrement empruntée à la Peugeot 205 GTi s’agissant du 1580 cm3 ici dans sa version développant ici 105 ch qui gagnera 10 unités dès 1987. Il est accouplé à la même boîte manuelle à 5 rapports que la 205, mais avec une démultiplication finale plus longue, destinée à compenser le fait que la Visa repose sur des roues plus petites, 13 pouces pour la Visa contre 14’’ pour la 205 GTi. Un moteur performant, appréciant les hautes rotations et disposant d’un couple généreux sur une large plage de régime : 95% de la valeur de couple maxi (134 Nm) sont disponibles de 2 700 à 5 500 tr/min. »
Performances
« Et pourtant, nous n’avons pas été en mesure de reproduire les excellentes performances promises par l’usine, peut-être par la faute d’une moteur mal réglé ou trop jeune. Nous avons signé des temps de 16,9 et 31,9 sec. sur le 400 et le 1.000 m départ arrêté, là où Citroën annonce 16,5 et 30,9 sec. Même chose pour le 0 à 100 km/h, avec une mesure à 9,9 sec. là où Citroën annonce fièrement 9,1 sec. Déception ? Pas autant que ces commentaires ne le laissent paraître. Car ces temps sont bons, concrétisant un tempérament brillant. La Visa GTi sait rouler vite et fort. A son volant, il est aisé d’oublier les chiffres pour ne retenir que le brio du moteur transmis sans fausse note à la route par le biais d’une transmission bien étagée. »
Tenue de route
« Nous attendions ce chapitre avec intérêt ! La Visa GTi a en effet tout d’un assemblage hybride, adoptant la mécanique et le train avant complet de la 205 GTi dans une coque ancienne, avec – en prime – le train arrière des Visa, donc une ancienne composante. Quelle sauce ! C’était sans compter sur le travail des ingénieurs de Citroën. Nous avons en effet trouvé une voiture fidèle et prompte, vivace et précise, collant merveilleusement à la route. Nous avons même eu l’impression qu’elle offrait une meilleure adhérence sur routes mouillées que la 205 GTi. Nous nous sommes rapidement sentis à l’aise aux commandes de cette voiture hybride, plus vite qu’au volant de la 205 GTi. De là à trouver la petite Citroën plus saine à conduire que la Peugeot, il y a un pas… que nous franchissons allègrement. »
Confort
« La petite Visa GTi n’a rien à envier sur ce plan à sa cousine 205 GTi ! Elle accuse moins l’âge de ses artères et ses origines qu’il n’y paraît. Une nouvelle planche à instruments, un volant sport, des sièges remodelés sont autant d’éléments qui contribuent à la bonne première impression. Le second sentiment positif vient de l’insonorisation à notre sens mieux réussie que pour la 205 GTi. Les suspensions sont aussi parfaitement dans la note. Elles offrent un juste compromis de souplesse et de fermeté, maintenant la voiture à plat dans les courbes les plus rapides, mais avalant efficacement les inégalités du revêtement. A l’arrière, la place est comptée, mais plus généreuse que dans la Peugeot (ce qui n’est pas difficile), pénalisée cependant par les formes des nouveaux sièges avant. La Visa est aussi une petite berline 5 portes, avec l’avantage inhérent à cette architecture au niveau de l’accès aux places arrière. »
Qualités
- Agrément du moteur
- Excellente tenue de route
- Rapport prix/performances/équipement
- Insonorisation satisfaisante
- Direction et freinage
- Equipement
- Planche à instruments
Défauts
- Ligne trop bricolée
- Position de conduite curieuse
- Coffre réduit
- Essuie-glace avant inadapté
- Habitabilité arrière
- Autonomie limitée
Les chiffres-clés
- Consommation de l’essai : 10,0 l/100 km
- Vitesse maxi mesurée : 179,9 km/h
- 1 km départ arrêté : 31,9 secondes
- Prix de base : 380.000 FB TVAC
Conclusion
« L’approche de cette Citroën Visa GTi est curieuse. Elle semble, au premier abord, constituer une belle association de pièces connues, mais dans des univers distincts. Elle donne aussi l’impression d’être une improvisation technique, une sorte de bricolage, sans doute bien pensé. Cette première approche oubliée, la Visa GTi se révèle une heureuse surprise. L’association du train avant de la Peugeot 205 GTi dans une ancienne coque est réussie, sérieuse et a bénéficié d’une mise au point judicieuse, au point de surprendre. Les qualités routières sont étonnantes, mais plus saines que pour la 205 GTi. Un bilan positif donc, complété par un prix alléchant. »
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