UPDATE : Les projets concernant Seat sont désormais concrets : le constructeur espagnol continuera à construire ses propres voitures jusqu'en 2030, puis jouera un autre rôle au sein de la structure du groupe Volkswagen, peut-être en tant que fournisseur de mobilité.
D’aucuns se demandaient quand Seat serait condamnée à disparaître face à la montée en puissance de sa « spin-off » sportive Cupra. La réponse est désormais connue. Seat en disparaîtra pas, mais changera complètement de modèle commercial. La marque espagnole va désormais se concentrer sur les formules d’abonnement d’autopartage et développer sa gamme de scooters électriques afin de se muer en fournisseur de micromobilité. Une opération qui s’inscrit dans la réorganisation des dix marques du groupe allemand au cœur desquelles Seat souffrait de la concurrence de Cupra et Skoda.
Développer mais pas vendre
Outre une gamme élargie de scooters électriques, Seat aura pour mission de développer les petits modèles électriques du groupe, dont la marge bénéficiaire est limitée. Ces futurs modèles seront tous produits dans les usines espagnoles de Martorell et Pampelune. Le groupe Volkswagen investira donc 10 milliards € pour adapter ces deux sites de production et les autres installations de Seat en Espagne. Une démarche qui fait écho à la pression imposée par l’Union européenne sur les véhicules à moteur thermique. En effet, la mise en conformité à la future norme Euro 7 de ces voitures devrait coûter environ 2000 € par exemplaire. Un surcoût trop important pour permettre aux citadines essence ou Diesel de rester suffisamment rentables. Toutefois, les choses ne sont pas claires quant au rôle exact de Seat. Cependant, si Seat sera à la manœuvre, la marque espagnole ne devrait pas disposer de son propre modèle électrique à bas prix. Les trois voitures qui seront proposées seront estampillées Cupra (avec la version de série de la Cupra UrbanRebel), Skoda et Volkswagen (avec la VW ID.2).
Seat Mo
Pour Seat, l’avenir se conjuguera donc sous les auspices de la micromobilité et de l’autopartage, comme l’a confirmé Wayne Griffiths, son PDG, lors d’une interview : « Je vois une alternative aux voitures dans les villes et aussi, peut-être, une alternative aux voitures privées et plus d'abonnement et de partage ». Seat va donc proposer une gamme plus complète de scooters électriques ainsi qu’un service de location repris sous l’appellation Seat Mo.
Cupra aux États-Unis
En parallèle à la « disparition » de Seat en tant que marque automobile, Cupra devrait prendre de l’ampleur et même s’exporter aux États-Unis, à l’instar d’Alpine au sein du groupe Renault par exemple. Si ces plans de traversée de l’Atlantique se confirment, ils nécessiteront une prise de décision rapide quant aux modèles qui seront lancés par la marque espagnole afin de disposer d’une offre de niche adaptée, comme l’a confirmé M. Griffiths : « Si nous voulons nous tourner vers les États-Unis avant la fin de la décennie, nous devons prendre des décisions sur les produits dès maintenant. Nous pourrions être une marque de niche prospère parce que nous voyons d'autres marques qui sont nos concurrents en Europe faire des pas vers les États-Unis ». En 2022, Cupra a vendu 153.000 voitures et vise 500.000 exemplaires par an d’ici 3 à 5 ans.
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