Marché / Marché russe : chute vertigineuse, opportunité chinoise et retour iranien

Entre août 2021 et août 2022, la chute des immatriculations neuves est vertigineuse en Russie : - 62,4 %. Depuis janvier, la baisse est de -60,7 %. En effet, selon les chiffres de l'AEB AMC (Association of European Businesses Automobile Manufacturers Committee), il n’y a eu que 41.698 voitures particulières et utilitaires légers à destination d’entités privées immatriculés en août 2022 contre 110.870 il y a un an. Au cumul des 8 premiers mois, marqués par le début des sanctions en mars, on dépasse à peine les 410.000 véhicules plutôt que le million atteint de 2021 ! En Europe, la situation est également difficile, mais les chiffres se stabilisent et n’atteignent pas de telles proportions.

Désertion occidentale

La hausse des prix du gaz et du pétrole permet à l’État russe d’engranger du cash. Toutefois, l’industrie est ralentie par les sanctions occidentales mettant à mal à la chaîne d’approvisionnement. C’est surtout vrai pour l’automobile dépendante des pièces, puces et technologies développées hors de Russie. À tel point que, pour continuer à produire, Lada a décidé de commercialiser des voitures neuves sans ABS, ni airbags, ni climatisation. AvtoVaz (Lada) désormais débarrassé de Renault sort les marrons du feu, tout comme ses compatriotes GAZ (utilitaires) et UAZ (véhicules militaires) ainsi que les marques chinoises.

Lada Granta et Vesta

La voiture la plus vendue est la Lada Granta, une ex-Dacia Logan made in Russia désormais sans électronique. Elle est suivie par la Lada Vesta. Grâce à elles, AvtoVaz domine le marché avec 18.087 immatriculations en août. Mais en 2021, Lada faisait un peu mieux : 19.428 ! Ceci dit, la baisse n’est que de 7 %. Kia, en 2^e position, s’effondre à -77%, mais 4044 véhicules commandés ont été livrés. Même chose pour Hyundai, en 5^e position ayant plongé de -79 % en août. Les constructeurs occidentaux ont dû quitter le marché. Il ne reste plus en concession que les véhicules de stock ou en livraison. Cela semble donc sonner le glas des Coréennes à court terme, pourtant très populaires en Russie avant l’invasion de l’Ukraine.

Chine et Iran

En août 2022, après Lada et Kia, on trouve le chinois Haval, marque du groupe Great Wall. Il a augmenté ses ventes de 26 % avec (attention) 2990 immatriculations contre 2373 il y a un an ! Geely en 8^e position « n’a perdu que » 8 % de ventes (1990 immatriculations). D’autres constructeurs commencent à se positionner sur le marché russe comme DFM (DongFeng) qui a presque triplé ses ventes, tout en restant anecdotiques. Mais il faut évidemment lui laisser le temps d’organiser son réseau. Pareil pour Great Wall qui ne vendait rien en Russie en 2021. Le constructeur Iran Khodro a par ailleurs annoncé son intention d’exporter à nouveau vers la Russie. Cette entreprise iranienne avait quitté ce marché en 2009. Son objectif : 100.000 véhicules d’ici 2025.