Le panneau de signalisation bleu F12a avec une voiture, un piéton, une maison et un enfant qui joue au ballon signalait uniquement à son origine une zone résidentielle à l’aménagement très réglementé. Depuis, ce panneau est également utilisé pour des zones de rencontres à la mise en place plus souple, même si la signalisation ne représente plus alors la réalité sur le terrain. Néanmoins, l’installation d’une telle zone de rencontre à 20 km/h, où les piétons sont prioritaires et peuvent utiliser tout l’espace de la voirie, doit répondre à des critères. Pour la région bruxelloise, tout est expliqué dans une Circulaire du 9 septembre 2013.
Sans concertation
Ce texte légal explique qu’une zone de rencontre nécessite une signalisation en entrée et en sortie sur toutes les voiries, une voirie adaptée, une prise de contact avec la Direction Stratégie de la Région et, enfin et surtout, une concertation préalable des riverains ! La signalisation est bien présente, certains boulevards ont été quelque peu transformés (à la va-vite) et le dialogue avec la région est acté par la demande provenant directement du cabinet ministériel. Par contre, il n’y a pas eu de vrai débat avec les riverains, par manque de temps et par les contraintes liées au confinement. Pourtant, du côté de la Ville de Bruxelles on est serein. Pourquoi ?
Temporaire
Les autorités de la commune assurent avoir pris contact avec divers acteurs (mais pas les pompiers apparemment qui ont marqué leur désapprobation à cette limitation à 20 km/h). Mais ils admettent ne pas avoir pu mettre en place une véritable concertation. Elles se réfugient derrière le caractère urgent et temporaire de la mesure. En effet, cette zone de rencontre sera évaluée au bout de 3 mois. De plus, elle a été installée, avec quelques aménagements temporaires, pour aider les piétons et cyclistes à garder la distanciation sociale en ayant le droit de circuler sur toute la chaussée. Les véhicules automobiles devant à tout prix leur laisser la priorité. Seuls les trams restent prioritaires, les autres usagers devant rester vigilants à leur approche. Bruxelles n’est pas la seule ville européenne à avoir choisi de se transformer en grande zone de rencontre pour le déconfinement, Strasbourg, en France, a suivi la même logique.
Et après ?
Pour en revenir à la Belgique, il faudrait d’abord résoudre le problème de la signalisation, un appel du pied a été lancé au Fédéral par la Région. Un panneau dérivé du F12a avec une iconographie représentant un piéton, un cycliste et un automobiliste résoudrait la confusion entre « zone de rencontre » et « zone résidentielle » même si globalement les règles sont identiques. Les Bruxellois devront en tout cas s’y habituer. Cette zone mise en place au déconfinement pourra être prolongée, adaptée, voire supprimée en partie. Dans tous les cas, si le déconfinement se précisait, cela devra forcément se faire en respectant la Circulaire avec une concertation préalable des riverains et acteurs économiques et sociaux… Si le gouvernement ne change pas les règles du jeu en cours de route.
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