Loisirs / Bons plans de l’été: Ouverture du musée de la collection Loh

L’Allemagne n’avait pas encore « son » musée national de l’automobile, laissant la main aux constructeurs et leurs collections ouvertes au grand public. Cette lacune sera comblée dès ce 23 juillet 2023 avec le « Nationales Automuseum » rassemblant la collection privée de Friedhelm Loh, un entrepreneur milliardaire de 76 ans propriétaire d’une dizaine d’entreprises rassemblant plus de 12.000 employés. Ce collectionneur a choisi sa petite ville de Dietzhölztal-Ewersbach, près de Siegen, entre Cologne et Francfort, pour ouvrir ce musée sur un site de 7500 m² rassemblant 150 véhicules de 1886 à nos jours. Et quelle bonne idée il a eue !

Elles ont été au Mans

 « C’est la vraie », « c’est la seule au monde », « c’est la première »… Le guide nous permettant de visiter ce musée en avant-première n’a pas manqué d’insister sur le pedigree de chaque modèle exceptionnel. En particulier dans l’espace des expositions temporaires consacrées, en cette année de centenaire, aux 24 H du Mans, avec 31 voitures ayant réellement participé à l’épreuve ou ayant roulé sur le circuit manceau. Aston Martin, Audi, Bentley, Bugatti, Ferrari, Ford, Jaguar, Mercedes, Porsche, Sauber de tous âges sont à portée de main. Il y a évidemment une Ferrari 330 P3 /412 P et une Porsche 956 Rothmans (le châssis 9). Pas de voiture jaune d’un team belge ? Il y en a une, mais avec la livrée vert bouteille britannique. Une Jaguar C-Type de 1933 de l’écurie Francorchamps qui a été repeinte en 1934 par le constructeur. Mais en regardant bien, on voit encore un peu de jaune sous la peinture verte.

Ce n’est pas tout

Dans un coin, une Ferrari 250 Sport Vignale Berlinetta. Cette « première 250 » de 1952 a gagné le célèbre rallye des Mille Miglia. Aux 24 heures du Mans, l’issue fut moins heureuse avec un abandon plutôt précoce à cause d’un bris d’embrayage. Les visiteurs peuvent aussi admirer le moteur original de la Bugatti tank de 1937 ainsi que le V6 Audi turbodiesel de 2011 et 2012. Ce sont quelques-unes des nombreuses pièces magnifiquement mises en avant. Tout comme les casques de pilote dont un, très rare, de Tom Kristensen. Ce pilote danois, en principe, collectionne tout et a bien du mal à se séparer de ses équipements.

Flèche d’Or, Exelero, One…

Dans un écrin magnifique, deux bâtiments industriels, dont un dans « son jus », la collection permanente est une promenade à travers l’histoire de l’automobile industrielle et sportive. Le visiteur déambule vraiment entre les voitures. Un service de garde est bien sûr là pour éviter les mains baladeuses. Mais quel bonheur de les savoir si proches, si accessibles. Tout est bien rangé, par thèmes. Il y a notamment la galerie des voitures mythiques. Et difficile de ne pas trouver celle qui nous a fait rêver sur la route et sur la piste. Apparemment, elles ont aussi fait rêver Friedhelm Loh. Nous en pointerons quatre :

• L’Américaine Duesenberg Model J de 1929 dans le premier bâtiment a été commandée par le milliardaire américain George Whittell Jr avec un phare central et des feux latéraux rouges. Car, pour rouler vite sans risquer les PV de la police, il s’était arrangé pour être capitaine des pompiers. Sa voiture faisait donc partie de la brigade avec les feux rouges réglementaires. Il avait aussi fait installer un porte-cigarette en plus de l’allume-cigare (rare à l’époque). Sur le marchepied, des conteneurs à « huile » transportaient plutôt des breuvages interdits durant la prohibition. Une autre Duesenberg, Model SJ de 1933, dans le second bâtiment, mérite aussi le coup d’œil.

• La Française Bucciali TAV8-32 « Flèche d’or » de 1932 avec un V12 de 4886 cm³ et 180 ch signée Saoutchik. Une rivale de la Bugatti Royale, digne de l’extravagance art déco, ornée d’une magnifique cigogne. Cette voiture est une traction. Elle n’a été construite qu’à 6 exemplaires, dont 3 seulement existent encore.

• La seule et unique Maybach Exelero de 2005, vedette du clip « Lost One » de Jay-Z, a droit à une place de choix. Ce concept de coupé sport dispose d’un V12 de 5908 cm³ délivrant 700 ch.

• La voiture la plus récente du musée date… de 2023. C’est la Mercedes-AMG One reprenant la motorisation d’une F1 de la saison 2016. Cette sportive dispose donc d’un 6-cylindres de 1599 cm³ et de 4 moteurs électriques pour fournir 1063 ch.

QR Code

Nous pourrions encore vous parler des F1, des voitures de DTM, de rallye, de Nascar. Ou bien de la Citroën 2 CV Safari 4x4, ou de la Ferrari 288 GTO ayant appartenu à Albert Uderzo (le dessinateur d’Astérix), ou de la Peugeot 408 Break du team Ferrari ou encore de la F1 des années 60 avec son camion de transport. Il y a aussi la Shelby Cobra 289 avec tous ses documents, y compris les quittances de chaque plein et de chaque intervention mécanique ! Il y a encore le moteur W16 de la Bugatti Chiron toisant celui de la Rimac Nevera et l’ensemble boîte-moteur de l’Audi Sport Quattro S1 E2 PDK. Chaque véhicule, chaque moteur, chaque modèle sont liés à un QR Code à scanner avec l’application du musée. Celle-ci ne fonctionne que dans le musée, après l’avoir activée avec le QR Code du ticket.

Pas tous les jours

Le Nationales Automuseum The Loh Collection est un musée vraiment magnifique qu’il faut visiter une fois dans sa vie comme le Louwman aux Pays-Bas, le musée automobile national de Mulhouse en France ou celui de Turin en Italie, le National Motor Museum Beaulieu au Royaume-Uni et, bien sûr, Autoworld à Bruxelles. Les gérants espèrent attirer 40.000 visiteurs en 2023. Et pourtant, le musée ne sera pas ouvert tous les jours.

Quand ?

• Du mercredi au vendredi de 11h à 18h
• Le samedi et le dimanche de 10h30 à 18h
• Fermeture possible de la collection permanente en hiver (si températures trop basses)

Combien ?

• Exposition spéciale “100 Years of Le Mans” : 9,50€
• Exposition permanente : 19€
• Ticket combiné : 25 €
• Restauration sur place (restaurants, food-truck)

Où ?

Museumsstrasse 1, 35716 Dietzhölztal, Allemagne

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